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PDV Wolfgang Amadeus Mozart :

Aujourd'hui, je me suis levé d'une humeur plutôt réjouissante.
En effet, je devais me rendre au palais de Joseph II, l'empereur d'Autriche. Je vais enfin pouvoir jouer dans les plus grandes salles, vivre mon rêve enfantin.

Je savais qu'en jouant devant l'empereur, j'allais subir le jugement de plusieurs personnes importantes...J'ignorais l'identité de ces dernières, cependant, je savais que parmi elles se trouvait le maître de chapelle de la cour impériale.
Lorsque j'avais appris de l'empereur d'Autriche avait déjà un compositeur à la cour, je ne m'étais pas démonté pour autant.
Je considérais mon arrivée à Vienne comme une nouvelle chance pour moi.
En effet, ma vie n'avait guère été facile. J'avais quitté Salzbourg à dix-sept ans en compagnie de ma mère, laissant mon père et ma soeur là-bas.
Il fallait que je quitte la terrible autorité du Prince-archevêque Colloredo qui ne voulait pas que je voyage.
J'avais voyagé jusqu'à Mannheim avec ma mère, rencontrant la famille Weber.
Madame Weber m'avait présenté ses filles et j'étais tombé éperdument amoureux d'Aloysia Weber dès que je l'ai vue.
Aloysia... était vraiment magnifique. Ses cheveux toujours bien coiffés étais noirs, ses petit yeux maquillés étaient d'un brun étourdissant et sa peau d'un blanc immaculé, pur.
J'avais dû collaboré avec cette jeune soprano à la voix douce qui m'avait emporté dans une relation amoureuse...
Et je lui avait composé les plus beaux arias qu'elle a présenté à la princesse d'Orange qui les a accueillis en un véritable triomphe.
Mais bien vite, mon père m'écrit pour me dire de quitté Mannheim. Étant donné que mon père était un modèle d'autorité et de confiance, j'ai alors quitter la ville et donc Aloysia en lui avouant que c'était bien elle qui faisait battre mon coeur d'allégresse.

J'ai voyagé jusqu'à Paris avec ma mère, mais cette ville fut celle la plus triste où j'ai eu à voyager.
Mes espoirs avaient été déçues et de plus, j'ai perdu quelqu'un de très cher à mes yeux : ma mère qui m'avait été arraché pas la Mort elle même et j'en avais beaucoup souffert, surtout une fois de retour à Salzbourg.
En effet, la nouvelle à rendu mon père extrêmement triste et perdu, et il me disait que j'avais tout raté, étant responsable de la mort de maman. De plus, j'avais appris la trahison d'Aloysia : elle avait épousé un autre et m'avait utilisé tel un pantin pour réussir dans la musique, ce qui m'avait fait avoir mon premier chagrin d'amour.
Désormais, une chose était claire...je la détestais au plus haut point.

Maintenant j'étais à Vienne et celà m' allégeait l'ésprit, car je savais que j'allais vivre de nouvelle chose.
Après m'être habillé et avoir déjeuné, je sortis.
Une fois dans les rues de Vienne, je constatai qu'il faisait chaud, le soleil brillait déjà haut dans le ciel, ce qui était pour moi un signe évident que la journée allait être excellente.
Lorsque j'arrivai au palais de Joseph II, je fus impressionné par la beauté et la taille de bâtiment. J'estimais avoir une très grande chance d'être là.
Je me rendis à l'entrée et me présentai aux gardes, qui me firent alors entrer dans le palais.
Je dus les suivre le long des couloirs, et au bout de cinq bonne minutes, nous fûmes devant une grande porte blanche décorée par des dorures.
On m'invita à entrer et je vis l'empereur assis sur son trône, figure parfaite d'autorité.

-Qui êtes-vous ? Me demanda-t-il

-Maestro Wolfgang Amadeus Mozart, pour vous servir. Dis-je en faisant une courbette.

-Ha! Mozart ! Je suis extrêmement ravi de vous voir ici ! Il va falloir que vous nous présentez votre travail! Nous allons de ce pas aller jusqu'à la salle de musique, et je vais faire appeler le maître de chapelle ainsi que le directeur de l'Opéra.

J'hochai respectueusement la tête. Autant ne pas me comporter comme un énergumène maintenant, c'était préférable, même si je détestais caché ma personnalité.
L'empereur envoya ses serviteurs afin qu'ils aillent chercher les hommes qui allaient me juger.
Je suivis le souverain jusqu'à une petite salle où se trouvait un magnifique piano blanc.

-Maestro Mozart, je vous présente monsieur Orsini Rosenberg, le directeur de notre Opéra. Dit-il en m'indiquant un homme très petit vêtu d'une perruque blanche, très sérieux et avec des lunettes.

-Enchanté, vraiment, dis-je avec un grand sourire tout en le saluant respectueusement.

-Hmhm , répondit-il en penchant uniquement la tête.

- Et voici Maestro Antonio Salieri, compositeur de la cour, dit l'empereur en indiquant une autre direction.

Je me tournais vers la droite et mon coeur manqua un battement quand j'aperçus le maître de chapelle.
Il était légèrement plus grand que moi. Mais cela n'avait guère d'importance, son visage était d'une beauté stupéfiante.
Je sentais autour de lui comme une aura très froide, ce qui me donnait l'impression qu'un long glaçon parcourait ma colonne vertébrale toute entière.
Ses lèvres étaient fines et roses...son nez était magnifique, et ses yeux n'en parlons pas...ils étaient d'une incroyable teinte chocolat, sans oublier la barbe foncée qu'il portait et...

-Mozart !

Je sursautai et je fus rassuré lorsque je vis que c'était juste l'empereur qui me sortait de ma sorte de contemplation. Qu'avais-je donc eu ? Qu'est-ce qui me prenait ?
Je saluai Salieri et lui dit:

-Maestro Antonio Salieri, c'est un immense honneur pour moi de vous rencontrer.

-De même, répondit-il d'un ton froid.

Mon cœur accéléra et je lui souris en regardant ses yeux chocolat.
Comment était-ce possible qu'un homme aussi magnifique puisse exister sur Terre ? Il était tellement magnifique, tellement...

-Et si vous nous montriez vos talents, Maestro Mozart, me dit Joseph II, me tirant à nouveau de mes rêveries.

Je m'installai derière le piano en pensant à l'homme juste dans cette pièce qui m'avait extrêmement perturbé et pourtant réchauffé malgré sa froideur.
J'étais certain que cette froideur n'était qu'une simple carapace et qu'en dessous se cachait un homme doté de sentiments, un homme chaud.
Je caressais les touches du piano et me mis à improvisé une véritable petite mélodie que l'apparence de l'homme m'avait inspiré.
Lorsque je finis mon morceau et que la dernière note s'envola dans les airs, je levai les yeux et regardai l'empereur qui me sourit et me dit:

C'était merveilleux, Mozart !Mais je préfère m'adresser à un musicien pour avoir un avis plus ample et construit. -Maestro Salieri, qu'en avez-vous pensé?

Ce dernier ajusta sa mèche qui était un peu devant ses yeux et dit:

C'est sans conteste la musique la plus merveilleuse que j'ai entendue.

Je souris comme un benêt en entendant ce compliment. venant d'un homme pareil qui, de plus était compositeur de la cour, autant dire que ça faisait très plaisir.
J'étais complètement ravi de ce fait. Lorsqu'il avait dit ces compliments, j'avais remarqué comme une lueur particulière dans ses yeux qui semblaient au départ froids et indifférents, comme si ma musique avait amplement touché l'homme chaud en-dessous de la carapace de froideur.
Venu au départ pour sans doute prétendre sa place de maître de chapelle, je me disais que ça allait être mentalement impossible, car je ne voulais pas le blesser...
Je me disais qu'il fallait que cette infime lueur soit définitive et si j'avais réussi à la provoquer, j'étais désormais certain que j'allais pourvoir lui enlever la carapace qui le protégeait et découvrir le fond de son âme.



Ta musique, c'est toi- OS MolieriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant