Une respiration saccadée, et des perles de sueurs. Il essayait de reprendre son calme. Encore ces fichus cauchemars qui le conduisent à une crise d'angoisse. Pourquoi cela devait arriver ici, à ce moment. Il en avait assez de fuir ses démons. Pourtant, il ne parvenait pas à les affronter. Plus il grandissait, et plus il avait l'impression de replonger. Quelques jours plus tôt, l'envie de ce faire du mal l'avait reprit. Et il avait cédé.
Une simple lame de rasoir aiguisée, des gouttes de sangs versées, et un bandage soigneusement enroulé autour de son poignet. C'était douloureux. Mais d'un sens, cela le soulageait. Il ce sentait, au moins, momentanément libéré d'un poids qu'il ne parvenait plus à porter désormais. Il avait été compliqué de le cacher au blond aux yeux violets qui était son petit ami. Mais apparemment, ce dernier n'avait pas remarqué. Il faut dire que, ces derniers temps, il ne lui avait pas accordé la moindre attention. Peut être était-ce la source même des malheurs du rouge qui revenaient en masses.
Ses mains tremblaient alors qu'il enlevait le bandage. Il devait résister. Il savait que ce ne serait pas bon de faire cela si tôt. La chair était refermée mais encore fine. Il souffrirait si il le faisait maintenant. Oh, oui, il souffrirait. Au moins avec un peu de chance, sa douleur morale s'extérioriserait et diminuerait si il ressentait une douleur physique. Non. Il ne devait pas. Sa main, ne lui obéissait pas. Tremblante, avançant d'elle même, vers ce poignet gauche complètement ruiné. Abusé. Scalpé. Coupé. Tranché. Et petit à petit, lui décrochant une grimace, ses ongles s'enfoncèrent dans la chair à peine cicatrisée.
Il grattait, grattait, et ne s'arrêtait plus. Cela faisait mal. Mais avait-il le choix. Il était retombé dans l'enfer qu'il avait parvenu après tant d'années à quitter, autrefois. Et rien ne l'aiderait à en ressortir cette fois. Il se sentait seul, abandonné et incompris. Il avait au début nourrit l'espoir que Gakushuu puisse l'aider, lui faire oublier, sentir mieux. Pourtant... La solitude n'avait fait qu'augmenter. Des angoisses qu'il savait futiles le rongeait désormais. Voyait-il quelqu'un d'autre ? Deviendrait-il violent avec le temps ? Qu'arriverait-il si il découvrait les crises et la dépression de Karma ? Le quitterait-il ? Se moquerait-il ? Et.... Qu'est ce qui prouvait qu'il l'aimait vraiment ?
Tant d'angoisses qu'il savait parfaitement idiotes. Pourtant il ne pouvait les refréner. Et si son esprit lui criait de ne pas se laisser happer par ses sombres pensées issues de son enfance catastrophique, son cœur, lui, était assez con pour se laisser duper, à son grand désespoir. Et il grattait. Plus la douleur augmentait, plus il sentait des larmes couler. Il était là, assis pitoyablement sur le sol de la salle de bain, retenant les bruits que ses pleurs provoquaient, afin d'éviter de se faire remarquer par le jeune homme qui dormait dans leur lit. Sa tête tournait, sa gorge le lançait et se serrait, et des gouttes de sang commençaient à perler de nouveau de ses poignets plus abusés encore qu'avant. Ses ongles déchiraient la chair. Et pas seulement sa chair. En même temps, ils déchiraient son esprit, ses sentiments, et lui même en général. Il déchirait sa propre existence.
Et personne ne le verrait jamais. Personne ne le saurait jamais. Personne ne l'aiderait jamais.
Ses yeux s'écarquillèrent. Des mains agrippèrent son poignet, le compressant pour éviter au sang de trop couler. Un mouvement de tête pour voir à qui appartenait ses mains, bien que mouvement futile. Il savait déjà de qui il s'agissait. Mais cela ne le rassurait pas. Tout au contraire. Il commença à crier, le repousser, à frapper et à pleurer plus encore. Qu'y pouvait-il ? Il était quelqu'un qui se voulait fier, grand et intelligent. Mais en vérité, jamais il n'avait été ainsi et jamais il ne le serait. Ce n'était qu'une illusion aussi fragile qu'un flocon de neige qui fond au moindre contacte. Ô, il n'osait imaginer à quel point Gakushuu devait désormais être dégoutté de s'être fait berné. Il sortait avec un faible. Pour le moment, Karma savait qu'il faisait en sorte de le soigner pour faire bonne figure, parce qu'il se devait d'aider autrui, mais il savait aussi que le blond le lâcherait. Il l'abandonnerait, comme tout les autres l'avaient fait au par avant.
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Fiksi Penggemar[Karma x Asano (Rapidement sous-entendue)] Il a des jours, où, il ce souvient de toute cela. Il n'en a jamais parlé. Après tout, pourquoi le ferait-il ? Non, il n'y avait rien à dire sur son passé. Il le traumatisait déjà bien assez pour qu'il préf...