Chapitre 2

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Un mois plus tard, après deux semaines de repos et deux autres de rééducation, le docteur Adrian Wekler vient m'annoncer que je peux enfin sortir de l'hôpital sans cannes mais qu'il est encore un peu tôt pour courir partout. C'est à ce moment que le lieutenant Carter entre dans la chambre. Il regarde le Docteur, puis moi et dit :
- Et bien je crois que j'arrive pile au bon moment, Jack ! Viens avec moi, quelqu'un voudrait te voir !
- De qui s'agit-il ?
- Tu verras !
Je remercie et salue le docteur Wekler avant de suivre le lieutenant Carter dans le dédale de couloirs que forme l'hôpital. Nous arrivons enfin à la réception principale et sortons par les grandes portes coulissantes. Je découvre alors que l'hôpital est en fait un centre médical militaire en bordure d'une immense mégalopole. Quand le lieutenant remarque ma surprise, il ouvre grand les bras et dit en souriant :
- Bienvenue à Erkast ! la cinquième ville la plus peuplé de l'empire ! Suis-moi, mon aspik est juste là.
Nous nous dirigeons vers un véhicule noir sans toit et séparer deux parties qui se rejoignent à l'arrière en suspension dans les airs à environ un mètre du sol. Nous montons à bord, le lieutenant démarre et me dit de m'accrocher. Il presse un bouton sur le tableau de bord et, en moins de cinq secondes, nous nous retrouvons à cinq mètres du sol ! Il prend la direction opposée par rapport à la ville et, après un quart d'heure d'autoroute, il prend une sortie au beau milieu de nulle part et nous continuons de rouler - ou plutôt de voler - jusqu'à un vieux manoir. Le lieutenant décide de repasser en mode de conduite à basse altitude et l'aspik se rapproche rapidement du sol avant de passer le portail principal de la propriété. Nous restons à basse altitude et je remarque d'étrange véhicules munis chacun de quatre roues. Je me souviens avoir vu le même genre d'engin sur les photos d'un livre d'histoire sur le second millénaire, cela s'appelle... une automobile, ou plus communément "une voiture". C'était le moyen de transport principal avant la création de l'aspik. Malheureusement, la page du livre qui parlait de son créateur avait été déchirée. J'ai toujours pensé que c'était Alex qui voulait me faire une mauvaise farce car il pensait que je lisais trop. Mais repenser à mon frère aujourd'hui me met mal à l'aise, et mon coeur se sert...

Une jeune femme nous attend à l'entrée. Quand nous nous approchons d'elle, elle nous annonce :
- Bienvenue messieurs, vous devez être le lieutenant Carter, et vous le jeune Raiders. Je suis la fille de monsieur Whitmore. Suivez-moi je vous prie.
Sans un mot, elle nous guide à travers le manoir et nous amène devant une grande porte à double battant. Elle se retourne vers le lieutenant Carter et dit :
- Lieutenant je vous prierais d'attendre ici, monsieur Whitmore voudrait rencontrer monsieur Raiders en privé.
- Je comprends tout à fait, répond-il.
Elle se retourne à nouveau, toc deux fois et ouvre les deux battants qui donnent sur une grande pièce décorée de tableaux, de tapis et d'une grande cheminé devant laquelle se tient un homme. L'homme est vêtu d'un grand smoking noir et tiens ses deux mains sur une canne devant lui, sur laquelle il s'appuie légèrement. Au-dessus de cette cheminé se trouve un cadre, plus grand que les autres, contenant une photo sur laquelle deux jeunes hommes se serrent l'un contre l'autre amicalement. Bizarrement, l'un des deux me rappelle vaguement quelqu'un. La jeune femme annonce alors :
- Père, voici monsieur Raiders.
- Merci Abigaël, tu peux te retirer.
- Bien père
Elle se retire alors en fermant la porte.
- Alors c'est vous, le fameux Jack Raiders...

Monsieur Whitmore parle d'une voix rauque, mais on sent la gentillesse et la tristesse qu'elle contient. Il se tourne vers moi, me regarde d'un air compatissent et je comprends qu'il devait connaître mes parents - peut-être même mieux que moi.
- Venez-vous asseoir, nous avons beaucoup de choses à nous dire...
Je me déplace jusqu'à une petite table proche de la cheminé, à côté de laquelle se trouve deux fauteuils. Je m'assoie timidement et monsieur Whitmore tourne son regard attristé vers le feu.
- Votre père était un grand homme, vous n'imaginez pas à quel point...
- Vous le connaissiez ? dis-je timidement
- Mieux que personne... Nous étions comme des frères. Nous nous sommes rencontrés la première fois à l'Académie Primaire, la première école dans laquelle un enfant doit aller. Je n'avais pas beaucoup d'amis car mes parents étaient des gens haut placés dans notre société. Les autres enfants me méprisaient et je n'étais qu'un... « gosse de riche », comme ils le disaient tous si bien... Tous sauf votre père. Lui avait tout de suite compris que ne voulais pas être le petit bourgeois que tout le monde méprisait mais je voulais au contraire tout faire pour me faire des amis. Nous nous sommes tout de suite trouver pleins de points communs comme notre amour incontesté pour la mécanique et la technologie ou encore notre désir de faire changer les choses, la société actuelle. Nous passions des heures dans son garage à bricoler, à confectionner des machines et à discuter de tout... du monde, de la société, des conflits, des solutions, etc. Et c'est à nos 18 ans, en entrant dans l'armée, que nous avons pu nous rendre utile pour des bonnes causes. Par exemple : nos inventions aidaient les forces de l'ordre à garder l'empire prospère. Votre père était un véritable génie scientifique. Et vous savez quel est son plus grand chef-d'oeuvre ? L'aspik.
- Comment ?! Le créateur de l'aspik, c'est mon père ?!
- Je savais que depuis quelques temps il travaillait sur un projet qui lui tenait à coeur, mais il le gardait à tout prix secret. Et un beau jour, il m'amena dans une usine désaffecter non-loin d'Erkast. Ses premiers mots furent « Lévitation électromagnétique !», et il me présenta le premier aspik complètement opérationnel. Voyez comment les choses ont évolué aujourd'hui !
- Savez-vous comment il a rencontré ma mère ?
- Aahh... Astrae... Avant le début de la guerre, de petits conflits éclataient déjà et créaient des problèmes entre notre empire et celui d'Arlya. Drake ne supportant cela, décida de se rendre seul directement à Viteria, la capitale de l'empire d'Arlya. C'est là qu'il rencontra votre mère. Une jeune et jolie arlyenne qu'il croisa dans le palais présidentiel où siégeait le gouvernement. Les deux Jeunes tombèrent presque instantanément amoureux l'un de l'autre et oublièrent rapidement leur empire respectif. Ils décidèrent plus tard de s'installer ensemble tous les deux dans une petite maison de bois et créèrent la Zone neutre, que tu connais mieux que moi. Votre père venait encore souvent passez du temps ici avec Astrae avant la guerre pour parler du bon vieux temps, et aussi de mécanique ! Votre mère était enceinte de vous quand ils sont venus pour la dernière fois. Drake m'a d'ailleurs confié ceci, a vous remettre si il lui arrivait quelque chose...
Monsieur Whitmore me remet une petite boîte noire mate sans couvercle ni ouverture et munis d'un petit rouleau composé de plusieurs lettres interchangeable.
- Que-est ce que c'est ? je demande.
- Je n'en sais rien mais vu que votre père m'a demandé de vous le donner, je n'ai pas osé y toucher.
- Comment savait-il que je viendrais le chercher ?
- seul les morts le savent maintenant... dit-il d'un air compatissant.

Starless Night [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant