Prologue

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Un hurlement perça le ciel de cette nuit sans lune. Un cri empli de tristesse et d'angoisse. Le cri d'une louve pleurant la perte d'un membre de sa meute. Son fils. Jamais plus elle ne le reverrait. D'autres avaient été pris pour ne jamais revenir. Une nouvelle fois, elle avait les hommes et leurs armes à ses trousses. Sa meute avait fui devant la menace, mais l'homme est un monstre doué d'intelligence. Ils voulaient un loup et ils avaient tout fait pour s'en procurer un.

Tout s'était passé si vite qu'elle avait eu du mal à comprendre. Elle fuyait devant ces monstres armés de bâtons de feu. Elle n'était plus toute jeune, si bien qu'elle avait fatigué bien trop vite. Peu importe. Mieux valait que ce soit elle plutôt que son fils. L'alpha le protégerait comme il l'avait toujours fait pour chaque membre de la meute.

Un peu plus loin, un grand loup noir stoppa brusquement. Il ne sentait plus sa mère auprès de lui. Il se retourna et la vit couchée là, épuisée et entourée d'hommes. Il ne réfléchit pas et fit demi-tour. Il sauta entre les hommes et sa mère afin de faire barrage de son corps. Voyant cela, la louve gémit afin que son fils la laisse, mais le mâle ne l'entendait pas de cette oreille. Il la protégerait. C'était son rôle. Et puis, elle lui avait tant donné qu'il ne pouvait pas l'abandonner ainsi.

Le loup montra les crocs afin de faire reculer les hommes. Voyant que ça ne marchait pas, il attaqua. Il en attrapa un à la gorge, puis lui déchiqueta sauvagement. Il n'eut pas le temps d'en faire plus. Un coup de feu retentit et il sentit quelque chose le piquer. Il ne pouvait savoir qu'une des armes était chargée de fléchettes anesthésiantes. Le loup noir tituba avant de tomber au sol, incapable de bouger. Avant de sombrer, il regarda une dernière fois sa mère, la suppliant en silence de fuir et de retrouver le reste de la meute. De vivre. Ce fut à regret que la louve partit, laissant son cœur derrière elle.

La dernière chose que vit le loup fut sa mère disparaître dans les bois. Les hommes soulevèrent leur butin et le chargèrent dans une caisse de transport sur roues.

— Il va nous rapporter un bon petit paquet d'argent, dit l'un des hommes.

— En effet, approuva un autre homme. Que fait-on de lui ?

Il désigna du doigt l'homme qu'avait tué le loup.

— Laisse-le, lui répondit le premier. Il ne fera que nous encombrer. Allez, ramenons ce loup. Notre client va être ravi.

Le loup fut surpris de se réveiller. Il pensait mourir pour le plaisir des hommes. Il tenta de se lever, mais son corps refusa de bouger. Il regarda autour de lui et découvrit qu'il était dans une cage. Il gronda, peu heureux de se retrouver enfermé. Lui qui avait toujours vécu libre, dans le grand espace, râlait de se retrouver enfermé dans un si petit espace.

Constatant qu'il ne pouvait rien faire pour le moment, il choisit d'analyser son environnement. Il renifla l'air et comprit qu'il n'était pas seul. Il sentait des félins, des oiseaux et ce qui ressemblait à des reptiles. Des hommes passèrent devant lui sans le regarder. Un grand nombre d'hommes. Bien trop pour qu'il puisse les compter.

Que se passe-t-il ici ? Pourquoi m'avoir arraché à ma forêt pour me mettre en cage ?

Sur cette pensée, le loup posa sa tête sur ses pattes. Le sommeil le rattrapa vite.

Un Loup DomptéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant