PDV D' Aminatou S. FALL
Je faisais la tête dure mais chaque minute qui passait, me faisait sentir faible et vulnérable. Les moyens de transports se faisait rares et la foule qui s'était formée autour de moi se dispersait.
Un Rav4 bien huppé se gara à ma hauteur, je me disais que l'homme vaccait à sa guise mais il semblait bien s'adresser à moi.
Il avait balbuté quelque chose que je ne comprenait pas du tout.
J'ai cru qu'il me parlait anglais mais au final, c'était du wolof "anglonisé".Moi: Pardon ?
Lui: Vous partez où ?
Moi: Au Sacré coeur.
Toujours les mains au volant, il me proposa de m'y amener, une offre que je déclinai gentiment.
Lui: J'insiste, je ne vais quand même pas vous laisser ici sanchant qu'on a la même direction.
Moi: Mais Monsieur qu'est ce que vous ne comprenez pas par je vais attendre le bus.
_ Un bus à cet heure disait-il en jetant un coup d'oeil sur son Rolex d'un geste vif et fascinant. Remarquant sûrement mon trouble, il descend et fourre mais valises dans le banquet.
J'ai de suite baisser la garde car je risquait de dormir sur les trottoirs.
Lui: Vous vous appelez comment ?
Il était toujours concentré sur la route alors que je relookais la ville à travers la vitre. Dakar n'enviait rien à la ville lumière, en tout cas c'est l'impression que m'avait donné la vue de cette nuit, ma première.
Un raclement de gorge me fît sortir de ma rêverie, c'était le Monsieur qui me rappelait de son existence. Je l'avais complètement zappé celui là, et je me surprenais à lui parler nerveusement.Moi: Je m'appelle Ki..... Ami......... Aminatou.
Lui: Relaxe, je ne mords pas. Aminatou, un joli nom comme celle qui la porte. Moi c'est Seydina.
Le moment où son téléphone décida de sonner. J'en profitai pour ranger mes chicos, j'ignorais ce qui me prenait à sourire comme une mongole. Et pourtant ce n'étais pas le premier homme qui m'a complimenté mais bon je mets ça sur le compte de la stress.
_ Yeh Gros cava ?
_ .........
Lui: Je suis off là, pas ce soir. En plus Tamaro est partie à la recherche de la cousine villageoise.
_ ...........
_ La fille de ma tante, il paraît.
_ .........
Lui: pfff tu me vois avec une villageoise, moi ? Là tu déconnes mec, j'aime pas les sauvageonnes.
Là s'en était le mot du trop. Je savais qu'il ne parlait pas de moi mais c'était plus fort que moi. Une villageoise, j'en étais une mais de là à nous qualifier de sauvages, la goutte d'eau sur la vase.
Même si il s'était bien comporté avec moi, je ne me sentais plus à ma place, je me disais intérieurement qu'il m'ait aidé juste par ma physique.