VI.

105 14 0
                                    


  Je sonne une fois, deux fois et on m'ouvre la porte. Oh encore lui ! Je l'ai sous les talons ou c'est comment ? Ahmed ! Tiens il a fallu qu'il habite ici, à moins qu'il ne soit invité comme moi.  

J'entre et le salua brièvement. Pour une fois qu'il parle, il me le rend, referme la porte et me désigne une place au salon. Madame Diarra qui sortit de la cuisine se mit à faire des remontrances aux petits.

Mme Diarra : Arrêtez vos hurlements gosses de Harem*(en leur jetant un oreiller).

Elle vint me faire la bise et me souhaiter Bienvenue. Elle ne tarda pas à retourner dans la cuisine et je suis restée dans le salon avec Ahmed, Lamine(le petit gosse) et une fillette toute mignonne qui hurlait et courrait partout. Je la retins par le bras et lui demande son nom, elle n'arrêtait pas de sourire. En fait, elle a mis presque dix-minutes pour tout juste me dire qu'elle s'appelait Maimouna. Je me tourne vers Ahmed en voyant qu'il me regarde.

_ Heu il sera là Hakim ?

Ahmed (haussant les épaules) : Je n'en sais rien, il disait qu'il devait se rendre en Centre-ville. Alors je ne crois pas vraiment.

_ Et Amir ?

Ahmed : On ne se fréquente pas celui-là.

_ Ah je vois.

Ahmed : Au fait, t'habitais où avant Bordeaux.

_ Heu je suis restée à Paris quelques temps. Pourquoi ?

Ahmed : Bah rien. Je te fais la causerie, tu ne vois pas ?

_ Ah bah t'es désagréable mais au moins, t'es franc.

Ahmed : Tsss... Aucun respect ! Ouais bah tu te méfies pour rien. C'est Mariame comment déjà ?

_ Sakho.

Ahmed : Ok et t'es originaire d'où ? Galsen c'est ça ?

_ C'est ça. Toi du Mali je suppose ?

Ahmed : Ouais ouais. Et comment ça se fait que tu vives seule ici ? Elle est où ta famille.

_ Au Sénégal.

Ahmed : Ah mais ça doit-être cool de vivre seul. Bah ici, avec les jumeaux cadets Lamine et Maimouna, ma petite sœur Rokhy qui pique sa crise d'ado et ma mère prête à piquer une crise cardiaque, on ne s'y retrouve plus.

_ (Rires...) N'empêche, c'est bien mieux que de vivre seul.

Ahmed : T'as des frères et sœurs toi ?

_ Non fille unique.

Ahmed : Ah je vois le genre, pourrie gâtée et tout.

_ (Si tu savais, dis-je dans mes pensées.). Tsss... Aucun respect.

Ahmed : Tu me piques déjà mes mots.

_ Ouais si je veux. Et ton père, il est où ?

Ahmed : Bon on n'est pas potes non plus hein.

_ Ok, c'est comme tu veux.

Il se laisse tomber sur le fauteuil en face de moi et manipulait son téléphone. Je crus déceler de la haine ou de la tristesse, je ne saurai m'en assurer, dans ses yeux. Ah les pères ! Qu'est-ce qu'un père a-t-il encore fait à son enfant pour qu'il le déteste ?

Au même moment, on entendait crier à la porte : « JE SUIS RENTREE ». Il s'agissait d'une jeune fille assez belle au teint noir brillant, un tissage sur les cheveux et habillée d'une robe moulante. Dès qu'elle est rentrée dans le salon, Ahmed s'est redressé et l'a regardé d'un air à couper la respiration. Je venais de comprendre que c'était sa sœur.

Coupable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant