Partie sans titre 4

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         La voiture s'arrêta devant moi. Deux policiers en sortirent et me saluèrent:

"Veuillez nous suivre mademoiselle.

-Bonsoir ! Ca me rassure de vous voir, parce que ça veut dire que je suis en sécurité !

-Elle est droguée. Passe-lui les menottes Robert.

-Je vais chez mon amie ??, vous pouvez m'y emmener ?

-Bien sûr ma petite, bien sûr..., dit-il en m'attachant les mains. Ajoute racolage, tant que tu y es John.

-Vous êtes gentils ! Mais du coup, je peux pas attacher ma ceinture. Je sais bien que c'est pas important parce que vous êtes policiers, mais je tiens à ma vie et à mon visage normal. D'ailleurs je vous ai pas dit, mais vous semblez très musclé tous les deux. C'est bien d'entretenir son corps, ça rend beau. Mais je n'en ai pas besoin parce que je suis normale. Au fait, est-ce que vous êtes mariés ? Peut-être que vous êtes gay ? Non parce que votre conjoint doit être très heureux, vu comme vous êtes beaux. Vous me faites penser à mon père. Il est plus beau et plus musclé que vous et c'est mon père et il m'aime même si je suis normale. Vous avez des enfants ? Votre femme s'en occupe bien ? Ou votre homme hein. Les enfants, c'est bête. Ca comprend rien et ça fait beaucoup de bruit. Mon Copain m'appelait souvent bébé. J'ai jamai su si c'était affectueux ou pour se moquer. De toute façon, c'était un connard. Je l'ai quitté aujourd'hui parce qu'il me trompait. Sa copine l'a quitté aussi, alors c'est bien fait pour lui. Mon Copain m'abandonne souvent. Je comprends jamais pourquoi. Je pense que c'est parce qu'il est bête. Comme les bébés tiens. Ca me fait penser ! Vous êtes allés en cours ? Parce que moi j'y vais tous les jours (sauf le samedi, le dimanche et quand je sèche) ! Mais c'est très ennuyant et les profs sont jamais intéressants. Je les écoute jamais. Ils m'envoient souvent chez le directeur, qui est très gentil avec moi. Il me dit que je suis belle et un régal pour les yeux. Mais je comprends pas ce que ça veut dire et de toute façon je suis juste normale, pas belle. Ma best friend aussi est normale, mais moins que moi. Je vous ai dit que Stéphane, mon best friend, est gay comme vous ? Il a du mal à s'assumer. Vous pourriez lui expliquer qu'il faut qu'il ose s'assumer ? Il est très gentil sinon. Comme ?? d'ailleurs, chez qui nous allons. Peut-être que vous la verrez. Vous me direz ce que vous pensez d'elle. Par contre, je dois vous prévenir qu'elle a rarement des petits copains. Sans doute parce qu'elle est moins normale que moi. Mais peut-être que vous avez une chance. Vous voulez que je lui demande ? Ah non, je peux pas parce que vous m'avez attaché les mains. D'ailleurs, ça commence à me faire mal, vous pourriez me détacher ? Ca me fait penser que Ouaf-Ouaf n'aime pas être en laisse. Souvent, je le détache et il court après les pigeons. Des fois, il m'en ramène, c'est trop chouuu ! C'est un bichon maltais, je vous l'ai dit ? Il est très gentil ! Comme mon père et ma mère, même si je l'ai jamais connue parce qu'elle est morte. Mais papa dit qu'elle était très belle. Il dit aussi que je lui ressemble, mais je le crois pas parce que je suis normale. Si vous avez des filles, faut leur dire qu'elles sont jolies, mais pas trop pour pas qu'elles se croient magnifiques, comme La Blonde. C'est une garce. Elle a deux acolytes qui ricanent tout le temps. Ce matin, je suis arrivée en retard en cours. Du coup, j'ai dû chercher ma salle. C'était énervant, mais j'ai l'habitude, parce que j'arrive souvent en retard. D'ailleurs, quand je ne la trouve pas, ma salle, je rentre chez moi. Les profs me disent jamais rien, mais des fois ils m'envoient chez le directeur. Souvent, je dors en cours. C'est jamais intéressant, et je m'ennuie si je reste éveillée. Du coup, en fait, je dors à chaque fois, pardon. D'ailleurs, c'est quand qu'on arrive ?

-On y est. Tu te tais ou je t'assomme, répondit gentiment un policier.

-Vous vous êtes trompé ! C'est pas chez ma copine ! C'est le commissariat ! Je suis jamais allée dans un commissariat. On y fait quoi ? C'est là qu'il y a les prisonniers ? Vous avez des pistolets ? Est-ce que vous avez une salle d'interrogatoire ? Est-ce que vos collègues...''

Je ne pu dire un mot de plus, car il me mit un bâillon. Je le regardai sans comprendre, mais l'autre me poussa dans le dos pour que j'avance, et comme cela faisait mal, j'avançai.

Chronique de Yasmina: Pourquoi mon père m'a séduiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant