Répit

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Elle sortit en courant de la salle, à bout de souffle sentant son oxygène se dérober sous ses respirations désordonnées, elle tenta de s'apaiser et souffla ce qui ne fit que lui arracher quelques sanglots de plus mais beaucoup plus emprunts de douleur. Elle s'adossa au premier arbre trouvé et se glissa le long de son squelette noueux. L'isolement était à ses yeux une porte de sortie, ce qui lui permettait d'oublier la raison pour laquelle elle désirait tant cette solitude si fragile. À bout de souffle sa respiration s'affola puis se régularisa. Ses lèvres tremblaient, elle frissonnait. Allait-elle rester? Une mèche de cheveux s'attarda sur son visage ce qui la faisait paraître comme une âme en peine en quête d'un répit. Finalement pourquoi rester? Lâche, s'il vous plaît de me qualifier comme cela soit. Peu m'importe je ne serais bientôt plus de ce monde pensa-t-elle. Soudain une femme se dirigea vers elle, elle leva la tête : elle ne pouvait plus supporter la vision de qui que ce soit, tout le monde l'exaspérait, parler à quelqu'un sans s'énerver relevait de l'exploit et demandait un effort considérable qui pesait de plus en plus sur sa santé mentale.
Être seule, est-ce si cher pour que vous vous sentiez obligés de m'harceler de vos questions? La question comment vas tu étant la plus agaçante. Que pouvions nous répondre alors? Elle soupira et tenta de se contenir. Qui, finalement pourrait la comprendre? Personne. Ne répondant pas aux questionnements de la femme inconnue désormais à ses yeux, elle ferma les yeux et enfin replongea définitivement dans les méandres de son agonie spirituelle. C'en était fini de son calvaire, elle pouvait rester enfin, seule.
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Recueil du BazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant