Chapitre Deuxième : Fauteuil inconfortable et coïncidence

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- Je ne veux pas y aller, résonna une voix dans l’habitacle.
- Je l’avais compris les cinquante premières fois Elira, soupira Eric.
- Mais pourquoi me force t’on à y aller ? demanda rageusement la jeune fille.
- C’est pour ton bien et tu le sais, répondit fermement son père, coupant court à la conversation.
Le reste du trajet se passa dans un silence religieux, seulement brisé par le son de la radio, et lorsqu’ils arrivèrent, Elira descendit furieusement de la voiture en murmurant un vaque « à tantôt ». Eric secoua la tête de dépit et du se rendre à l’évidence : sa fille ne changerait pas et n’accepterait jamais ses rendez-vous régulier chez la psychiatre.
Elira quant à elle entra dans la salle d’attente du docteur Bayard en soupirant. La salle d’attente était conforme à la salle de consultation, des murs dans les tons de marrons, du mobilier en cuir brun, une table en chêne et une moquette couleur crème. Le tout était agencé pour vous donner une impression de sobriété mais on ne pouvait que penser qu’on voulait nous en mettre plein la vue.

« Mademoiselle Gauthier », la voix de la secrétaire la sortit de ses pensées, et résignée, elle se dirigea vers la salle où sa psychiatre qui l’attendait.

- Bonjour Elira, s’exclama le docteur Bayard quand elle passa la porte.
- Psy, salua la demoiselle alors que la psychiatre soupirait. La jeune fille s’installait déjà dans le fauteuil inconfortable qu’elle ne connaissait que trop bien.

- Comment te sens-tu ? demanda, comme à chaque fois le médecin.
Ce fut au tour d’Elira de soupirer, et elle observa la pièce en réfléchissant non pas à la question mais à la réponse de cette dernière. La pièce était très spacieuse, remplie de plantes vertes, et dont un mur entier était recouvert d’une bibliothèque. Elira, à force de la regarder à chaque séance, connaissait la pluparts des titres. Néanmoins, cette fois, elle sentait qu’elle avait besoin d’un avis extérieur objectif. Grâce à la grande baie vitrée, on pouvait voir une grande partie de la ville d’Agen. Le bureau en chêne, positionné dans le coin était parfaitement rangé, comme le reste de la pièce. Elle s’était déjà demandé comment la pièce pouvait être si ordonné, sa chambre à elle étant systématiquement sans dessus dessous. En même temps, elle ne trouvait pas l’intérêt de perdre du temps à ranger alors qu’elle pouvait mourir le lendemain, la semaine prochaine ou l’année suivante. Elle se sentait de trop dans cette pièce trop rangé, elle se tortilla donc dans le siège dans confort spartiate pour trouver une meilleur position.

- Mal, murmura t elle si bas qu’elle doutait que la psy l’ai entendu.
- Pourquoi ? demanda la diplômé en psychiatrie qui dans le silence avait entendu la réponse.
- J’ai peur…, avoua la jeune malade après un autre silence.
- Peur de quoi ? De mourir ?
- Non, tout le monde doit mourir un jour ou l’autre, affirma la jeune fille plus pour se convaincre elle-même.
- De souffrir… De faire souffrir... De ne pas avoir le temps de vivre…
- Ce sont des peurs tout à fait normales dans votre cas, rassura la psychiatre mais Elie continua sur sa lancée.
- De Lui… De ce qu’Il me fait ressentir… Nouveau silence. J’avais accepté ma possible mort, maintenant je ne suis plus sûr de rien... Et Il n’est revenu que depuis deux semaines…
Seul un silence lui répondit et le reste de la séance se passa habituellement, bien que le docteur chercha à savoir qui était ce fameux Lui.
Elira était redevenue muette, ne parlant que pas monosyllabe. Et c’est avec une joie non dissimulée qu’elle vi la fin de l’heure arrivé. Elle prit ses affaires et sortit en hâte du cabinet après avoir salué la psy et la secrétaire. Elle s’étira légèrement, toute courbaturée de l’heure qu’elle avait passée allongée sur le fauteuil inconfortable.

Et c’est d’un pas plus joyeux d’en avoir terminé pour deux mois, qu’elle se rendit dans un café du centre. Elle avait en effet reçu un message de son père la prévenant de son retard. Elle s’assit donc en terrasse d’un des meilleurs cafés de ville, bondé à cette heure-ci, et se commanda un café et une viennoiserie. Elle fut servie rapidement et sortit son livre. Elle fut tellement prise dans sa lecture qu’elle n’entendit pas quelqu’un s’avancer.
- Excusez moi, il n’y a plus de place, est-ce que je peux m’assoir a votre table ? interrogea une voix avec un accent prononcé qu’Elie aurait reconnu entre mille. Elle releva la tête en acquiesçant au moment où il l’a reconnaissait. Il s’installa et alors qu’il commandait un thé et une crêpe, elle rangea son livre.

- Que fais tu ici ? demanda Nathan alors que le serveur lui apportait sa commande.
- Rendez vous médical et mon père a du retard. Et toi ?
- Je te rappelle que je vis au lycée, annonça t-il narquoisement.
- Je sais ça, je voulais dire que fais-tu ici, maintenant ? Tu n’es pas censé être en train de surveiller les résidents en perm ?
- Non j’ai le samedi de libre, je fais l’étude du dimanche soir, expliqua t-il.
Il y eu un moment de silence reposant.
- Et tu te plais au lycée ? interrogea Nathan dans sa langue natale.
- A merveille, et toi ?
- Ca aurait pu être pire, concéda le jeune homme en souriant.
- C’est vrai, tu aurais pu être surveillant d’un asile ou d’un hôpital psychiatrique, ironisa Elie dans un anglais parfait.
- Avec toi, c’est du pareil au même, affirma t-il très sérieusement avant d’exploser de rire, vite suivie de la jeune fille.
- Tu exagères, je ne suis pas si folle que ça ! protesta Elira.
- Tu te fous de moi ?
- Donne-moi un exemple !
- Si je me rappelle bien, au camping, tu avais privé ton frère de ses chaussures juste parce qu’il n’avait pas fait la vaisselle.
- Essaie de passer un mois dans une petite cabane avec deux garçons, et tu comprendras qu’il faut utiliser des moyens drastiques.

Nathan explosa de rire alors qu’un grand sourire s’étirait sur le visage de la jeune fille. Ils parlèrent encore un peu, ne voyant pas le temps passer et en étant dans leur bulle. Ils parlèrent d’abord du lycée, des cours, et de l’internat avant de parler de leurs amis respectifs, des années de lycée de Nathan, de sa vie en Angleterre et de la vie d’Elie à la campagne. Ils parlèrent de tout et de rien pendant près d’une heure et demie, se redécouvrant peu à peu. Puis, toute bonne chose ayant une fin, le téléphone d’Elira sonna. Après une courte discussion avec son interlocuteur, elle déclara qu’elle devait y aller avant d’aller payer sa consommation et de saluer le jeune homme. En effet, son père venait de l’appeler, il arrivait dans quelques minutes. Elle repartit donc d’un pas très léger, heureuse de sa matinée qui avait été bien au dessus de ses espérances. Sur le chemin jusqu’au point de rendez-vous, elle appela à Akina et resta avec elle au téléphone jusqu’à l’arrivée de son père.

§§§

Le mercredi arriva à une vitesse folle. Les deux filles et la bande étaient au parc, Elira était allongé sur les genoux de Tom, et Akina sur le ventre d’Elie. Tous allongé les uns sur les autres, ils discutaient de tout et de rien, enfin surtout de rien…. Alicia racontait à présent sa soirée mouvementée avec ses frères, lorsqu’Antoine qui s’était joint à la bande salua quelqu’un qui était derrière les deux filles.

- Hey les jeunes !! salua la mystérieuse personne.
- Nathan ? demanda Akina.
- Comment ça vas ? interrogea Elira en se redressant légèrement.
- Ça va, répondis le jeune homme qui ne semblait pourtant pas ravi de voir Elira sur les genoux de T om. Et vous ?
- Of course, affirma Théa avec un accent anglais qui fit arracher une grimace aux quatre bilingues, c'est-à-dire Nathan, Alicia, Elira et Akina.
Il sourit néanmoins devant l’attitude des jeunes qui étaient dans leur bulle. Il resta encore quelques minutes à discuter, avant de repartir travailler.
- Deux fois en une semaine, c’est le destin, affirma Akina dans un chinois bancal.
Elira ne répondit rien, mais lui lança un long regard avant de se rallonger, la tête dans les nuages. Les autres amis, habitués des apartés en langue étrangère, avaient déjà relancé une la discussion sur les frères d’Alicia. Ils restèrent couchés là pendant des heures, avant de rentrer afin de manger.

§§§

Elle regarda malicieusement Elie en lui montrant la personne au comptoir. On était à présent le samedi, et les filles étaient assises dans un bar après être aller à la sortie des Animaux Fantastiques. Et coïncidence, l’ancien animateur était là aussi. Deux semaines avaient passé depuis leur rencontre au parc. Akina lui fit un signe pour qu’il se joigne à elles, et c’est avec sa commande qu’il arriva. 
- Que faites-vous à Agen ? demanda t-il en anglais après les avoir salué.
- On est allé voir un film, répondit Elie.
- Et il n’y a pas de cinéma dans vos villages ?
- Pas dans le mien, répondit Elira.
- Et celui de mon village est trop petit, il ne passait pas ce film, informa Akina.
- Et qu’êtes vous allé voir ?
- Les Animaux Fantastiques, dirent elles en chœur.
- Le nouveau Harry Potter ?
- oui
- Pourquoi ça ne m’étonne pas de toi Elie, souria Nathan. Et sans le savoir, il avait bouleversée la jeune fille. En effet, c’était la première fois depuis qu’il l’avait revue qu’il l’appelait comme cela.

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Enfin le deuxième chapitre est en ligne après presque un mois... Il est plus court et moins bon, le prochain sera mieux et arrivera dès que possible !! 😀😀 et laissez un commentaire !!

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 23, 2016 ⏰

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