Chapitre 26 • Collisions

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- Oups, me dit une fille.

Interpelée, je lève le regard de mes vêtements. Aussitôt, je suis en présence de celle que je déteste plus que tout au monde. Pénélope.

- Qu'est-ce que tu viens de me... bredouillé-je. Tu es sérieuse, là ?

Je parle de l'état de ma robe, mais on dirait que ce n'est pas grave. Le tissu me colle à la peau, ce qui lui passe au dessus vu qu'elle ne me donne pas de réponse à la question.

- Tu es seule ? me dit-elle. J'espère que les amis que tu as ne sont pas déjà lassés de toi.

Il ne s'agit que de la jalousie qu'elle a à mon égard. Je comprends qu'elle ne tolère pas le fait que la bande du mec qui lui plaît n'ait pas été de son avis, et je devine qu'elle m'en veut à cause de ce qu'il s'est passé à la cantine.

- Ça ne m'étonne pas ! se met à rire Andréa qui est à ses côtés.

Je n'ai pas envie de noter les idioties qu'elles me sortent, elles ne méritent que de l'indifférence. Je trouve que le comportement qu'elles ont toutes les deux est ridicule. Franchement, elles me font de la peine si elles croient que je m'arrête à ce qu'elles disent de moi, parce que la réalité est le contraire.

Je me souviens de ce que la bêtise de Pénélope a causé à ma tenue. Tout à coup, les muscles de mes joues sont contractés par la haine que j'ai. Voilà, me résigné-je, elle m'a gâché la fête !

- Je veux des excuses, lui dis-je.

Andréa me lance un regard que je caractérise de bizarre. Il me semble  qu'elle ne comprend ce que je suis en train de faire. Pénélope se recule un peu, étonnée de ce que je viens de lui dire. Ensuite, elle reprend ses esprits.

- Jamais, me répond-elle en se collant à mon visage. Tu ne regardes pas où tu vas, ce n'est pas de ma faute.

J'en ai marre, alors elle ne va pas s'en tirer. Le pire est que l'on a conscience, toutes les deux, que je n'ai pas fait un seul truc qui mérite son insolence. Je dépose mes yeux dans les siens, puis je lui réponds sur le ton du mépris.

- Bien-sûr que si, confirmé-je. Je veux que tu assumes, mais on dirait que tu n'en as pas le cran.

La tension est à son comble, à un tel point que nos fronts ne sont qu'à un millimètre. Je pense que celle qui est en face de moi se prépare à me sortir des insultes de toutes les sortes, mais je ne savais pas qu'Andréa se placerait au milieu de nos corps à cet instant.

- Arrêtez ! ordonne-t-elle, puis elle se tourne vers Pénélope. On s'en va, s'il te plaît.

- Va me servir un verre au lieu de me dire ce que j'ai intérêt de faire ! s'écrie Pénélope en levant une de ses mains au niveau de son visage. Tu vois bien que le mien est vide, non ?

Et à cause de qui est-ce qu'il l'est ? pensé-je en silence. Elle lève son gobelet avant de se mettre à secouer le plastique dans les airs. Je toise les réactions d'Andréa face à de tels ordres. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête, mais on dirait qu'elle n'aime pas être traitée de servante.

- Excuse-moi... lui souffle-t-elle, les sourcils qui se froncent et les doigts qui serrent le verre.

Je note que le vernis qu'elle a mis sur les ongles est de la couleur du gobelet, puis je réfléchis à la soumission de celle qui était indispensable à ma vie. En fait, je ne connais pas la raison. Je me contente de son intervention, ce qui n'est déjà pas mal. À la recherche de la bouteille qui lui est demandée, elle s'éloigne un peu de nous.

- Ne t'avise pas de me contredire une fois de plus. (Je vois que Pénélope me fusille dans son cerveau alors qu'elle me donne un conseil.) Tu as saisit ?

Le PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant