Senteur de rose (petite pause)

Chapitre 5

   Le soleil matinal rentrait dans ma chambre et venait caresser mon lit. Je venais de me réveiller, mais Brett n'était plus là. Pourtant, après nos ébats au milieu de la nuit je me souvenais bien l'avoir vu s'endormir dans mon lit, à mes côtés. Je me levai précipitamment mais en posant mon pied à terre, une douleur lancinante me traversa, me prouvant que je n'avais pas entièrement rêvé la nuit passée. Je me rassis sur le bord de mon lit et je vis une feuille de papier posée sur ma table de nuit. Je l'attrapai et observai l'écriture fine qui la recouvrait. Je lus ce qu'il y avait dessus.

<< Comme tous les mousquetaires à travers les âges, je suis tombé sous le charme d'une princesse. Cette nuit avec toi était magique. Je n'ai pas d'autres mots pour la décrire. Si je n'avais pas tous mes problèmes qui me rongent le sang je voudrais découvrir avec toi ce qu'est l'amour. Mais tu es déjà celle qui a illustré pour moi le coup de foudre.
Je dois partir.
Je te prie de me pardonner.
Tout à toi, Brett. >>

   Cette lettre n'avait pas de sens, il n'avait aucune obligation de rester et il n'avait pu avoir le coup de foudre pour moi. Je n'étais personne et il était le plus populaire. Je n'étais pas une bombe et il était carrément sexy. Je n'avais couché avec lui que par pure attirance, mais lui disait avoir ressenti plus que du simple plaisir. Je ne comprenais pas. Je retombai sur le lit et repensai à tout ce qu'il s'était passé la veille. Nous avions été attiré l'un par l'autre avec la seule force du regard. Puis nous avions failli nous embrasser après une course-poursuite, j'étais partie par peur de tomber amoureuse et je m'étais fait mal. Je m'étais effondrée de douleur et il m'avait réconfortée, ramassée et ramenée chez moi. Il m'avait déshabillée alors que je dormais, il m'avait soigné et était resté pour veiller sur moi. Je m'étais réveillée et nous nous étions embrassés. Baiser qui présageait de la suite de la nuit. Oh m**** ! En refaisant le scénario dans ma tête, je remarquai que nous ne nous étions pas protégés. Ce n'était pas la faute à l'ignorance seulement à la précipitation. Je ne craignais pas de tomber enceinte puisque je prenais la pilule, plus par principe que par utilité d'ailleurs, mais je priais pour que Brett ne m'ait rien transmis vu le nombre de ses conquêtes.

   Je passai ma journée à prier et à me torturer l'esprit. Je n'avais pas vu mon frère de la journée, il dormait depuis le matin après sa nuit debout. Ce n'est que vers cinq heures que j'allumai des bougies. Non pas une comme la fois précédente mais dix. Il fallait que la tension retombe et je préférais m'éclairer à la bougie plutôt qu'à l'électricité, ce n'était pas parce que j'étais écologiste juste que la lumière du feu est une lumière douce. Une lumière agréable et qui représente bien la vie d'après moi. Un simple souffle de rien du tout et hop, fini, ou une flamme qui grandit, grandit, grandit jusqu'à tout enflammer et détruire autour d'elle, tel l'amour et la vie. Alors que les différentes flammes s'élevaient, je m'élevais avec elles. Alors que j'étais assise en tailleur, les yeux clos, je sentis mon corps qui se soulevait et qui partait loin, tellement loin que je ne sentais plus rien. J'étais au-delà de la mer, bercée par les flots et la caresse du soleil, j'arrivai sur une île, où il n'y avait que moi. J'étais seule.

   Lorsque je réatteris dans ma chambre, la nuit était tombée. Je détestais l'ambiance de novembre, froid et pluvieux avec en plus la nuit noire presque tout le temps. Je soufflai sur toutes les bougies sauf une que je déposai sur ma table de nuit, et allai me préparer un bout à manger. Je me douchai rapidement et préparai mes affaires pour le lendemain, puis je me glissai dans mon lit et attrapai mon carnet de croquis. Je commençai à dessiner Brett de mémoire. Je le dessinai à la fête, contre moi quand il m'avait coincé dans le couloir, quand il m'avait porté, quand il m'avait embrassée, quand il m'avait emmenée dans ma chambre, au-dessus de moi dans mon lit. Toutes ces images étaient gravées en moi et je n'arrivais pas à me le sortir de la peau et de la tête. Il était partout. Mon carnet était tout noirci, je comprenais maintenant ce qu'avait voulu dire Brett dans sa lettre. Après seulement une nuit être aussi accro à lui ne présageait rien de bon pour la suite et était très dangereux. Sur ces pensées, je m'endormis, plus légère que jamais en me remémorant la nuit précédente.

   Une secousse sur mon épaule me réveilla.