Juste, un dernier mot.

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Je rentre dans sa chambre, je vois Kevin au-dessus de Justine, devant moi, qui s'embrassent.

Je me mets à pleurer, je tremble et je n'arrive plus à respirer. Je ne peux pas le croire, c'est un cauchemar. Je tombe par terre, mon dos claque le mur et je me mets à angoisser. Justine vient vers moi et essaie de m'aider à me relever, je la repousse d'une main violente et me relève avec la tête qui tourne, tout est trouble. Je croise une dernière fois le regard charmant de mon bien-aimé, puis je me sauve de chez lui. Je cours, sans savoir où aller. Je m'épuise et tombe par terre, au milieu de nulle part, je ne sais pas où je suis, mais je veux être loin. Je sens mon téléphone vibrer. Je le regarde et vois le nom de Justine s'afficher, prise de colère, je le jette par terre et me mets à pleurer, encore, recroquevillée sur moi-même. J'avais raison. Je n'étais pas paranoïaque. Comment elle a pu me faire ça ? À moi ? À mon oncle ? Pourquoi elle a fait ça ?Je ne réalise pas, je pleure seulement.
Cela fait maintenant trois mois que tout cela s'est passé, ça me hante, alors, je pense. Tout l'amour que j'avais en moi s'est envolé. Quand ma tante est partie, elle m'a laissé une petite poupée "Pour m'aider à trouver l'amour". Cela est bien ironique, pas vrai ? La femme qui a volé l'homme de ma vie veut m'aider à trouver l'amour, peut-être pour me voler le prochain copain que j'aurai ? Malheureusement pour elle, il n'y en aura pas d'autres. Je n'ai plus confiance aux hommes, ni en ma famille. Je ne lui adresse plus la parole, je ne lui pardonnerai jamais. Je prends une corde et la passe doucement autour de mon cou, je monte sur une chaise et attache l'autre bout de la corde aux barres de mon rideau, j'espère qu'elle va tenir. Le regard vide, je fixe le sol, je donne un coup dans la chaise et je sens mon corps lâcher. Je sens une douleur aiguë traverser mon corps. Je n'arrive plus à respirer. Je m'endors pour la dernière fois avec un sourire. Je pense à ma mère, à mon père, à ma famille qui n'a jamais pu voir le mal que je me faisais subir, le mal que les autres me faisaient en me regardant, en me jugeant. Je pense une dernière fois à tout cela, une fois de trop.

« Mon plus beau regret, je t'aimais, je t'appréciais, j'étais accro à tes yeux noirs si doux, à ta mâchoire carrée. J'étais accro à ta personnalité si sûre de toi. Je rêvais avec toi, tu étais "Lui", tu étais celui dans mes rêves, celui qui ne me laisserait pas tomber. Tu étais celui qui me regardait avec un sourire irremplaçable. Mais maintenant tu regardes une autre personne comme tu me regardes. Tout est passé si vite. Je te regardais avec le sourire, puis la seconde qui suivait, je te regardais avec les larmes. Je t'avais donné toute ma confiance. Je n'ai plus confiance en moi ni en personne, par ta faute. Ne parlons pas de ta chère chérie, âgée de 10 ans de plus que toi. Tu es tombé bien bas. Je ne peux pas dire que je ne te regrette pas. Je te regrette. Et, elle, je la regrette aussi. Mais rien que de parler d'elle me donne la nausée. La personne en qui j'avais le plus confiance, plus qu'en ma propre mère, qu'en ma famille entière ou en moi-même. Elle m'a trahie. Elle me dégoûte. "Je te jure qu'il ne se passe rien." Pourtant je vous aurais tout donné.»

Ceci est ma lettre d'adieu.

Une dernière souffranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant