Chapitre 4

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Je commençais quelque chose, sans savoir de quoi il s'agissait. Je sentais une vague d'énergie m'envahir, comme si ce maudit pendentif me transformait. Je n'avais qu'une seule envie: me laisser aller tellement le moment était grandiose. Mon corps se transformait peu à peu. Un léger duvet commençait à me recouvrir pour devenir un fin mais rigide tissu. Ensuite, des chaussures commencèrent à se former et à s'ajuster parfaitement à mes pieds, je n'en croyais pas mes yeux ! Elles étaient splendides, blanches et bleues. Une sorte de veston dans les mêmes tons vint s'approprier mes bras. Mais ce n'était pas tout ! À ma grande surprise, des ailes commencèrent à pousser dans mon dos, des ailes de séraphins. Elles étaient très fines et agiles et étaient munies de plumes blanches et argentées. Je venais de me métamorphoser ! C'était juste incroyable ! Dans un endroit magnifique, le débit de lumière s'estompa et je vis Anaïs. Elle était surprise mais à la fois folle de joie. Je ne comprenais et n'en revenais pas. J'étais complètement perdu. Que croire, que comprendre? C'était de la magie !

Anaïs murmura:

-Alors, me crois-tu maintenant?

-Mais te croire de quoi?! Je suis inhumain ! J'ai des ailes bordel, des ailes dans le dos, soit je suis en plein rêve soit ma tête commence à ME jouer des tours ! Suis-en train de devenir fou? Que se passe-t-il ici ? Que m'as tu fait?

-Écoute-moi Jérémy ! Je sais que tu es perdu, mais je veux que te me crois ! En fait, tu n'as pas d'autre choix !

-Si, j'ai le choix et je veux retourner au lycée et tout de suite ! Je souhaite me réveiller comme si tout ça n'était qu'un horrible cauchemar !

-Ok. Lis-moi ça.

Elle le murmura comme si elle craignait que quelqu'un l'entende.

-De quoi?

-Lis-ça je te dis !

Elle coupa court à la discussion en me tendant un parchemin, ancien et jauni par le temps. C'était comme si il attendait que je l'ouvre. Je le pris, et l'ouvris avec la plus grand délicatesse et posa mes yeux sur ce texte, ou du moins cette lettre devrais-je dire, écrite avec le plus grand soin.

Jérémy, notre fils, notre plus beau trésor,
nous t'écrivons cette lettre dans l'espoir qu'un jour, tu puisses la lire. Nous savons très bien qu'à l'instant où tes yeux parcourent la lettre, tu nous déteste, voir même tu nous hais. Mais lis et prend soin de réfléchir à ce que nous avons à te dire. Tu n'es pas une personne comme toutes les autres, tu fais partie du monde des astres. Nous savons que c'est difficile à croire parce que dans le monde où nous t'avons envoyé, la population ne croit pas au surnaturel. Elle t'a enseigné des valeurs que nous respectons et que nous chérissons à Célestia, mais la noirceur d'âme d'une personne nous a coûté de perdre le royaume et la plupart de nos Célestiens. Nous t'avons écrit et confié ceci en espérant qu'un jour tu réussisses à récupérer les quinze joyaux de Célestia qui se sont répartis sur la planète Terre. Sache que, trésor, tu es la seule personne qui puisse nous sauver de l'emprise de Talos. Il va tout faire pour te tuer. Sache qu'Anaïs, elle, est de ton coté, nous avons foi en toi et nous t'aimons plus que tout au monde, tu es notre plus grande réussite...
PS: Nous sommes désolés, désolés d'avoir échoués...

Andromède et Charles Crista

Mes yeux commençaient à se remplir de larmes. Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'ils étaient encore vivants. J'ai toujours rêvé d'avoir des parents qui m'aident et m'aiment... Je venais de réaliser que les miens étaient encore là, que j'avais juste à aller les sauver... Je me retournai vers Anaïs pour lui sauter dans les bras. Assez surprise de mon geste, elle me serra elle aussi très fort contre elle. Au bout de quelques minutes de silence, elle dit:

-Alors, tu me crois maintenant?

-Oui et je te remercie du fond du coeur. Bon, comment dois-je faire pour trouver ces fichus cristaux et retrouver mes parents?

-Oh oh, deux minutes papillon. Je vais déjà t'expliquer où nous sommes, cela serait déjà pas mal.

-Ah oui... Excuse-moi, je suis surexcité là ! Je t'écoute.

-Viens, suis-moi.

Nous entrâmes dans le coeur du cerisier. Étrangement, on aurait dit une véritable maison tant il était bien meublé. La première pièce était splendide et rayonnante, avec une tapisserie blanche munie de reflets bleutés et un carrelage noir brillant. C'était le salon, reconnaissable aux fauteuils blancs et au canapé noir. On s'y installa confortablement. Anaïs posa une babiole sur la table du salon en verre et commença son explication:

-Jérémy, l'endroit où nous nous situons est imaginaire. Je me justifie: la peinture du self sert de conduit et permet au Célestiens de venir. Mais il n'y a pas que cela: une minute de notre temps ici vaut 1 seconde sur la Terre.

-Tu veux dire qu'on arrête le temps en gros?

-Oui, enfin on le ralentit car on ne peut pas l'arrêter. Talos, lui, souhaite l'arrêter pour devenir immortel, c'est pour cela qu'il a besoin de la puissance magique des joyaux... 

-Attend, vu que ce n'est pas possible...

-Il va détruire l'Espace-Temps, oui ! Tu tiens de ta mère ta logique, tu l'es autant qu'elle !

-Ah bon, et bien merci. Tu as déjà rencontré mes parents?

-Oui, et tu tiens également de ta mère ton caractère. Mais physiquement, tu ressembles à ton père.

-Ah, tu as sûrement dû me reconnaître directement l'autre jour alors...

-Ouais, c'est pour cela que j'étais presque surprise quand je t'ai vu t'approcher de moi, je pensais que cela allait être plus difficile que ça !

On continua à échanger pendant un bon moment, même un long moment, jusqu'à ce que je me rende compte que la sonnerie annonçant le début des cours retentissait sûrement sur Terre. Nous partîmes en vitesse jusqu'à la porte "portail" qui nous transforma en êtres normaux, à mon plus grand soulagement. J'avais complètement oublié ma transformation. Je me dépêchai d'aller en salle de Technologie où Marianne devait sûrement m'attendre avec impatience. Elle allait me demander ce que je faisais, c'était certain !

L'interrogatoire dont je me doutais se passa en bonnes et dues formes, comme je m'y attendais. Elle devait certainement se douter de quelque chose car elle me connaissait par coeur. C'était vraiment affreux. J'étais pour la première fois de ma vie obligé de lui cacher quelque chose que chose sur moi et ça me faisait mal au cœur. J'étais vraiment au bout. Après encore une fois deux heures de TP très ennuyeuses à cause du poids du secret qui planait entre moi et Marianne, nous allâmes manger. Cette ambiance entre nous était horrible. Heureusement, Anaïs avait pris le temps de déplacer la peinture dans le local. C'était plus pratique pour se téléporter sans aucun témoin. Bref, après manger je passerai à travers le portail et j'irai apprendre ce que j'ai de si spécial. Pour prendre mon destin en main.

***

Après un entrainement intensif ( j'ai essayé de maîtriser "the cristal power", soit disant le plus simple de tous les sortilèges magiques, qui au bout d'un moment partit en sucettes) et un après-midi de cours, je me trouvais au self à manger avec Lauryn et Anaïs. Elle semblaient être devenues de supers amies et j'étais très content pour elles. Je savais qu'il me restait encore beaucoup de choses à accomplir avant de sauver mes parents et mon royaume. Mais je savais aussi que j'étais entre de bonnes mains, il ne s'agissait que d'une histoire de temps...

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La revanche des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant