6 : Run

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                        Je me suis détachée et je me suis assise sur le bord de la fenêtre de la voiture. Yoongi m'a regardé en souriant tout en gardant un œil sur la route. Elle était longue et droite, avec peu de végétation autour. On aurait pu se croire dans un paysage américain. J'ai écarté les bras. Yoongi ralentit un peu mais je lui dis de ne pas ralentir, au contraire. Il donna un coup sur l'accélérateur. Je me suis sentie projetée en arrière alors je me suis agrippée au toit en explosant de rire. Nous étions partie la nuit même. Yoongi avait une vieille voiture que c'est parents lui avait refilé. Sans rien dire à personne, avec juste trois fringues de rechange dans le coffre. On allait fuir tout et tout le monde, ainsi, peut-être que les choses s'arrangeront. Et si elles ne s'arrange pas, au moins nous aurons prit une pause. L'aube pointait. Un joli dégradé du rouge/orange au bleu nuit couvrait le ciel. Je l'ai admiré. Le spectacle céleste avait, à mon sens, toujours était la plus belle chose qui met été donné de voir dans ma vie. Je n'aimais pas la ville pour ça aussi. La pollution lumineuse cachait la beauté du ciel. J'ai fini par fermé les yeux pour sentir le vent, dans mes cheveux, mes narines, sur tout mon corps. C'était agréable. J'avais la sensation que tout les problèmes s'en allaient. S'envolaient. La liberté. Une petite tape sur ma jambe me fit redescendre sur terre. Rentre, il fait froid. J'ai hoché la tête et me suis rassise sur mon siège. Tout les deux, on s'était promis une chose en partant. Nous, ne toucherons plus à de la drogue. Nous n'avions rien emmené avec nous. Faire un sevrage. C'était aussi ça le but de cette fuite improvisée.

- Ça va aller ton genoux ?

- Ne t'en fais pas. Il en faudra plus pour m'achever.

J'ai esquissé un petit sourire. Il ne m'avait pas demandé pourquoi je l'avais enfermé. Il ne m'avait rien demandé du tout en fait. Ni pourquoi j'étais dans cet état là, ni pourquoi je voulais partir. Il m'a juste dit qu'il m'aimait et que tout irai pour le mieux. Nous avons roulés quasiment toute la journée. Vers midi et demi nous nous sommes arrêté dans un village pour manger un truc. Ensuite, j'ai prit le volant. Au début, j'ai conduit dans le calme. MinGi n'aimait pas le bruit. Mais dès qu'il fut endormis, je profitais pour allumer la radio.

« So call me baepsae
Yokbwassji i sedae
Ppalli chase 'em
Geumsujeoro taeeonan nae seonsaengnim

Alba gamyeon yeoljeongpei
Hakgyo gamyeon seonsaengnim
Sangsadeureun [...] »

En entendant la chanson, un sourire radieux illumina mon visage. BTS ! J'ai commencé à chanter en même temps que le groupe. Soudain, Yoongi se retourna sur le siège en grognant. Éteins moi ça... Non. Sam... Jamais ! Sam... Baepsae ! Yokbwassji ! I sedae ! Oh ta gueule...

J'ai de nouveau éclaté de rire. Yoongi mit les mains sur ses oreilles en priant pour que ça s'arrête. Je lui ai venté les qualités du groupe pendant au moins un quart d'heure. Et qu'ils étaient beau, et qu'ils chantaient bien... Yoongi me supplia d'arrêter mais voyant que je n'étais pas partit pour, il me dit de sortir avec eux si ils étaient si parfait. J'ai de nouveau rit. Il commença à me sermonné quand je lui ai mit ma main sur la bouche.

« [...] du nouvel album Wings. Voici, 21st Century Girls, pour vous, les A.R.M.Ys.

You worth it you perfect
Deserve it just work it
Neon gwitina gwiti tto prettyya pretty
Biccina bicci neon jinriija ichi

[...]

All my ladies put your hands up
21segi sonyeo hands up
All my ladies put your hands up
Now scream ! [...] »

En entendant ce refrain, j'ai lâché un cris et au passage le volant. Yoongi fut prit de frayeur et arrêta ses prières pour se jeter dessus. Je me suis encore tordu les côtes. Je n'avais pas autant rit depuis longtemps. Même mon copain qui semblait pourtant à bout de force commença à rire avec moi. Ça me faisait plaisir. Beaucoup. Il était pâle, fatigué, le visage écorché, mais il souriait. Et ce n'était pas un sourire forcé. Il avait ce même sourire que la première fois que je l'avais rencontré. J'ai reposé mes mains sur le volant et est baissé un peu à contrecœur le son de la radio. Nous avons continué à rouler en parlant de tout et de rien, ou en ne parlant pas du tout. Il gardait sa main sur mon genoux ou sur la mienne quand elle était posée sur le levier de vitesse. Quand le soir tomba, nous nous sommes arrêtés dans un petit hôtel. Nous avons prit une chambre et nous sommes monté directement, refusant poliment l'offre du gérant de prendre un repas dans le restaurant. Yoongi m'a prit la main et nous sommes montés. Les yeux dans les yeux. Nous n'étions pas un vieux couple mais ça faisait longtemps que nous avions arrêtés se genre de petits geste. On aurait vraiment dit deux ados qui venaient de se mettre ensemble. Une fois dans notre chambre, il me plaqua contre la porte et mit sa tête dans mon cou. J'ai passé mes mains dans son dos en m'agrippant à son t-shirt. Il avait les mains de part et d'autre de ma tête. Il m'embrassait la base du cou, pour ensuite descendre d'une main la fermeture éclaire de mon sweat. Il se redressa et m'embrassa, sa langue força le passage de mes lèvres rapidement. C'était bon. Tellement bon de le sentir près de moi. Bien vivant. Là, contre ma peau. Sa chaleur, son odeur, tout. Ses mains sur mon corps. Me caressant. Sa bouche. M'embrassant. Ses yeux noir et profond. Me regardant. Je me sentais exister entre ses doigts. Ses doigts fin et long. Il avait de si belle main. Un picotement envahit le bas de mon ventre et diffusa une chaleur dans tout mon être. J'ai fermé les yeux et ai jeté ma tête en arrière. J'avais l'impression que je venais de me droguer. D'être totalement défoncé. C'était parce que ça faisait quasiment vingt quatre heure que je n'avais touché à rien ? Ou alors... Yoongi était ma drogue en quelque sorte ? Oui, ça devait être ça. En fait, je pouvais me passer de toutes substances illicites, tant que Yoongi était avec moi. Tant qu'il m'aimait et qu'il me touchait. J'étais devenu accro aux drogues, mais en fait je n'en avais pas besoin. Merde, je venais de me rendre compte de quelque chose d'important. Yoongi, je t'aime... Moi aussi. Mon dieu, si tu savais à quel point... Il m'embrassa. Encore et encore. Fuir, ça avait été une bonne idée finalement. En rentrant, nous pourrons repartir sur de nouvelle base, loin de tout ce trafic, loin de toute cette merde qui nous avait pourrit la vie pendant des mois.

Des mains rugueuse m'ont attrapé les hanches. J'ai crié, je me suis débattue intérieurement. Mon corps était stone et je ne pouvais pas le bougé. Peut-être que mon copain sortirait de la chambre mais... je l'y avais enfermé. Il avait dit qu'il ne repartirait pas les mains vide... ? Il allait me... Je protégeais Yoongi comme ça. Si je le laissais faire, j'allais protégé Yoongi. Cette idée me rassurait.

Je me suis réveillé en sursaut. Mon palpitant pétait un câble. J'ai tâtonné autour de moi sur les draps, en essayant de reprendre mon souffle. Je suis descendu du lit et j'ai avancé à quatre pattes jusqu'à mon sac en espérant pouvoir y trouver quoique ce soit qui me calmerais. Je me suis mise à pleurer. Oh non, non, non, non, pas maintenant. Il n'y avait rien. Rien. Rien. Des mains se posèrent sur mes épaules. Ça va ? Je ne me suis même pas retournée. J'ai fermé les yeux et froncé les sourcils pour retenir des sanglots. J'ai secoué la tête. Yoongi s'accroupit pour me prende contre lui. J'ai posé ma tête dans son cou et mes mains sur son torse nu. Il passa son bras sous mes genoux et son autre dans mon dos et me porta jusque dans le lit. Il s'assit sur le bord du lit à côté de moi et me caressa les cheveux. Qu'est ce qui ne va pas ? J'ai juste fait un cauchemar. Tu cherchais de quoi te calmer dans ta veste ? J'ai tendu mes bras vers lui. Fais moi un câlin, ça fera le même effet. Yoongi m'a pris dans ses bras. Quand j'ai rouvert les yeux il faisait jour. Yoongi est sortit de la salle de bain, une serviette autour de la taille une autre sur ses cheveux trempés.

- Wow, sexy. Très belle vue au réveil. Ais je lancé.

Il vint s'asseoir à côté de moi et me tapota la tête.

- Profite pas trop. Tu pourrais avoir mal aux yeux après.

J'ai donné une petite tape sur ses abdos en riant.

- C'est à moi donc je profite comme je veux.

Il retint un rire.

- Sinon ça va mieux ?

- Par rapport à ?

- Ton cauchemar de cette nuit.

J'ai fit mine de réfléchir une seconde avant d'acquiescer avec un large sourire.

- Tant mieux.

D ès que j'eus prit une douche, Yoongi à payé la chambre et nous avons repris la route. Plusieurs jours se déroulèrent ainsi. Plusieurs nuits aussi, et ce n'était pas pour me déplaire. Mais moi qui pensais que plus nous partirions loin de Séoul, plus mes pensées négatives et stressés disparaîtraient, je me trompais. A contrario, mes cauchemars se faisaient plus insistant chaque nuit passant. J'avais l'impression de revivre en boucle cette scène de ma vie qui m'avait profondément marqué (et c'est le moins qu'on puisse dire... ta gueule moi, pas de jeux de mots dégueulasse merci. Pardon.). Une semaine. Ça allait faire maintenant une semaine que nous avions tout plaqué. J'étais mal. Même si la présence de Yoongi m'apaisait, le manque commençait à se faire ressentir. On ne soigne pas une addiction seulement par l'esprit. Il faut que le corps se réadapte et à lui aussi, il lui faut un peu de temps. Parfois je faisais des crises étranges mais Yoongi me rassurait et tout redevenait normal. Une chose me faisait bizarre. Yoongi, lui, n'avait pas l'air de souffrir d'un quelconque manque. Il semblait être comme à son habitude. J'ai fouillé dans les poches de son manteau, rien, son sac non plus. Mais un matin, je me suis réveillé tôt. Les bras m'en sont tombés. Yoongi était entrain de nettoyer la poudre blanche de la table.

- Merde, tu fais quoi là ?

Il se retourna d'abord surpris, puis un sourire triste éclaira son visage. Je me suis rapproché et je l'ai prit par les épaules. Il enfonça son nez dans mes cheveux et commença à passer ses mains sous mon t-shirt de nuit. Je l'ai arrêté net et me suis dégagée.

- Pourquoi tu ne m'as pas dit ? Ai craché.

- Quoi ?

- Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu ne pouvais pas arrêter... ?

- Enfin, je vois pas de quoi... ?

- On s'était promis de ne pas faire ça. Si tu m'avais dit... commençais sur un ton glacial.

- Et toi, pourquoi tu ne m'as pas dit ce que ces enfoirés ton fait subir ?

En entendant ces mots, j'ai compris que fuir était en réalité impossible.

Flash lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant