La quête du septième royaume.

Introduction.

Dans la taverne du petit village de Xihya il y avait grande ambiance ce soir ; un groupe de voyageurs, plutôt atypique, était de passage pour la nuit. Trois de ces voyageurs chantaient à tue-tête tout en buvant la bière du village, réputée chez les fins connaisseurs. La lune était déjà bien haute et les premiers fatigués commençaient à quitter doucement l'auberge pendant que les autres chantaient, riaient et jouaient de bon cœur, quand un garde du village entra totalement affolé en hurlant :

-Des bandits! À la porte principale! Une vingtaine! Armés! Menacent de défoncer la porte!

L'ambiance était retombée d'un coup pour être remplacée par un silence de mort. Xihya était un petit village avec très peu de gardes et de défense, si une vingtaine de brigands bien armés et entraînés voulait entrer et tout saccager, ils n'avaient qu'à se servir.
La panique se lisait sur le visage de tous... sauf des voyageurs de ce soir qui se levèrent calmement. Une jeune fille avec un étrange outil en bois accroché à la ceinture se plaça devant le garde et lui dit :

-Emmène-nous voir.

Ils étaient montés discrètement sur le mur d'enceinte du village et étaient restés accroupis pour ne pas être vus. La jeune fille de tout à l'heure jeta un rapide coup d'œil par dessus le rebord. Il y avait effectivement une vingtaine d'hommes, plutôt bien armés avec des épées aux lames fines et tranchantes visiblement en métal de bonne qualité, un homme sur un cheval, sûrement le chef, était à l'avant du cortège et avait l'air de s'impatienter. La jeune fille se raccroupit et fit quelques signes à ses compagnons avant de se tourner vers le garde qui les avait mené ici pour lui conseiller de s'éloigner, ce qu'il se pressa de faire. La jeune fille attrapa l'outil en bois à sa ceinture et le déplia, on put alors voir qu'il s'agissait d'un arc muni d'un système de gonds au niveau de la poignée. Elle commença à tendre la corde et un flèche à la pointe blanc pâle apparut de nulle part. Elle se releva d'un coup et tira au milieu des bandits pris par surprise. À peine sa flèche toucha-t-elle le sol qu'une épaisse brume entoura les malfrats. On distinguait tout juste les quatre formes qui sautèrent de la muraille. L'une avait l'air assez frêle et petite pendant que deux autres étaient de carrure moyenne et la dernière extrêmement imposante. Ce fut la plus petite qui atterrit la première, comme ralentie sur le dernier mètre puis tendit les mains vers ses compagnons qui touchèrent le sol de la même façon avant de tous s'élancer vers les bandits. On commença à entendre des cris de surprise, à chaque fois vite étouffés, venant de la brume quand une deuxième forme se releva sur la muraille, une étrange arme à la main. On aurait dit une sorte de fusil mais dont le canon était sur le dessus affublé d'une énorme hache tranchante ainsi que d'une pointe de lance qui dépassait légèrement du bout de celui-ci. Il se plaça à côté de la jeune archère qui tirait dans la brume qui commençait à se dissiper. À peine quelques secondes plus tard, elle avait complètement disparu et laissait voir des piles de corps inconscients qui entouraient le chef des bandits toujours perché sur son cheval et pointé par trois lames.

Il ne fallut pas longtemps pour que tous ces malfrats soit attachés, puis disposés en file contre la façade extérieure de la muraille, démunis de toute arme.

-Gardez les à l'extérieur du village par précaution et organisez des tours de garde durant la nuit. Demain, montez-les dans une charrette et portez-les jusqu'à la ville la plus proche pour qu'ils y soit emprisonnés, dit la jeune archère au chef de la garde.

-Bien madame! lui répondit celui-ci avant d'aller transmettre ses ordres.

-Djae, il est tard maintenant, je veux aller dormir, s'exclama la fillette qui avait sauté de la muraille pendant l'attaque en rejoignant cette jeune fille visiblement chef du groupe.

-C'est vrai Yumi, il se fait tard. Rentrons tous à l'auberge, ça nous fera du bien.

-Même pas le temps de fêter notre victoire ?! s'exclama le garçon au fusil en les rejoignant.

-Tu fais comme tu veux, mais je te veux en forme demain, on repart tôt !

-Très bien, au lit...