Petites Histoires de Mort

A toi ma soeur.

Dès que j'ai su j'ai sauté de joie; maman me l'avait annoncé au petit déjeuner. J'allais avoir une petite soeur! J'étais tellement heureuse que je l'avais dis à tout le monde à l'école. Chaque jour je demandais si c'était aujourd'hui que tu arrivais et chaque fois j'étais déçu que la réponse soit non. Je comptais les semaines et t'attendais avec impatience.

Et puis une nuit tu as décidé que c'était l'heure; papa est venu me réveiller et on a amené maman à l'hôpital. Elle criait sur papa parce qu'il n'allait pas asser vite et qu'elle avait très mal. On a dû rester dans la salle d'attente, j'ai même fini par m'endormir la tête sur les genoux de papa et les jambes étendues sur le reste du banc. Finalement une infirmière est venu nous chercher: tu étais née. Je suis entrée dans la chambre et tu étais là, toute petite dans ton lit, avec de grands yeux bleus et quelques cheveux bruns tous soyeux et tous fins. Tu me faisais penser à un petit poussin avec ton duvet sur la tête et ton pyjama jaune. Je t'ai aimée à l'instant même où je t'ai rencontrée.

Les années ont passés et tu as 4 ans. C'est le jour de ton anniversaire, tous tes camarades de classe son venus à la maison pour fêter ça. Mais la brute de ta classe t'a piqué ton cadeau et tu as commencé à pleurer. J'ai accouru pour te consoler et j'ai été récupérer ton jouet. Ce jour là j'ai promis de toujours te protéger toi que j'aime tant.

Encore plus tard tu as 6 ans et c'est la rentrée. Tu es toute contente d'aller en CP; tu arrives à l'école des grands. Pour l'occasion tu as voulu mettre ta petite jupe à carreaux, celle que tu adore. Je t'ai aidé à faire ton cartable et à lacer tes chaussures puis nous sommes parties. Maman nous a déposées devant l'école primaire et je t'ai accompagnée jusqu'à ta classe. Tu m'as dis à ce soir avec ton sourire d'ange et ta bouille d'amour. Je t'ai fais un dernier signe de la main et je me suis dirigée vers le lycée; je rentrais en 1ère ce jour là. La journée est passée et l'heure de la sortie a sonnée. Je me suis dépêché pour arriver à temps à ton école et tu étais là, toute mignonne à m'attendre sur le trottoir. Je t'ai rejoind et t'ai prit la main. Maman nous avait dit de rentrer à pieds car elle allait faire les courses en rentrant du boulot.

Sur le chemin nous avons croisés Mathilde une fille de ma classe. Je me suis arrêtée et nous avons discuté un moment. C'est à cet instant que j'ai lâché ta main, ta si petite main. Un crissement de pneus me fit réagir et je t' ai vu, devant la voiture qui freinait en urgence car tu avais jailli devant elle. J'ai hurlé ton nom et la dernier chose que je vis fut ton petit corps, inerte... Mathilde a appelée les pompiers et moi j'ai couru vers toi. Tu étais là allongée sur la chaussée, ta petite jupe abîmée... Et moi je ne pouvais que pleurer en te répétant que tout irai bien. Mais les pompiers sont arrivés longtemps après, trop longtemps... tu étais partie... Ce jour là tu as rejoind les anges, tout ça parce que j'avais lâché ta main moi qui avais juré de te protéger...

Aujourd'hui c'est le jour de ton enterrement, je fais ce discours pour te dire à quel point je suis désolé... Je ne me pardonnerais jamais de t'avoir condamnée et je ne pourrais jamais t'oublier... A toi ma petite soeur... je t'aime.