La première chose que j'avais envie de faire était de décamper le plus loin possible de cette endroit.
Je m'étais totalement trompée sur ce lieu. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser de l'extérieur, l'intérieur était tout sauf calme et encore moins abandonné. Des centaines de personnes s'activaient, rendant l'espace plus vivant et plus animé. À chaque pas, je découvrais de nouvelle chose, comme l'escalier en colimaçon au fond de la pièce que je n'aurais pas remarqué si on ne se dirigeait pas vers celui-ci.
Il avait été caché par plusieurs tables où certains y prenaient place pour boire un verre avec leurs amis, un peu comme dans le self de mon lycée. J'avais aussi constaté que des groupes s'y trouvaient pour étudier des cartes qui m'étaient totalement inconnues. Mais je ne vous avais pas encore dit le pire : des sauvages dansaient et chantaient à tue tête sur ces pauvres et fragiles tables en bois.Ce qui était sûr, c'était que mes oreilles seraient hors-service d'ici la fin de cette petite visite. Depuis que j'y étais entrée, toute sorte de maux m'avais noyée, ne me laissant plus une once d'oxygène.
Je pris alors sur moi, respirant un grand coup pour faire partir ma nausée -mais qui, ne servit strictement à rien- avant de monter les marches.Au troisième et dernier étage -que je ne pensais pas qu'il y en aurait autant-, le registre avant subitement changé passant du chaud au froid. Les grandes salles du dessous avait cédé à un couloir étroit, soutenu par une charpente où se trouvait différentes entrées, une légère odeur de pourriture complétant le tout. À ce moment là, j'étais certaine que tout le monde ici, y compris les non-vivants, voulait me voir ressortir toute sorte de bouillies qui s'étaient logées dans mon estomac.
Nous nous arrêtâmes sur le pas d'une porte puis mon camarade de lycée ajusta sa tenue. Il avait pris toute sa lenteur d'escargot que son camarade poussa un soupir avant de donner trois petits coups sur la planche en bois servant d'accès et d'y tourner la poignée. Derrière son grincement se trouvait une petite pièce composée de seulement d'un bureau rempli de paperasse et d'un lit en arrière plan. Une jeune femme à la peau café se cachait derrière ses piles de feuilles, nous dévoilant plusieurs plis sur son front qui signifiait qu'elle était concentrée dans ses écrits. Elle leva sa tête puis ses yeux marrons s'illuminèrent à ma rencontre, comme si cette personne m'avait attendue depuis longtemps. Elle s'extirpa de sa chaise, nous laissant apercevoir ses dents parfaites, ce qui éclaira son visage surmonté par ses cheveux crépus du même éclat que ses yeux. Sa démarche était spécial à elle, bougeant sa silhouette élancée que tout le monde rêvait d'avoir.
Arrivée à ma taille, je fus obligée de lever ma tête. Elle devait faire une tête et demi de plus que moi, sans compter qu'elle portait des escarpins, montrant ses longues jambes fines.Comment pouvait-elle marcher dans ce coin paumé avec ces chaussures pareilles ?
Elle me fixa. J'avais la désagréable impression qu'elle m'examinait -en plus de mon ventre qui se contorsionnait à me faire crier de douleur-, cherchant une de mes qualités qui pourraient lui servir mais son regard doux me dissuada du contraire.
-Nous vous avons ramener la fille dont Connor parlait..., annonça le plus grand.
Je me tournai vers mon ravisseur, fronçant les sourcils. Pourquoi aurait-il parler de moi ?
-J'ai vu ça, Sofiane, et je te remercie d'avoir accepté ma demande.
Je la dévisageai, ne comprenant plus rien de ce qu'il se passait. Mon mal de tête revenait sans arrêt comme si il s'amusait à me voir souffrir. J'avais envie de me rouler en boule et cesser tout ce vacarme en moi mais je m'en empêchais. Je devais me rappeler que je n'étais pas seule dans cette pièce et que je devais m'abstenir à n'importe quelle geste qui pourrait me nuir.
La propriétaire de cette pièce croisa ses bras, toujours en me souriant, ne remarquant pas mon mal-être.-J'aurais bien voulu vous demander de vous asseoir mais je pense qu'il n'y pas d'autre chaise que la mienne.
Elle fit un petit rire cristallin, détendant l'atmosphère en un clin d'oeil.
-Ton nom est Cynthia n'est-ce pas ?, changea-t-elle subitement de sujet.
C'était après quelques secondes que j'avais compris qu'elle s'adressait à moi. J'hochai immédiatement la tête, ce qui me coûta une atroce mais brève douleur.
-Et tu es orpheline à ce que j'ai pu comprendre.
J'hochai encore la tête, sans trop la bruquer, de peur d'avoir un nouveau élancement. La situation commençait à m'énerver mais le seul point positif était le silence comparé au rez de chaussée.
-Je vois que tu n'es pas très bavarde. Pourtant Connor m'avait renseigné que tu n'étais pas timide.
Mon coeur fit un bond d'éléphant, manquant de me faire renverser. Cependant, ces pattes avaient fissuré une partie en moi, celle de la compréhension.
J'étais perdue. Perdue entre tout ces gens, perdue en plein milieu de ces milliers d'arbre, perdue avec toute cette conversation et surtout, perdue dans ce monde qui n'était pas faite pout moi.Oui, perdue était le bon mot.
-Tu peux respirer mon enfant, il ne m'a juste donner quelques petits détails sur toi rien de plus.
Je pris une bouffée d'air juste après qu'elle m'avait demandé, comme si elle détenait tout contrôle sur moi. Je n'avais pas remarqué que j'étais en apnée, sous l'eau, ne remontant pas à la surface. Connor ria de cette petite scène.
-En temps normal, elle vous aurait étripée. C'est bien la première fois que je la vois dans cette état là.
Après le feu, vient la glace. Un poids s'ajouta à ce mélange, brisant de cette manière toutes mes armures. Il m'avait mise à nue, devant ces personnes qui m'étaient inconnus. Je lui lançai un regard d'assassin avant de m'intéresser soudainement à mes baskets noirs usées, remplies de terre à cause de la forêt. Je fermai les yeux, priant de disparaître sous terre où personne ne me dérangerait.
J'étais vulnérable, je le savais, mais je n'avais pas été capable d'arranger cet accident. Je serrai mes poings, espérant que ce geste enlèverait tout ces épines plantées en moi.
Un doigt releva mon menton, me faisant ainsi regarder en face. Mes yeux s'agrandirent en apercevant la dame près de moi, assez près pour sentir son souffle. D'un mouvement de recul, je me dégageai de son emprise, m'éloignant le plus d'elle -enfin, ce qui me permettait la pièce-.-Que faîtes-vous ?, balbutiai-je.
Mes premiers mots sous ce toit. J'aurais bien pu me taper un fou rire en me voyant aussi désorientée mais ce n'était pas cela qui s'était incrusté dans mon esprit. C'était ses yeux perçants ressemblant aux aigles qui, il y avait à peine une minute, étaient remplis de bonne intention. Je n'arrivais pas à faire partir cette image, celle ou elle me dévorait du regard, de ma tête. Je sentais encore mon coeur tambouriné, encore sous le choc.
Je fis un regard vers la femme mais rien de tout cela était en elle.Avais-je rêvé ?
-Je vois que tu as besoin d'entraînement, me dit-t-elle simplement.
Elle reporta son attention vers les garçons avant de rajouter :
-Je vous donne la charge de l'intégrer au sein de notre communauté.
À ces mots, elle tourna ses talons, me laissant cramponner à mon ventre et de gémir de plus belle.
~
Bonjour bonjour ^^ chapitre 4 enfin posté yeaaaaaa X) Je dois vous dire que ce segment là m'avais un peu (beaucoup) compliqué la tâche mais je suis arrivée à le dompter *^* (enfin...pas totalement mais passons XD) Je dois vous dire que comme la plupart des gens, je participe au wattys et bien sûr il doit y avoir au moins cinq segments X) Au début c'était tranquille et tout mais juste après je voulais faire une réécriture et changer un peu tout (parce que celle d'avant et de celui que je poste en ce moment, on dirait deux histoires complètement différentes XD enfin pas totalement mais vous voyez le genre). Cinquième partie (donc celui là) postée à la dernière minute (puisque l'inscription se termine aujourd'hui XD). Sincèrement, je crois que je ne pourrais jamais faire quelque chose en avance. J'ai jamais fait ça de ma vie moi XD. En tout cas j'espère que ce chapitre vous plaira ^^
P-S : Je viens de remarquer que j'ai fait un roman >< sûr que personne ne lira mais qui sait, peut-être qu'il y aurait des exceptions XD
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Les Enfants du Phœnix
FantasiaJe ne me rappelais que trop bien ce qu'il s'était passé. Le bruit des verres, celui métallique du poignard, de notre respiration... Tout. Lorsque je fermais les yeux, ce moment gravé indélébilement refait surface. C'était en quelque sorte une pun...