SIXIÈME

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Les yeux noircis et les pupilles dilatées, Jungkook peinait à laisser ses yeux ouverts. Sa tête retombait contre son torse, et le jeune employé se faisait violence pour se garder éveillé. Cependant, cela faisait trois jours qu'il veillait inlassablement à attendre la venue de celui qui l'intriguait. Sa bouche était pâteuse, et sa peau laiteuse le démangeait.

Alors que Jungkook demeurait pensif, quelqu'un vint perturbé sa somnolence. Il ne prit pas la peine de répondre, alors que la porte s'ouvrait déjà. Son père. La personne qu'il redoutait le plus dans son existence, la source de ses idées noires. Celui-ci avait de larges épaules et était assez imposant. Le jeune garçon aux cheveux de jais ne l'avait plus vu depuis plus d'un mois maintenant et sa venu ne l'enchantait pas, au contraire elle avait le don de l'affliger.

« Quand vas-tu cesser de n'en faire qu'à tête ? Ça ne ta pas suffit que je ne te mette qu'au statue de simple employé ? » Il marqua un temps de pause, puis remarquant que le concerné ne réagissait pas, il s'approcha puis se plaça à hauteur du noiraud, tirant brusquement le revers de son chandail.

« Petit merdeux, ta intérêt à te reprendre avant que j'ne m'énerve vraiment. » Le noiraud n'ayant pas l'audace ni la force de répondre, garda simplement ses yeux ancrés dans ceux de son père. Il subirait inévitablement d'une manière ou d'une autre à ses crises.

« Lève toi, tête contre le bureau. » JungKook se leva et se positionna, savant pertinemment ce qui s'en suivrait, appréhendant tout de même la suite, en observant son père défaire la ceinture de son pantalon.

  Son corps se crispait et se tendait à chaque arrachement. La douleur de ses bleues, de son épiderme tranché par les coups de lanières n'était qu'insignifiant face aux supplices que le noiraud subissait désormais. Son cœur le brûlait, son âme se consumait à chaque fois que son père prenait plaisir à détruire chaque recoin de la pièce. JungKook, recroquevillé dans un coin, regardait d'un mauvais œil, impuissant, la scène qui se déroulait devant lui. Tout était partit en lambeau, et seul les rires narquois du directeur résonnait. Tous ses espoirs venaient de disparaitre. Quand il eu finit son massacre, le patron s'en alla un rictus moqueur au visage.

« Voilà ce dont tu mérites, que je ne vois plus jamais toutes ces choses immondes ici, ni nul part d'ailleurs. Tu as interdiction de rêver et de penser à quelconques absurdités. Met toi bien ça dans le crâne. » En ces termes, le directeur s'évapora, laissant son fils pantelant, l'âme et le corps brisé.

*

L'indépendance est un leurre.

homesick (souls) | taekook Où les histoires vivent. Découvrez maintenant