Chapitre 6.

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Elle s'empressa de descendre, se faufilant habillement entre les autres passagers, jusqu'à atteindre les bordures de l'arrêt. Comment avait-elle pu se laisser berner à ce point, comment avait-elle fait pour ne pas se rendre compte que son père fréquentait quelqu'un ? Car, bien que leur installation dans le loft soit récente, il la connaissait probablement depuis bien plus longtemps. Son père n'était pas un coureur de jupons, depuis qu'elle était née, il n'avait eu de relation avec la moindre femme, se consacrant uniquement à son bien le plus cher, sa fille. Mais le voir ainsi, main dans la main avec une autre, lui inspirait vivement l'envie de vomir. Une fois hors de la foule, elle se dirigea au plus près du couple, qui n'avait pas bougé de place, -la jeune femme adossée au muret, son père devant elle.- et prit une grande inspiration. Elle n'était pas réellement en accord avec le fait de faire une scène devant plusieurs dizaines de témoins, pourtant, elle savait que la probabilité pour que cela arrive était grande.

- Papa ?

Sous le regard que lui lança l'homme, de nombreuses personnes auraient fuis, mais pas elle, elle connaissait ce regard, son père avait peur, mais il tentait de faire passer cela pour un simple sentiment de colère.

- Tu ne me présentes pas ? -ne voyant de réaction chez son paternel, elle se tourna vers la femme- Rosalie Ford, j'aurais pu être enchantée de vous rencontrer, mais au vue des circonstances, vous comprendrez probablement que ce n'est pas le cas.

- Rose, arrêtes-toi, de suite. Je te présente Addison Fitz, une ... collègue de bureau.

Un éclat de rire la prit de cours, il n'avait ainsi pas trouvé mieux que cela comme excuse ? Car celle-ci était réellement minable. Il se moquait tout bonnement d'elle, et ça la rendait littéralement folle.

- Oh, je vois ... Et tu fais ça avec toutes tes collègues, sortir après le boulot, les tenir par la main ? Je ne suis peut-être pas très âgée, Papa, mais je sais reconnaître un mensonge lorsque j'en vois un. Alors arrêtes.

Elle tourna les talons, déçue par le comportement du seul homme ayant une réelle place dans sa vie. Sachant pertinnement qu'il la suivrait, où qu'elle puisse aller, après cette pseudo-crise en pleine rue, elle se dirigea vers leur immeuble, plus particulièrement dans sa chambre, où elle s'enferma à double tours, pas décidée pour un sou à avoir une conversation posée, en face à face avec son père.

Dans l'entrée de l'appartement, David appelait sa fille, se demandant comment faire pour s'expliquer. Elle n'agissait pas comme tel habituellement, elle était de nature plus posée, plus douce, pas une furie, qui hurlait pour tout et n'importe quoi, sans aucunes raisons. Il finit par prendre la direction du couloir menant aux chambres, dont celle de sa fille, sa raison de vivre.

- Bébé, ouvres la porte, je te dirais ce que tu veux savoir.

- Tu crois qu'en un claquement de doigts, tu peux obtenir ce que tu veux ? Ben désolée David, mais ça ne marche pas, ça ne marche plus. 

Elle ouvrit la porte, sans le prévenir d'aucune manière possible, si bien qu'il faillit tomber sur le parquet. Elle aurait pu en rire, si la situation n'avait pas été si dure à gérer pour elle. 

- Parles maintenant.

- Je ... J'ai commencé à fréquenter Addison il y a un mois, mais ce n'est pas sérieux, nous sommes deux adultes, tu n'as pas d'avis à donner à son sujet ma puce, sache juste qu'elle n'est pas là pour prendre ta place, laisse moi gérer ça, seul.

Elle ne pouvait que rester septique par rapport à l'attitude de l'homme qui lui faisait face, elle ne le reconnaissait pas. De plus, il ne lui avait pas dit le plus important, ce qui l'intéressait par dessus tout, était de savoir si oui ou non, Zayn avait dit la vérité, et donc, de savoir si Niall était réellement son frère. Elle s'assit sur son lit, et releva la tête vers lui, prête à lui tirer les vers du nez s'il n'était pas consciliant.

- Trève de bavardages. Il n'y a pas quelque chose que tu aurais oublié de me dire, depuis dix-huit ans, quelque chose qui pourrait changer ma vie ... ?

Un soupir lui fit relever la tête, peut-être allait-il passer aux aveux ?

Il était une fois...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant