La Fuite

21 2 0
                                    


- Espèce d'imbécile ! Foutu tête de mule d'Ar'anthia ! Glondor ! Pourquoi as-tu fait ça, bordel !

- Ho hé ! Tais-toi un peu, Adonis !

Deux hommes s'enfuyaient dans les sombres ruelles d'un port côtier de l'Athémaïs. Le premier, un gaillard robuste à la peau mate, vêtu d'un sarouel de coton délavé par le sel et d'un simple veston de cuir qui mettait en valeur sa musculature imposante. Dans leur course effrénée, ils enjambaient les corps endormis de pauvres âmes alcoolisées, gisant à même le pavé de cette chaude nuit d'été. 

Haletant, le second homme, vêtu d'une chemise de soie fine ouverte pour l'occasion, le visage fin agrémenté d'un léger collier de barbe de plusieurs jours, sauta pour esquiver, une fois de plus, les malheureux endormis, tenant d'une main sa dague et de l'autre des papyrus enroulés, priant pour que ses babouches ne lui échappent pas des pieds. Adonis, brun, longiligne et légèrement hâlé, comme les habitants de l'Athémaïs, était à bout de souffle.

Glondor, légèrement en avance, arracha une torche des mains d'un passant chancelant après le pillage.

- Cours, Adonis ! Ils nous rattrapent !

- Ça ne serait jamais arrivé si tu n'avais pas enfoncé ta choppe dans le crâne de cet idiot !

- C'était le Limier de Balmorande !! Tu voulais que je le laisse en vie !?

Derrière les deux compères, qui continuaient de s'invectiver tout en courant de toutes leurs forces, un groupe hétéroclite de marins, pirates, curieux et même un chien, armés et résolus à les passer à tabac.

Hurlant et piétinant tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin, ils se retrouvèrent face à un homme blafard, aux cheveux longs, noirs et gras, le front ensanglanté.

- Attrapez-moi ces misérables ! Au nom du Concile Divin ! Attrapez-les !!

L'un des poursuivants saisit son arbalète en courant, tirant un carreau qui se planta à quelques centimètres de la tête d'Adonis, sur une pancarte d'un troquet marin. Glondor se distança dans sa course, laissant son pauvre compagnon derrière lui.

- Glondor ! Je te maudis pour les années à venir ! !

Épuisé mais continuant de courir grâce à l'adrénaline seule, Adonis arriva sur les quais, où le colosse se précipita vers une barque à l'extrémité de la jetée, tenue par un gardien du port. 

D'un coup de pied, il envoya valser un employé malheureux, projeté plus loin dans l'eau où il disparut sans avoir eu le temps de dire quoi que ce soit.

En un rien de temps, Glondor commença à ramer.

- Adonis ! Dépêche-toi si tu ne veux pas finir empaler sur une pique !!

Adonis, haletant, atteignit le bout de la jetée et sauta dans la barque, à bout de forces, esquivant les carreaux qui fusaient vers lui. L'atterrissage fut douloureux, son tibia heurtant violemment le bord de la barque et sa tête percutant l'un des bancs de travers. Sonné, il fut contraint de rester allongé pendant un moment, haletant et gémissant de douleur, au bord de la nausée.

Glondor augmenta la cadence en s'enfonçant dans la brume des eaux du port.

Des cris provenant de la berge, plusieurs carreaux enflammés plongèrent autour de la barque qui se dirigeait vers la sortie du port.

- Le Rimal est à moins d'un mile du port, nous devrions y arriver au plus vite...

Après quelques minutes de répit, rythmées par les coups de rames du colosse, des lueurs de torches apparurent à travers la brume. Probablement les assaillants avaient pris des barques à leur tour pour les poursuivre.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jul 10, 2023 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Les RimalïadesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant