Scandaleux Chantage

chapitre 3

Le lendemain, hacienda des Sanchez.

Luciano était en entretien avec le propriétaire des lieux, lui relatant les faits et les conditions à remplir pour éviter qu'ils ne soient perdants tous les deux.

— Mon Dieu, je n'arrive pas à le croire ! fit le Mexicain visiblement choqué. Ceci semble une bonne affaire, senõr Vicente. Vos parents ont fait preuve d'une extrême générosité. J'ai toujours su qu'ils étaient des personnes humbles et généreuses. De là où ils sont, que Dieu les bénisse et veille sur eux.
— Amen, répondit-il.

C'était vrai que ses parents avaient été toujours généreux avec les gens, et surtout avec lui, mais pas cette fois. En voulant gracier les Sanchez, ils l'avaient mis dans une situation très délicate. D'ailleurs, depuis son arrivée, il n'avait pas aperçu la fameuse Mexicaine que ses parents avaient choisie pour le caser. Il en fit la remarque au père de cette dernière.

— Je vous prie d'excuser mon indélicatesse, senõr Sanchez. Mais où se cache votre fille ? Je suis très curieux et impatient de faire sa connaissance !
Il mentait. Il voulait juste voir ses yeux ce qu'elle avait de si particulier.
— Ceci me semble logique, non ? ajouta-t-il à l'intention du père.
— Oui, bien sûr. Naturellement, c'est logique. Mais voyez-vous, ma fille Marcella passe rarement ses journées à l'hacienda. Elle sort toujours très tôt pour diriger l'équipe qui s'occupe de nos troupeaux, donc elle n'est malheureusement pas présente et ne rentrera que tard le soir.
— Je vois.


Luciano était sidéré à l'idée de découvrir le style de vie qu'elle menait. Je ne suis pas au bout de mes surprises. Que vais-je découvrir à nouveau ? pensa-t-il.


— Bien, reprit-il. Où suis-je censé la trouver ? Je suppose que c'est qu'il me reste à faire, puisque je ne vais pas passer la journée à l'attendre.
— Oui, bien entendu. Suivez-moi, je vais vous montrer la route.
— Comment suis-je censé la reconnaître ? Je veux dire, quelle tenue porte-t-elle ?
— Oh, bien évidemment ! Elle porte un ensemble noir et des bottes.
— D'accord. Dans ce cas, il ne me reste plus qu'à aller à sa rencontre. Je lui annonce la nouvelle ou préférez-vous le faire vous-même ?

Le senõr Sanchez sembla réfléchir un moment puis déclara :

— À y réfléchir, je pense qu'il est préférable que vous le fassiez vous-même. Peut-être que venant de vous, elle sera plus disposée à se plier à cette condition peu commune.
— Ah oui ? dit Luciano, froissé et intrigué à la fois. Je ne vois pas pourquoi elle ne se plierait pas à cette condition. Je vous rappelle qu'elle est plus à votre avantage, donc votre fille n'a pas intérêt à faire trop la maligne, senõr.
— Vous avez tout à fait raison. De mon point de vue, je n'y vois pas d'inconvénients, car j'apprécie votre famille. En plus, vous êtes un bon parti pour ma fille, ça je n'en doute pas. Mais je ne peux pas prendre de décision qui ne me concerne pas directement, c'est à elle que revient la décision finale. Certes, j'adorerais vous avoir pour gendre, ce serait même un honneur pour moi et si en plus de ça, je ne perds pas mon hacienda et mes terres, c'est encore mieux. Mais je ne peux pas obliger ma seule et unique fille à se sacrifier pour une telle cause. Vous savez, depuis la mort de sa pauvre mère il y a deux ans de cela, elle n'a pas eu une vie facile. J'essaie juste d'être un bon père pour elle. J'ai fait en sorte qu'elle se mette en tête que cette hacienda et ces terres lui appartiendront un jour, et voilà que je l'ai déçue en la lui retirant. Depuis, je me ronge de culpabilité. Comprenez donc que je ne peux pas exiger d'elle un tel sacrifice.
— Vous le devriez pourtant, senõr Sanchez. Excusez-moi, je comprends parfaitement votre point de vue. Mais là, je ne vois pas à quel sacrifice vous faites allusion. Votre fille va m'épouser, moi, répliqua un Luciano insensible avec une arrogance démesurée. Elle va être celle qui mettra au monde mon enfant, donc futur héritier, vous savez au moins ce que cela signifie, senõr ? Cela signifie que votre fille, cette... Marcella, c'est bien cela son prénom ? Et au diable son prénom, qu'est-ce que je m'en fiche ! Le fait est que votre fille s'apprête à épouser l'un des hommes les plus en vogue de la planète chez la gente féminine et bien sûr masculine, et qu'elle aura une meilleure situation.