Nightmare in America Partie 6

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21 MARS – 20h01

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21 MARS – 20h01

La panique s'installe. Gracie sanglote tandis que Brian observe les alentours, à la recherche du moindre abri. Dans les rues, des citoyens avancent, déguisés de masques effrayants. Ils sont armés. Le bruit des tronçonneuses résonne, des rires se font entendre. Ce ne sont pas des rires de joie, ce sont des rires sadiques. Les coups de feu fusent. Ils ricochent sur les murs des bâtiments et des cris brisent l'atmosphère de mal. Dixon attrape Sandia par l'avant-bras et l'amène sur le côté de la station-service. Adam fait de même avec Gracie. Mais elle fige. Elle voit au loin l'étincelle de cruauté qui habite les citoyens. Ils font leur devoir. Ils font en sorte que le taux de criminalité dans l'année reste bas. Que tous puissent obtenir un travail. Que les parasites de la société soient hors d'état de nuire. Brian fonce vers sa sœur, la pousse vers Adam et trouve lui-même refuge près du mur. Ils ne peuvent pas rester là. Ils ne peuvent pas.

- On ne peut pas rester ici, chuchote Dixon. C'est de la folie...

- Et tu veux qu'on bouge où Dixon, hein ? répond sèchement Adam.

- Quelque part en sécurité, fait Brian. Dixon a raison. Si on reste ici, sans bouger, on va assurément y rester. Vous entendez les moteurs des tronçonneuses ? C'est pour ça qu'on doit juste bouger.

En réponse aux paroles de Brian, un couple déhanche dans la rue principale, devant la station-service au même moment où Dixon et Adam regardent. Gracie pose sa tête sur l'épaule d'Adam et Sandia est dans les bras de Dixon, les paupières fermées. L'homme porte un masque de clown sanglant et la femme en a un de fibres de verre, aux proportions difformes. Cela rend son visage grossier avec une expression à donner des frissons dans le dos. C'est exactement ce qui traverse Adam. Un énorme frisson. Dixon entrouvre sa bouche, surpris. Brian reste de marbre et tend un bras pour plaquer ses amis sur la surface de béton. Ils ne doivent pas se faire voir. Le couple gambade, puis sort de leur champ de vision.

- Brian, qu'est-ce qu'on doit faire ?

- Il va falloir courir Gracie, on n'a pas le choix.

- On ne peut pas sortir devant eux, fait Dixon.

- Derrière toi, mon cœur, lui dit Sandia.

La ruelle. Aussi dangereux que cela est, c'est leur seul moyen d'éviter les participants sur la route principale. Par derrière, ils ne savent encore moins ce qui les attend, mais ils n'entendent rien. C'est bon signe. Adam avance le premier, Gracie derrière lui. Sandia lâche Dixon pour s'accrocher à la main de son amie et ce dernier la talonne. Brian ferme la marche, s'assure que personne ne les voit. Ils tournent le coin de la station-service. Rien.

Ils avancent dans la pénombre. Adam tremble. Il n'aime pas être le premier. En vrai, c'est une poule mouillée. Il admire Brian de rester calme et de savoir consoler Gracie avec de simples paroles. Il sait qu'il n'a pas le consentement de Brian. Ça le démange, mais il sait que leur survie est plus importante. Que Gracie l'est encore plus. Ils arrivent près d'un quartier de maisons. Des cris. Des éclaboussures de sang. Un massacre.

Ils sont près d'un groupe de mercenaires. Trop près. Ils les entendent discuter au travers de leurs masques. Leurs armes frottent sur le sol. Le bruit est désagréable. Brian passe devant Dixon pour mieux voir. Les filles se serrent l'une contre l'autre. Adam laisse Brian gérer. Un moment d'inattention, juste un seul est suffisant. Un cri rauque se fait entendre derrière eux. De la peau en lambeaux. Des os qui se brisent. Du sang qui coule. Trop de sang.

- DIXON, hurle Sandia.

- Sandia, non, glousse Gracie, qui tente de la retenir.

Un homme masqué tient sa machette contre le flanc de Dixon. Son bras est déjà bien amoché. Il tient à peine par les ligaments. Son os est sectionné. Ses yeux se révulsent. Il ne supporte pas la douleur. Dixon est une chochotte. Sandia l'aime pour ce qu'il est. Elle ne le lâche pas du regard. Sa main est sur sa bouche. Elle pleure. La douleur traverse son cœur. Ses amis la retiennent. Ils reculent. L'homme plante sa machette littéralement au travers de ses côtes, d'un côté jusqu'à l'autre de son corps. Dixon gémit et perd le souffle par la brutalité du geste. L'assaillant penche sa tête sur le côté droit, comme si un sourire orne ses lèvres. Mais il montre son trophée. Il montre aux autres le sort qui les attend.

Brian tire sa sœur vers lui, Adam reste tout près. Sandia retombe contre le torse d'Adam, qui s'empresse de nouer ses bras sur son ventre, elle ne doit pas bouger. Elle ne doit pas tenter de le sauver. Peine perdue. L'homme continue de s'acharner sur le corps de Dixon, qui ressent chaque assaut. Qui voit sa vie défiler sous ses yeux.

- Il faut y aller avant que les autres n'arrivent, dit Brian. Maintenant.

Sandia tourne le dos la première. Les jeunes se dépêchent. Ils courent. Comme jamais. L'homme peut terminer et les rattraper, sûrement. Mais ça ne les arrête pas. Même à bout de souffle, ils évitent plusieurs personnes au bout de leur vie, à l'agonie, sur le sol. Ils se réfugient près d'un autre bâtiment, un petit restaurant. Adam sécurise de son regard agité l'endroit. Brian enfonce la porte. Les autres entrent, se bousculent et s'écroulent au sol. Brian ferme la porte, la verrouille de l'intérieur. Il tombe au sol à son tour. Sandia est sur ses genoux. En pleine crise d'angoisse. Gracie trouve les bras d'Adam et s'y glisse. Brian les regarde. Ils vont y rester. Si ça continue, ils vont y rester.

Du Poison à l'AntidoteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant