V.

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Je ne voyais plus Noel du même œil.

****FIN DU FLASH****

Je fus sortie de mes pensées car je trouvais exaspérant de s'attarder sur le passé. Je me servis alors un verre de Sherry, actionnai la musique du lecteur CD et m'affalai sur mon sofa de nouveau. Je songeai à cette personne qui me faisait tourner en bourrique avec ces appels, je me débarrasserai d'elle. Au même moment, quelqu'un sonnait à ma porte. Je n'étais pas vraiment d'humeur à rencontrer du monde mais je vais quand même voir qui c'est.

Ah tiens donc ! C'était Hakim mais il n'est pas venu seul. Accompagné de ce gars, du haut de son mètre quatre-vingt-dix, imposant, à l'allure charismatique, je ne pus m'empêcher d'être sur les nerfs. Il s'agissait de l'homme que j'avais croisé sur notre hall (avec ses « Yo » qui m'énerve) en allant voir nos voisins et avec qui, je n'avais pas eu une si bonne approche. Je ne laissai rien paraître sur mes traits. Je les fis entrer, fis la bise à Hakim puis retourna dans mon salon sans tenir en compte de la présence de cet homme en question. Hakim, qui semblait ne rien comprendre à ma réaction, inclina sa tête de façon bizarre comme pour demander explication à son « ami ». Celui-ci ne dit rien et suivit Hakim à l'intérieur. Personne d'entre nous ne parlait, je me contentai de servir un verre à chacun d'un et repris ma place. Je m'allonge sur le sofa comme s'il n'y avait personne, une douce chanson de R-Kelly passait, l'ambiance était stone. Ils se décident enfin à prendre la parole.

Hakim : Alors Marie ? Si je puis t'appeler ainsi, tu ne donnes plus de nouvelles ? Au fait voici Ahmed, un de nos voisins et mon ami également.

_ Je me souviens de lui ! D'ailleurs, notre première discussion n'était pas tout à fait commode, lançai-je sans leur prêter regard. J'étais passée toquer chez toi à maintes reprises tu sais, mais tu ne semblais pas être là alors je pensais que t'avais voyagé.

Hakim : Je suis retourné sur Paris quelques temps pour régler des affaires mais je suis revenu pour de bon. Et moi qui pensais que personne ne pouvait s'ennuyer autant que moi à Noel, je vois que l'on a cela en commun.

_ En vérité, je ne suis pas trop attachée à ces fêtes-là. De plus, je viens d'une famille musulmane donc ce n'est pas évident. Et ton frère, il n'est pas avec toi ?

Hakim : Ah lui, il est surement dans une boite entrain de picoler avec ses amis. Rien à faire de la religion lui.

_ Et bah je suis mal placée pour le juger, rétorquai-je avec un sourire en coin.

Tout le temps qu'on discutait, Ahmed fixait son téléphone sans m'adresser une fois la parole. Cela m'agaçait un peu de ne pas être remarquée et ignorée de la sorte.

_ Et bien ton ami est-il muet par hasard ? Demandai-je à Hakim. En vérité, je m'adressai à Ahmed indirectement.

Il lève les yeux comme pour dire qu'il m'a entendue mais n'y prête pas attention. Il baissa les yeux de nouveau. Hakim émit un rire mais n'intervint pas.

Je discutai avec Hakim quelques minutes de plus avant que mon téléphone ne se mit à sonner : un numéro non enregistré mais pas masqué.

_ Allô ?

Inconnu : (silence)

_ Répondez.

Inconnu : (enregistrement) « Tu sais ma fille, ne te défais jamais de ta religion même si tout va mal dans ta vie. Ne pense jamais que Dieu est spectateur de tes maux. A chaque fois qu'il te met à l'épreuve, il te réserve en retour des douceurs. »

_ C'est qui bordel ?

Inconnu : TIN-TIN-TIN...

A ce moment, j'avais réellement envie de tout bousiller chez moi. Mais je me contenais à cause des deux gars chez moi. Je n'ai pas voulu qu'ils comprennent. Mes yeux devinrent tout rouges et humides mais je n'ai versé aucune larme. Ahmed et Hakim me regardaient après que j'eus raccroché sans comprendre.

Coupable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant