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  Il fait nuit

J'ouvre ma portière  et je sors de la voiture  pour me dégourdir les jambes.

L'air est chaud, il doit faire à peu près 30 degrés.

En observant le décor qui m'entoure je me rends compte que je connais  cet endroit...

En effet je reconnais cette majestueuse montagne... Enfin je devrais plutôt dire ce majestueux volcan  qui  n'est autre que le Vesuve! Je suis en Italie, à Naples!!

"Pourquoi????"

J'interroge ma mère du regard, comment ose-t-elle me faire venir ici deux jours après ma séparation avec Melinda ?

Trop de questions pour aussi peu de réponses.  Je dois demander à ma mère des explications et tout de suite !!!

<< Pourquoi sommes nous ici ? >>

Ma mère me regarde en silence. En 24 ans, c'est la première  fois que je vois autant  d'émotions pour moi dans son regard ; c'est un mélange de pitié, de tristesse et d'une phrase lourde de sens : "Je suis désolée".

<<Il est temps que tu comprennes maxime, tu as vécu un bonheur simple et heureux mais la vérité  te rattrape et je dois t'ouvrir les yeux. Ils ne faut pas qu'ils te trouvent.>>

     ♧

Après une dernière heure de voiture ma mère décide de s'arrêter manger dans un restaurant.

La petite France.

Je commence à la regarder avec dégoût, comment peut elle être aussi cruelle avec moi ? Son seul fils ? La dernière  famille qui lui reste ?

Je ne comprends pas.

Nous mangeons au même restaurant et à la même  table que 6 ans auparavant, avec Melinda.

C'est émotionnellement trop pour moi, je craque.

<<PUTAIN MAMAN!!!POURQUOI CETTE AFFREUSE TORTURE ?>>

Plus personne n'ose parler dans le restaurant.

Il faut que ça sorte, que cette souffrance s'arrête,  que je comprenne.

Une larme silencieuse coule à cet instant précis sur la joue de ma mère et cela me fit l'effet d'un électrochoc : je ne l'avais jamais vue pleurer et  je ne l'avais jamais vue non plus montrer ses sentiments à quelqu'un aussi explicitement. Le spectacle me bouleverse totalement et me prend au dépourvu.

<< Réponds moi maman, tout de suite! Je dois savoir. >>

Ces derniers mots me transpercent le coeur comme mille couteaux aiguisés. Ma mère m'exprime  pour la première fois ce qu'elle ressent et moi je m'énerve parce que je ne comprends pas. C'est paradoxal, je m'énerve contre elle, et maintenant je m'énerve contre moi, mon égoïsme et mon manque de tact avec ma mère.

Ces dernières heures ont suffi à me briser  complètement.

Que dois-je  faire pour que tout s'arrête ? Pour que je stoppe ce flux continu d'émotions qui me tire sans cesse vers cette afreuse réalitée :  ELLE est partie.

Je regarde ma mère, ses traits durs habituels ont litérralement fondus et son visage est devenu celui d'une mère en quelques instants.

Un mot revient sans cesse dans ma tête : comprendre.

<< Maman, pourquoi sommes nous ici, dans la ville de ma rencontre avec elle et du début de notre relation? POURQUOI?

-Ils ne doivent pas savoir ce qu'elle a. Ils ne doivent rien savoir, c'est trop dangereux à Agay.

-QUI SONT ILS????>>

De nouveau, il n'y a pas plus un bruit dans le restaurant mise à part la respiration saccadée de ma mère qui commence à devenir inquiétante : elle fait une crise d'asthme.

<<Maman où est ta ventoline ? >>

Pas de réponse juste une respiration de plus en plus inquiétante.

<<Maman tu as bien pris ta ventoline??>>

Dans ces yeux maintenant humidifiés à cause du manque d'air, je lis qu'elle a oublié ce "léger" détail.

<< QUELQU'UN PEUX APPELLER UNE AMBULANCE TOUT DE SUITE!!! VITE C'EST URGENT!!!>>

Deux françaises à une autre table du restaurant se précipitent sur leurs téléphones et appellent les urgences. La situation est grave.

Ma mère me fais un signe maladroit pour me dire d'approcher :

<<Maxime,  si ILS te trouvent, elle meurt.>>

Après  ces derniers mots, elle s'évanouit. Et quelques minutes plus tard les urgentistes italiens nous emmènent, ma mère et moi, à l'hôpital le plus proche.

Projet &quot;Parfait&quot;Où les histoires vivent. Découvrez maintenant