Deuxième Partie: Sombres Prémonitions: Encore!

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Je me réveillai en sueur. Il était minuit. J’étais haletante. Cela faisait une heure que j’avais vu mon stylo écrire sur mon bureau. Je me levai et courus à mon bureau. Il y avait bien une feuille dessus, mais blanche. Et puis, par terre, il y avait mon stylo. Celui qui écrivait tout seul dans mon rêve. Pourtant, j’étais sûre de l’avoir mis au fond, contre le mur, avant de me coucher. Sûre et certaine. « Espèce d’idiote ! Tu te mets à prendre tes rêves pour des réalités. Tu es folle. Vraiment folle. C’est pas parce que t’as fait disparaître un fou kidnappeur grâce à tes rêves soi-disant prémonitoires, que tout ce que tu vois dans ta tête de linotte est vrai. On aura tout vu, pensai-je ». Sur ces commentaires peu obligeants à mon égard, je me recouchai, doutant toujours de la véracité de mon rêve.

Le lendemain matin, je me levai en vitesse, car j’étais en retard. Je ne pris même pas la peine de manger le petit-déjeuner, pourtant appétissant, qui m’attendait dans la cuisine. Sauf que, le comble aujourd’hui, comme le cria ma mère, fut que, juste avant de partir, je me rendis compte que j’avais oublié un travail sur double-feuille qui sera noté. Je courus  vers ma chambre, où j’éparpillai tous les documents et feuilles sagement rangés dans un soin du bureau par ma mère hier. Tout à coup, je me figeai. A force de fouiller, tout était désormais par terre. Mais là, juste devant moi, le sinistre message était là.

Je continuai à le fixer malgré moi, et plus le temps passait, plus je sentais les portes du néant s’ouvrir devant moi. Il faisait noir, vraiment noir. Ca me rappelait un certain cauchemar, mais je m’obligeais à ne pas y penser. J’étais allongée. 

Je me levai pour « examiner » les lieux, bien que je doute fort qu’il y ait beaucoup de choses à examiner. Je m’époussetai, puis jetai un coup d’œil autour de moi. « 1ère constatation : tu n’es plus dans ta chambre. 2ème constatation : tu es…où est-ce-que je suis, déjà ? Tu n’es nulle part ! 3ème : constatation : tu es seule. 4ème constatation : il fait noir ». Lassée de ces constatations aussi inutiles que débiles, je hochai la tête en me demandant comment je faisais pour avoir d’aussi bons résultats scolaires quand je n’arrivai même pas à déduire de simples conclusions. « 5ème constatation : on dirait que tu es déjà venue par ici. 6ème constatation : tu n’as rien pour te défendre. Conclusion : tu es vulnérable. Merci, je l’avais remarqué ! me répondis-je sarcastiquement. Mise en garde : attends-toi à voir un certain monsieur en noir arriver d’ici 5 secondes ». A peine avais-je pensé cela que j’entendis un « Bonjour » très raffiné susurré avec délicatesse dans mon oreille. Je fis volte-face. Et voilà ! Incapable de me laisser tranquille plus de 10 mois ! Que faisait-il là ?

-Tu pourrais choisir un autre moment ? Je suis censée être dans les pommes, là, lui annonçai-je avec une pointe de mépris dans la voix.

-Tiens, tiens, beauté se réveille, me dit-il en guise de réponse.

« Espèce d’idiot, pensai-je, ton petit numéro ne marche pas avec moi. Je te connais, je sais qui tu es. Même pas la peine d’essayer, espèce d’imbécile ».

-Ce n’est pas bien d’insulter les gens, mon amie. Je t’ai entendue.

-1 : je ne suis pas ton amie, pigé ? 2 : ne me dis pas que tu entends tout ce que je pense ?

-Quel dommage ! soupira-t-il. Je suis sûr que si on se connaissait mieux…

-Pas d’objection, le coupai-je. Tu sais que je te déteste, je ne sais absolument pas ce que tu penses de moi, ça devrait te suffire. Et si tu veux plus de raisons de ne pas être mon amie, en voilà deux !

Sur ce, je lui allongeai deux coups de pied dans les tibias. Puis, je m’approchai de lui, tendis me main vers sa joue, remontai lentement vers son oreille, et, d’une main experte, la lui tirai dans l’angle que je savais faire le plus mal. Il gémit.

Ma sombre destinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant