Je rentrai de l'école en trottinant et en sifflotant quelques airs qu'on apprenait à l'école. J'ouvris grand la porte puis vis mes parents. La pièce était assez spacieuse, contenant des meubles par-ci par là. Près de la porte d'entrée se trouvait un escalier qui menait vers ma chambre et celle de mes parents. J'adorais monter les escalier puis les descendre. Ça avait toujours été amusant pour moi depuis que je savais marcher.
Cette maison était mon "château" où je vivais depuis mes sept ans. Je m'imaginais toujours que j'étais "une princesse" et mes parents des "rois et des reines". Et j'invitais souvent mes amis, inventant avec eux pleins d'histoires aussi extraordinaires que les autres.J'étais loin d'imaginer tout ce qui allait se passer...
Comme chaque jour, je leur fis la bise puis détaillais les événements de ma journée. Je ne pouvais pas me défaire de cette habitude là. Si ce que je racontais était inintéressant, mes parents ne me le montraient pas et écoutaient avec attention mon récit.
Soudain, le bruit des verres cassés se fit entendre, me stoppant dans mes paroles. Tous avaient les yeux fixés vers la fenêtre, miraculeusement détruite. Tout à coup, deux hommes entrèrent par cette dernière tels des démons sortis de leur boîte.
Des démons... C'était exactement ce que je pensais d'eux à l'époque.
Tout s'était passé très vite.
Le premier avait poignardé mon père en plein ventre. Ma mère d'instinct, m'avait mise derrière elle, m'ordonnant de m'enfuir par la fenêtre arrière.Et comme une écervelée, je l'avais écoutée.
"On te rejoindra, ne t'inquiète pas." Ça avait été les derniers mots de ma mère. Je courais à en perdre l'haleine. J'avais peur. Je voulais m'éloigner de cette endroit qui avait été mon château.
Les princesses avaient souvent quelques drames mais la fin était toujours heureuse.
C'était ce que j'avais pensé après avoir couru pendant plusieurs minutes.
Je m'arrêtai, essoufflée puis m'assis sur un banc. Malgré mon jeune âge, je savais ce qu'il s'était passé. Mais je le niais. Ils ne pouvaient pas mourir. Pas eux.Dans les contes d'enfant, les princesses avaient quelques soucis mais tout s'arrangeait aussi rapidement que facilement.
Et j'étais une princesse, ce n'était juste qu'une mauvaise journée à passer, rien de plus. Il fallait faire mes preuves un jour où l'autre et mon histoire serait racontée dans tout l'univers.
Il me fallait juste attendre mes parents.
Peut-être allais-je trouver mon prince charmant ? Ou encore mieux, ce dernier va sauver "le roi et la reine" et ils me laisseraient me marier avec lui.
Comme dans toutes les histoires.Mais à force d'attendre, je commençais à avoir des doutes.
Ou alors était-ce moi qui devrait retourner dans mon château et avoir assez de force pour les sauver. Celle où l'héroïne doit avoir assez de courage. Comme dans Rebelle ou Pocahontas.
Ce devait être ça.
Je me levais. Mes jambes tremblaient comme une feuille, manquant de me renverser. Mais je tins bon. Je soufflai un grand coup puis retournai chez moi. À maintes reprises, j'avais voulu abandonner, préférant les attendre mais je pris mon courage à deux mains puis continuai mon chemin.
Depuis quand avais-je voulu m'éloigner de mon endroit le plus cher ?
Arrivée près de ma maison, je me stoppai, tout mes sens en éveil. Je ne vis rien de suspect, et aucun bruit, à l'exception des tambourinement de mon coeur contre ma poitrine.
Je restais planter là plusieurs minutes, le temps de m'imaginer plusieurs scénarios pour me redonner courage, avant d'entrer par la fenêtre en ruine.
Exactement comme dehors, il n'y avait aucun bruit. Et je comprenais maintenant la signification de ce silence. Un frisson me parcourut le dos.Je n'étais pas une princesse et tout ce que j'avais imaginé ne se passerait pas comme prévu. Je venais juste de me rendre compte que tout ce que j'avais pu penser n'était que des rêves d'enfants, fait pour embellir ce monde.
Car en vérité, ce sont les "méchants" qui triomphent. Toujours. Je venais d'en avoir la preuve. Sinon, pourquoi personne ne m'avais aidé ? Nous avais aidé ?Toutes ces informations m'avaient fouettée le visage de leur violence. Et cette fois ci, mes jambes ne supportaient plus mon poids. Je m'écroulais tout comme mes pensées sur ce monde. Je criais jusqu'à perdre mon souffle, mes larmes coulant comme un torrent. Personne ne venait m'aider. J'étais toute seule à supporter ce poids sur mes petites épaules encore frêles.
Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, au fond de moi bouillonnait la rage.
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Les Enfants du Phœnix
FantasyJe ne me rappelais que trop bien ce qu'il s'était passé. Le bruit des verres, celui métallique du poignard, de notre respiration... Tout. Lorsque je fermais les yeux, ce moment gravé indélébilement refait surface. C'était en quelque sorte une pun...