Partie sans titre 5

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         Nous entrâmes. Une madame à l'accueil nous accueillit. Elle était presque aussi normale que ??. Elle parla pendant que j'observai les lieux:

"Oh vous avez attrapé une prostituée ?"

Les murs étaient blanc cassé et sans doute pas refait depuis au moins trois semaines !

"Mais pourquoi l'avoir bâillonnée ?"

Il y avait des vitres aux bureaux, mais elles étaient couvertes par des stores. Ce qui les rendait inutiles.

"Cette fille, c'est une arme de destruction massive. File-lui un mégaphone si tu veux l'utiliser."

La lumière venait de néons blancs. Cela expliquait sûrement leur teint blanc comme ceux des vampires de Twilight (<3).

"Mais on l'a aussi attrapée parce qu'elle est entrée par effraction dans un lycée."

Le sol était en carrelage jaune moche. Il était si peu lustré qu'on ne pouvait pas s'y voir dedans.

"Du coup, on la met en garde à vue pour la nuit."

Ca sentait la sueur. Ils ne devaient pas aérer souvent ici.

"Ah! Et elle est sans doute droguée."

Je me tournai vers eux et tentai de dire:

"Il faudrait refaire la déco et ouvrir les fenêtres de temps en temps !"

Mais cela donna plutôt:

"Mmm mmmmm mm mmm mmm mmmmm m mmm mm mmmm !", à cause du bâillon.

Les deux policiers gays se regardèrent avec effroi. J'ai un bouton sur le front ? Ou pire! Les yeux ?

"Elle veut remettre ça ! Qu'on la mette en tôle et puis on va prendre un tube d'aspirine !

-Bien. On veut bien t'enlever ton bâillon, mais tu promets de pas dire plus d'une phrase à la fois. D'accord ?

-Mmmm !

-Très bien!"

         Ils me l'enlèvent avec d'infinies précautions. Ils sont si attentifs avec moi ! Je voulu me pencher vers eux pour leur faire un bisou sur la joue, mais l'instant d'après ma joue s'éclata contre le mur le plus proche avec un bruit proche d'un poulpe flasque. Ca fait mal. Et en plus, ils me font une clef de bras. J'ai d'ailleurs l'impression que ce dernier va se briser. Je dis:

"Aïe."

Le policier répond:

"Tu ne fais plus aucun geste brusque! Sinon, je te taze.

-Je peux vous appeler Jackie et Michel ?", demandai-je.

L'instant d'après, un choc douloureux contre l'arrière de ma tête me fit sombrer dans les ténèbres muettes de l'inconscience.

          Je me réveillai en hurlant:

"Je suis trop une poète!"

J'étais allongée sur une sorte de banc dur très inconfortable. Il n'y avait qu'une fenêtre à barreaux et le quatrième mur (les autres étaient gris et couverts de graffitis) avaient dû etre brisé pour mettre une grille. Ma tête me faisait mal et j'avais la nausée. J'espère que je ne suis pas enceinte. Il me semblait faire jour. Il faut que j'aille rendre son pull à ?? ! Je m'exclamai:

"Il faut que j'aille en cours rendre son pull à ?? !"

Et j'ajoutai:

"Et il faut que j'aille préparer à manger à mon père !"

Car il fallait que j'aille préparer à manger à mon père. Seul l'écho me répondit. Il fut suivit des pas de quelqu'un. C'était Jackie. Ou Michel.

"Qu'est-ce qu'on t'a dit à propose du nombre de tes phrases ?

-Vous venez me sortir de là ? C'est très gentil !

-Je viens surtout nous libérer de ta présence."

Il ouvrit la porte. Je sortis.

"Je peux prendre une douche ? Vous me ramenez chez moi ?"

Jackie me prit sous son bras et courut vers la sortie avant de me lâcher devant la porte. Ou Michel. Je me relevai, époussetai mes habits froissés et me tournai vers la porte qui se refermait derrière Jackie.

"Je ne suis pas un sac à pommes !"

Ou Michel.

Chronique de Yasmina: Pourquoi mon père m'a séduiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant