Partie sans titre 1

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         "Ma chérie !, hurla mon père. Réveille-toi ! Il est cinq heures du matin ! Tu dois préparer le repas !

-J'arrive papounet !", répondis-je.

Je sortis de ma chambre, encore vêtue de mon pyjama à paillettes et de mon collier de diamants. Je descendis les marches de l'étage du duplex pour arriver dans le hall, couvert de miroirs au cadre doré, puis me dirigeai vers la cuisine. Mon père m'y accueillit:

"Te voilà enfin ! Dépêche-toi de me préparer à bouffer connasse, où je serai en retard !

-Oui Papa !"

J'épluchai quelques patates, les écrasai après les avoir fait cuire, ajoutai de la muscade et du sel. En même temps, je lui fis cuire des saucisses de boucher. Lorsque tout fut prêt, je lui mis son repas dans des boîtes.

"C'est prêt !

-C'est pas trop tôt ! A ce soir Yasmina."

Il prit les boîtes et s'en alla.

"Au revoir Papa !", fis-je en agitant la main dans le vide, la porte ayant déjà été claquée.

         J'allai ensuite me doucher et m'habiller. Au vu de l'heure, je serai sans doute en retard. Mais ce n'est pas grave, parce que le directeur m'aime bien et me voir. Je me vêtis d'une longue robe verte descendant jusqu'au commencement de mes genoux. Je mis des boucles d'oreilles en forme de feuille légèrement transparentes en verre vert. Pour aller avec, je me passai une légère couche de rouge à lèvres vert. J'enfilai de hautes bottes à hauts talons couleur feuille au printemps. J'étais fin prête. Je rangeai le petit-déjeuner: je n'ai pas faim.

         Je descendis de l'immeuble par les escaliers taillés dans la pierre. J'en sortis et arrivai dans la rue. Je fis un sourire aux jeunes hommes qui attendaient en face comme chaque jour, ils me sifflèrent en retour. Ils sont tellement aimables ! Je marchais, et des gens se retournaient sur mon passage voire venaient me parler pour me demander mon numéro. Je refusais, parce que je ne suis pas assez belle pour eux et que je suis déjà en couple, aussi. Je finis par arriver à Ferdinand de Saussure. Le surveillant, comme chaque matin, m'arrêta pour me dire bonjour:

"Yasmina...

-Ca va ? Parce que je vais bien ! Comme tous les jours d'ailleurs !

-Oui oui... Mais je ne peux pas te laisser entrer comme ça !

-Mais pourquoi ? Je suis normale !

-(Il leva les yeux au ciel) Tu ne comprendras jamais... Aller, file !

-Merci le surveillant !

-Je m'appelle Gaston !'', dit-il mais je ne l'écoutai plus.

Chronique de Yasmina: Pourquoi mon père m'a séduiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant