Deux étoiles.

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Je sentais des larmes chaudes couler le long de mes joues. Je n'avais plus les mots, je n'arrivais pas à détourner mon regard de ses bras emplis d'hématomes.  Gabriel se dirigea vers moi et me lança un regard désolé, il sortit aussitôt de la pièce sans dire un mot. Noélia et Hugo firent de même, nous n'étions plus que trois avec Aaron -naturellement-, dans cet endroit où j'étouffais de plus en plus. Le métisse tenta de me prendre dans ses bras mais je le repoussai, je me dirigeai vers la fenêtre et l'ouvrit pour respirer un bon coup.

« Désolée... dis-je désespérée, je n'aurais jamais pensé que ça soit juste lui qui aurait été victime de cette histoire. » Je mis ma tête entre mes mains moites. Ma respiration était irrégulière et je tentais au possible de sécher mes larmes. « Il en a encore pour combien de temps à rester là? »

« Le Docteur nous a pas précisé exactement, il a juste dit qu'il en aurait pour un long moment », affirma Léa chamboulée, « on ne sait même pas si son pronostic vital est engagé. »

« Il est incompétent ou ça se passe comment? » cria Moha', « la moindre des choses c'est de renseigner un maximum les proches non? » Il traînait les pieds, les mains dans les poches. « Bon, vous savez quoi? Je vais aller le trouver et lui demander, je vais lui faire cracher le morceau moi ! »

« Calme-toi, gros! » lança Gabriel qui revenait chercher son briquet, « c'est quand même un Docteur, il sait ce qu'il fait. »

« Ouai, peut-être mais on doit quand même être un minimum au courant de ce qu'il a. On peut pas le laisser comme ça merde! » annonça Mohammed, « ce gars c'est notre frère  je vous rappelle, il représente tout pour nous ! »

Il sortit en claquant violemment la porte. Le silence dominait, seul le chant des oiseaux se faisait entendre. Ça me rappelais tellement  de souvenirs avec Aaron, quand on sortait l'été en fin d'après-midi, on se posait dans un endroit calme en bord de Seine, on s'allongeait et écoutait les bruits qui nous entouraient. J'étais nostalgique. Un petit sourire se dessinait sur mes lèvres, j'essuyais mes joues humides avec le revers de ma manche. Gabriel m'attrapa par le poignet et m'aida à me relever.

« Allez Acia, on rentre on va chez moi. Je pense que c'est le mieux pour le moment », déclara-t-il.

« Oui », dis-je en reniflant, « par contre je sais pas si je vais avoir la force de conduire... »

« C'est pas un problème, je serais le chauffeur pour cette fois », dit-il d'un air amusé. « Bon, ne tardons pas, Mohammed nous rejoindra après. »

Il devait très certainement être allé fumer une clope.

Nous nous apprêtâmes à partir quand je revins sur mes pas pour déposer un baiser sur le front de Aaron et lui glissa un petit "Je t'aime" dans l'oreille. Cela m'attristais à l'idée de le laisser là, tout seul -même s'il y a des infirmières qui viennent toutes les 30 minutes-.

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 Un chocolat chaud à la main, je me recroquevillais sur moi même et me louvais contre le canapé du petit appartement. Avec lui on venait souvent squatter ici, les gars jouaient à la PS4 pendant que Léa et moi, nous discutions de tout et n'importe quoi. Or il s'avérait qu'aujourd'hui le studio était vide, silencieux, seulement une notification venant du téléphone d'Hugo se faisait entendre. J'étais comme perdue dans mes pensées, tout un tas de questions traversaient mon esprit. La porte d'entrée claqua, Mohammed était rentré nous nous retournâmes tous en même temps vers lui.

À La Mémoire Des Étoiles Filantes [EN PAUSE - Réecriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant