Partie 6

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Parle-moi. Retiens-moi. Fais quelque chose putain ! Frappe-moi. Fais quelque chose.

Je suis à l'hôpital, crois pas que c'est pour toi. Non j'ai juste perdu connaissance ce matin.

Apparemment je suis malade, c'est bête. Mais bon quand tu vois la gueule du médecin, tu peux que croire que c'est une blague.

Ils m'ont posé tellement de questions. Ils en ont conclu que j'étais dépressive. Non mais t'entends ça ? Moi ? Dépressive ?

Quand ils me l'ont annoncé, je suis partie dans un fou rire.

Je suis sortie de l'hôpital et je me suis sentie drôlement vide. Je ressentais plus rien, c'est pour ça que je suis devant chez toi.

Je t'attends sur les marches qui mènent à ta porte.

Le bruit des pneus sur le béton se rapproche. Puis je vois deux jambes fines sortir de l'entre bâillement de la porte.

Tu apparais. Tu es très jolie Lisa. C'est vrai. Pour une fois je ne mens pas.

Tu approches dangereusement de moi, je reste en place.

-Bonjour Lisa.
-Jade ? Où es-tu ?
-Sur les marches.
-Pars Jade.
-Ils ont dit que j'étais dépressive Lisa. Je crois que j'ai jamais autant ri.
-Qui ça "ils" ?
-Les médecins !
-Pars Jade, je ne veux plus te voir.
-Comme tu voudras.

Je sors alors de ma poche une lame. Je la place sur ma veine et appuie très fort. Si fort que le sang jaillit partout.

Tu hurles, tu hurles mon prénom. Tu cries pleins de choses sales. Les larmes ruissellent sur tes joues rondes. Tu trembles et tu t'écroules, tu appelles au secours.

Tes hurlements alertent tes voisins, tes parents et quelques passants.

J'ai le sourire aux lèvres. Tu me hurles, j'ai enfin l'impression d'exister.

Le sang dégouline et se déverse sur les marches, je me sens à nouveau vivante.

La douleur est inconcevable, mais je ne me suis jamais aussi bien sentie.

Mon champ de vision devient obscure.

J'embrasse la mort dans un souffle arraché.

TsunamiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant