l'homme qui contemple le monde devant lui

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« Non ! Je reste là, je ne bougerais pas ! »

Cette phrase c'est Nicolas Choplin qui l'a prononcé. Il est assis contemplant l'horizon dans ce jardin public qui devrait être fermé depuis trente minutes .

Aujourd'hui a été une journée éprouvante pour Nicolas, il n'a pas travaillé, mais c'est moralement qu'il est touché. Il avait rendez-vous vous a 9 h30 au tribunal pour acté le divorce demandé par Mélodie Bourbeau, sa femme. Il y avait un amour véritable entre eux et il ne sait pas comment on peut soudain se détester ainsi. Un soir, après une longue journée de travail, il est rentré au domicile conjugal et Mélodie avait pris ses affaires, laissant derrière elle un mot :

« je te quitte », sans autre explication.

Nicolas s'est alors retrouvé seul totalement abattu. L'amour de sa vie n'était plus là ! Comment vivre sans elle ? Lui ne demandait qu'a l'aimer .
Seul dans cette maison qui paraît soudainement immense et sans vie. Seul dans son cafard, Nicolas s'est enfermé dans cette souffrance qu'a été la sienne. Il lui a fallu réapprendre a vivre. Un jour un courrier lui a apporté les papiers du divorce. Lui ne le voulait pas, il souhaitait simplement oublié, il ne voulait pas ce confronté a Mélodie, simplement ne plus entendre parler d'elle lui suffisait .

Plus tard est arrivée la convocation au tribunal. La confrontation qu'il voulait éviter allait donc avoir lieu .
Enfin le jour j est arrivé il a tout fait pour éviter de croiser le regard de mélodie dans les couloirs mais une fois dans la salle d'audience, il n'a guère eu le choix .Cette confrontation c'est mal passé. Mélodie l'a accusé de tous les tord, lui qui lui était dévoué corps et âme. Quel douleur de s'entendre ainsi déchu. L'audience s'est terminé et Nicolas est ressortie déboussolée, perdu, sa vie n'avait plus grand sens désormais.

Il est 16 h 30, le soleil de juin brille apportant quelques notes d'odeur florales. Nicolas n'a pas a envie de rentrer chez lui. Il a besoin d'être seul, de réfléchir, dégoûté, aigrie des relations entre être humains. Il se dirige donc vers ce jardin public qui surplombe la ville. Il s'assoit sur ce banc offrant un magnifique panorama de sa ville. Autour de lui le parc est remplie de vie : des enfants jouent, des familles se promènent, des femmes discutent entre elles. Tout cela Nicolas n'en a pas conscience, il fixe l'horizon comme cherchant un signe dans le lointain. Il est simplement bien là, c'est tout !

Comment une vie si bien construite peut-elle, un jour s'écrouler tel un château de cartes ? De l'amour à la haine, un jour... Sans savoir pourquoi. Et cette audience où tout le monde lui paraissait hostile. Nicolas a perdu confiance en lui et se demande comment reprendre sa vie, franchir le jour d'après. Ce souhait de s'isoler des gens et ce panorama l'apaise.

Les heures s'écoule, Nicolas n'en a pas conscience, pour lui le temps est figé. Il est 18 h et le parc doit fermer. Déjà l'espace est vidé de ses visiteurs . un gardien chargé de veiller a ce que tous soit évacué fait sa tournée d'inspection. Voyant Nicolas assis sur le banc, il s'approche de celui-ci :

« - Monsieur, le parc ferme il faut partir ! »

Un moment de silence, le temps pour Nicolas de sortir de ses pensées.

« Non ! Je reste là ! »

« - vous ne pouvez pas resté, monsieur, on ferme. Bon je finis de faire le tour du parc le temps que vous partiez. »

A ses mots le gardien s'éloigne pour reprendre sont cheminement. Nicolas, lui demeure immobile . Une dizaine de minutes s’écoule lorsque le gardien réapparait  .

« - Aller ! Il faut partir maintenant ! »

« - Non ! Je reste là, je ne bougerais pas ! »

« - Quoi, vous ne bougerez pas ? »

Des Nouvelles de la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant