[Chapitre 2]

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L'heure du déjeuner, celle que je détestais le plus.

Attendre dans la foule qui hurle, se serre telle des sardines dans une boîte de conserve et qui en plus, émane de la chaleur pour au final arriver en sueur et les tympans abîmés. Et tout ça pour un simple et petit repas.
Vraiment non, ce n'était pas mon truc.
Et je ne comprendrais jamais les autres qui se dépêchaient, fonçant sur tout ce qu'ils trouvaient sur leur passage comme un taureau voyant un morceau de tissus rouge, pour rejoindre la cafétéria.

Alors comme chaque jour, je fus la dernière personne à sortir de la salle, évitant les bousculades et les engueulades, et pris la direction opposée, menant à la bibliothèque du lycée où seul le silence régnait.
Je poussai la porte puis humai l'odeur des livres. Cela apaisait mes nerfs. Cet endroit était tout le contraire du self, ils l'évitaient comme la peste. Bien sûr, il y avait quelques étudiants qui prenaient refuge ici soit pour réviser ou soit, se couper du monde quelques instants... comme moi.

Je parcourais entre les étagères, cherchant des livres en particulier. Je voulais faire une recherche.

Sur moi.

J'avais compris dès mon plus jeune âge que je n'étais pas normal, et cela bien avant le décès de mes parents. À cette époque, j'ignorais ce petit détail et je devais avouer que je l'avais caché à ma famille.

Car en effet, quel autre humain pouvait faire jaillir de la lumière de son avant bras gauche ?

J'avais longtemps abandonné à comprendre mais j'avais repris la recherche depuis que j'avais intégré ce lycée.
Soudain, un livre attira mon attention.
Depuis quand était-il rangé aussi haut ?
Je me mis sur la pointe des pieds, essayant de l'attraper.
Aucun succès.
Je me maudissais intérieurement de ma petite taille, lâchant quelques jurons. J'abandonnai alors mon idée et changeai de tactique en prenant soin de bien regarder autour de moi.

Personne.

Je montai sur la deuxième étagère puis me hissai vers le livre. Je le pris puis sautai.
Après quelques minutes de recherche, je me posai sur une chaise feuilletant ces livres. J'espérais trouver des informations que je n'avais pas vu la veille, même si ça impliquait déjà mes connaissances sur ces encyclopédies.
Ces dernières étaient beaucoup moins poussiéreuses que les autres bouquin, signe que je les prenais souvent. Sans moi, ils seraient dans le même état que les autres...

En même temps, qui s'intéressait à un oiseau inexistant ?

Arrivée à la page que je voulais, je retroussai ma manche gauche, comparant la trace sur mon bras à celui de l'image. Cette marque avait les même caractéristiques que le Phœnix : de grandes et magnifiques ailes, un bec acéré qui pourrait attraper n'importe quelles proies et une longue queue, pouvant fouetter jusqu'à dix mètre. Et malgré qu'il n'y avait aucune couleur sur mon bras à part du noir virant sur du gris, je savais dès le début qu'il s'agissait de cet oiseau fabuleux.
Je parcourrai entre les lignes, que j'avais lu des centaines de fois, cherchant une information que j'avais raté les derniers jours. Mais rien. Nada. Je fermai le livre en soupirant puis répétai la même procédure pour les autres documentaires.

***

-Cynthia !

Je levai la tête de mon livre. J'avais troqué les ouvrages sur la mythologie à un roman fantastique. Il n'y avait rien qui me satisfaisait, comme tout les jours, et j'avais donc voulu prendre un livre pour le simple plaisir de lire. À chaque fois que je posais un œil dessus, j'avais l'impression d'être projetée de ce monde, à des milliards de kilomètres pour atterrir dans un nouvel espace, loin de mes problèmes...

Les Enfants du PhœnixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant