Chapitre 1 :

68 2 0
                                        


Ça fait maintenant deux semaines que je vis avec Gabriel. Pour l'instant tout se passe bien, on a trouvé notre routine entre déballages de cartons, séances de musique sur le tapis du salon et crêpes au petit-déjeuner. Je nous découvre chaque jour de nouveaux points communs : nous adorons la musique, nous jouons de la guitare et nous faisons tous les deux des études de droit, lui en deuxième année et moi en première. En gros, je me retrouve avec un coloc qui partage ma passion et que je vais pouvoir souler avec des soirées révisions, que demander de mieux ? Et puis, ça me fait déjà une connaissance pour le jour de la rentrée qui d'ailleurs a lieu dans trois jours. Mais avant le début des cours, Gabriel et moi devons trouver un troisième colocataire. C'est pourquoi nous avons passé l'après-midi d'hier à distribuer des petites annonces dans tout le campus et avons fixé les entretiens à aujourd'hui. Nous avons eu un grand succès, d'une part parce que notre appartement est plutôt grand, mais surtout grâce à Gabriel qui attirait les filles comme un aimant ultra puissant. Je suis donc plutôt satisfaite car il y a de fortes chances pour qu'il n'y ait presque que des filles qui déposent leur candidature, au grand dam de Gabriel. Je commence à comprendre comment il fonctionne celui-là... Dès qu'il s'agit de drague et de mettre les filles dans son lit, il est toujours partant. Mais dès qu'il faut entretenir une simple conversation, il fuit.

Je rêvasse devant mon bol de céréales quand il me vient à l'esprit de vérifier quelle heure il est. Merde ! Il est 11h30 et le premier candidat arrive dans 30 minutes. Et Gabriel qui n'est même pas encore debout ! Je commence à le connaître et c'est vraiment typique de sa part d'oublier de mettre un réveil quand il a un rendez-vous. Je vais devoir aller réveiller ce gros flemmard. Je peux vraiment compter que sur moi-même et lui aussi apparemment. Je me dirige vers sa porte, prête à lui faire savoir ma façon de penser mais quand j'ouvre la porte, ce que je découvre me coupe net dans mon élan. Sa couette, qu'il a dû éjecter dans son sommeil se trouve au pied du lit et par conséquent ne couvre plus du tout son corps. Je me mets encore plus à le maudire... Cet imbécile dort à poil ! Je ne sais pas qui je dois remercier pour ça mais au moins il dort sur le ventre. Mon regard se pose malgré moi sur ses fesses qui sont, je dois le dire, à croquer. Fermes, musclées et bronzées, à l'image de son dos, elles me feraient presque baver. Soudain, je réalise ce que je fais et à qui appartiennent ces fesses. Je ne peux pas mater mon coloc pendant son sommeil ! Mais qu'est-ce qui me prend ?! En plus j'ai un petit ami qui m'aime et avant ce jour, je n'avais jamais regardé de mec de cette façon. En plus, Valentin est tellement jaloux que je suis sûre qu'il peut me sentir regarder un autre homme à des centaines de kilomètres. Je me reprends et ressorts de la chambre pour, cette fois, taper à la porte et attendre qu'il vienne m'ouvrir. Une minute plus tard, il passe la tête par l'entrebâillement et mon regard se pose automatiquement sur son entrejambe qui, heureusement pour ma santé d'esprit, est recouvert d'un boxer. Je m'empresse de relever les yeux et je croise le regard d'un Gabriel qui a manifestement remarqué mon malaise et qui s'en amuse un peu trop à mon goût.

- Alors comme ça tu viens me réveiller juste pour rester là à me mater la bouche grande ouverte ? Si t'étais intéressée, t'aurais pu le dire plus tôt, on aurait pu s'arranger. Il me lance ça le plus sérieusement du monde, son petit sourire de charmeur au coin des lèvres.

Son arrogance suffit à me faire redescendre sur terre et je me rappelle pourquoi je suis venue en premier lieu. Avec tout ça, il doit rester à peine vingt minutes avant le premier entretient.

- Il est presque midi !

- Merde, pourquoi j'ai dormi si tard.

La nouvelle l'a tout de suite réveillé et il court partout dans sa chambre et attrape les premiers vêtements qui lui passent sous la main. Je le laisse pour aller faire couler du café dans la cuisine. Il me rejoint quelques minutes plus tard et passe un bras autour de ma taille. Je commence à m'habituer à son côté tactile mais ce genre de gestes me met mal à l'aise vis-à-vis de Valentin. Je n'ai pas le temps de lui en faire la réflexion qu'il lâche :

- Au fait, je te l'ai pas dit tout à l'heure mais tu es magnifique aujourd'hui. 

Il caresse la bande de peau entre mon débardeur et mon pantalon. Le geste me donne la chair de poule et je me laisse un instant aller contre la main qu'il a toujours dans mon dos. Mais c'est mal, je m'en rends compte. Et si je suis aussi réceptive c'est seulement que je n'ai pas eu de contact physique avec Valentin depuis plusieurs semaines. Mon copain me manque, c'est tout. Ça ne signifie pas qu'il se passe quelque chose entre Gabriel et moi.

Je me retourne subitement, bien déterminée à lui faire comprendre que ce genre de chose ne doit pas se reproduire.

- Tu ne peux pas faire ça Gab.

- Faire quoi ?

Il fait l'innocent mais je vois bien dans son regard qu'il sait très bien de quoi je parle.

- Ne joue pas au plus malin, ok ? J'ai un copain et tu le sais. Tu peux pas me toucher comme ça et tu dois arrêter ton petit jeu de séduction.

Je ne lui laisse pas le temps de discuter et change directement de conversation.

- Bon, c'est pas tout mais on devrait peut-être ranger un minimum le salon. Qui sait ? On va peut-être accueillir prochainement ma future meilleure amie.

- Ah mais qui t'a dit que notre nouveau coloc sera une fille ? Pas question que je sois le seul mec dans cet appart ! Avec deux filles ici, je peux dire adieu à la salle de bain le matin.

- Mais quel cliché ! De toutes façons, vu le nombre de filles qu'on a vu hier, il y a de fortes chances pour que le coloc numéro trois soit de la gente féminine.

- C'est sûr que vu comme ça... t'as pas tort. Mais rien ne m'empêche de croiser les doigts !

Au moment où il lève ses deux mains pour me montrer ses croisements de doigts porte-bonheur, l'interphone sonne. Le premier candidat vient d'arriver.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jun 27, 2020 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Colocation agitéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant