La pendule affichait 2h00. J'étais seul, dans le grand et triste hall du bâtiment de la ANM. Je me dirigeais vers un banc. Mes bruits de pas résonnaient sur les carreaux blancs. Les soldats devaient être en train de dormir, ou ils étaient déjà parties: il n'y avait personne.
Au bout de deux minutes pile, une porte s'ouvrit. Un soldat en sortait. Il etait assez grand, tout pâle et même uniforme que celui qui était venu me chercher.
- Bonsoir. Merci d'être venu, me dit il, comme si j'avais eus le choix. Le colonel Corck vous attend dans son bureau. Je vais vous y conduire.Tic tac tic tac... la pendule était régulière. Trop régulière.
En face de moi, le colonel Corck, derrière son bureau.
L'homme avait des lunettes, une légère barbe. Il était sur un ordinateur. Il avait l'air concentré. Ma présence ne l'affectait pas le moins du monde. Je le regardais, avec insistance, cherchant à lui faire passer un message.
- Très bien jeune homme. Vous êtes le meilleur pilote de la région. Le voyage durera combiens de temps si nous vous donnons, heu, disons un Dracks 5 232?
Le Dracks 5 232 est l'un des véhicules les plus rapide de notre siècle.
- Pour une vitesse de 500 km/h, nous serions à Munich en une heure et 13 minutes.
Le colonel leva les yeux de son ordinateur. Il avait quelque chose dans le regard. Une espèce de terreur.
- Nous ne savons rien de Ça. Si ça ce trouve, ce sont des millions de personnes...
- Ce serait des femmes et des pères, si j'ai bien compris? Repris-je.
- Oui mais nous ne savons pas combiens ils sont et...
Le colonel se figea. Il fixait quelque chose derrière moi. Je me retournai lentement.
Derriere moi se tenait une femme, le crâne chauve, des étranges symboles gravés dessus. Elle avait les lèvres fendues par une longue cicatrice verticale qui lui couvrait le visage. Elle portait un débardeur moulant ses formes bien marquées. Elle avait un short en jeen, visiblement arraché à la main. Ses mains étaient couvertes d'une terre rouge. Dans sa main gauche, un revolver calibre 1060, nouveau model (les jeux vidéos ne m'auront pas servit à rien). Elle le pointait en direction du colonel.
- Calmez vous. Dit l'homme. Baissez votre arme.
La femme gardait le poing ferme. Elle tremblait.
Alors, le colonel jeta son bureau vers le sol et se positionna derrière.
Je profitait de la patique pour me jeter sur la femme. Lui arrachant l'arme des mains, je tentais de lui asséner un coup de crosse. Elle esquiva mon coup et me frappa au ventre avec son genou. Je m'écroulais au sol. Alors, la femme tituba et tomba à côté de moi. Derrière elle, un soldat armé d'un fusil l'avait assommé.
Le colonel se redressa.
- La sal... lacha-t-il. Soldat 12 345, dit il en regardant le badge du soldat au fusil. Votre arme.
L'homme s'exécuta.
Corck, l'arme en main, la pointa vers le corps de la femme. Il appuya sur la détente. La balle alla se loger dans le crâne nu de la femme. Elle était morte.
- Bien, nous avons perdus du temps. Dépêchez vous. Il est 2h14. Je veux que vous y soyez au plus tard à 4h. Le soldat 12 345 est le chef de cette expédition. Vous lui devez le respect.
Je le saluais d'un petit geste, encore troublé par la scène que je venait de voir. Il l'avait tuer de sang froid. Sans aucune déformation du visage. J'avais envi de vomir.-Suivez moi, soldat. Dit il. Et nous sortâmes du bureau, sans dessus dessous.
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LES CHRONIQUES DE LA RÉBELLION L
Science FictionDans un futur inégal, détruit par un curieux dictateur immortel, une rébellion se prépare.