Taxiboy

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"Maman où est-ce que tu as rangé ma paire de chaussures noir?" Dis-je d'un ton énervé.

J'étais pressée et j'allais encore être en retard à l'école. Ça devait au moins être la vingtième fois en 1 mois. Je n'arrive jamais à être à l'heure, même si je mets mon réveil plus tôt.

"Chérie, c'est sûrement Nikita qui a dû les ranger dans ta garde robe. Tu sais très bien que je ne touche pas à tes affaires." Me dit-elle d'un ton posé, comme à son habitude.

Nikita c'est notre "femme à tout faire", c'est la personne la plus adorable que je connaisse mais quand elle range trop on finit par ne plus rien trouver, surtout moi.

Je levais les yeux vers ma mère qui était entrain de calmement battre sa pâtes à cookies.

"Chérie, tu en as plein des paires de chaussures... Prends-en une autre, tu demanderas à Nikita tantôt."

Je soupirai et lui fit un bisous avant de partir à l'école avec une autre paire de chaussure. Je pris mon sac et sortit de la maison. Je descendis les marches devant le pas de la porte, John m'attendaient dans sa Mercedes noir. J'ouvris la porte et m'installa sur le siège passager. John me salua et se mit à rouler.

"Chloé, j'ai quelque chose d'important à te dire." Me dit John d'un air penaud.

"Quoi ça?" Dis-je un peu trop détendue.

"Je prends ma retraite, cela fait 20 ans que je travail pour ton père et j'ai maintenant 67 ans. Je pense que je l'ai méritée."

Mon visage se décomposa. John était mon chauffeur depuis que j'étais tout bébé! C'était lui qui m'emmenait là où je le désirais et qui me conduisait tous les jours à l'école. C'est avec lui que je m'entendais le mieux dans cette famille, il était comme mon grand-père. Je sentis les larmes monter mais mes parents m'avaient apprit qu'il fallait cacher ses émotions peu importe la situation. Ma gorge se noua. Je pense que même en aillant retenu toutes mes émotions, il avait su apercevoir la peine que cela me fit. Il me connaissait trop bien.

"Ton père a déjà trouvé quelqu'un qui va me remplacer, tu n'as pas de soucis à te faire. Il a surement trouvé une personne qualifiée pour ce job." Il essayait de me rassurer.

"Personne ne sait te remplacer." Dis-je d'une voix rauque.

Il ne répondit pas et un fois arrivé devant mon collège je sortis de la voiture et il fit de même. Il vainc me prendre dans ses bras et m'embrassa le front avec un bisou bruyant.

"Je t'aime petite Chloé. Je t'enverrai des mails. Comme vous faites, vous les jeunes."

Ce qu'il dit me fit rire.

"Je les attendrai de pied ferme John." Dis-je en lui souriant et le serrant une dernière fois.

Je lui fit un signe de la main avant de courir vers le bâtiment. J'étais en retard d'au moins un bon quart d'heure et j'allais encore m'en prendre plein la figure. Une fois en classe le prof n'écouta même pas mes excuses et continua son cours sans me lancer un regard. C'était mieux ça qu'autre chose. J'alla m'installer à côté de Madison et me mit à discuter avec elle à propos du malheur qui m'arrivait.

Madison était ma meilleure amie, même si elle n'était pas du tout issue d'une famille riche, ne connaissait aucune règle de politesse et avait tendance à s'en foutre de tout, on s'entendait à merveille. Cette fille était l'humour incarné, elle racontaient des blagues à longueur de journée et des fois j'en avait des crampes à l'estomac.

Cette journée particulière se déroula normalement jusqu'à ce que je doive rentrer chez moi. Je sortis de l'école par la grille principale et me mit à chercher une Mercedes noir dans cette foule de voiture avec des parents débordant de partout. Je ne la vit nulle part et cela m'énervait déjà! Je perds mon chauffeur préféré et le nouveau n'est même pas fichu d'arriver à l'heure. Je pris mon téléphone et appela ma mère, qui bien sûr ne décrocha pas.

Apres une dizaine de minutes d'attente une voiture noir s'arrêta devant moi. Il en sortit un homme qui vainc m'ouvrir la portière. Je m'assis sans rien dire. L'homme contourna la voiture et s'installa. Il me tendit la main.

"Aiden Hunter. Veuillez m'excuser pour mon retard." Dit-il d'un ton neutre.

Je lui serai la main poliment.

"Chloé Devenil. Si vous pouviez ne plus refaire cette erreur grossière ce serait bien et si vous faites mal votre travail je demanderai à mon père de vous virez." Dis-je en regardant l'inconnu qui se trouvait face à moi.

J'eu un choque en voyant le jeune homme aux yeux bruns sombres. Il me sourit et démarra le moteur. Je sentit un mal aise durant tout le trajet. Pourquoi avais-je été aussi froide? Ce n'était que son premier jour et c'était également arrivé à John d'arriver en retard. Il ne lança aucune conversation, ce qui devait surement faire partie de son contrat... Avec John c'était toujours moi qui devait débuter les conversation pour qu'ensuite il puisse me raconter sa vie. Devais-je poser une question à mon nouveau chauffeur ou garder le silence? Ma réflexion fut courte, j'allais surement devoir coopérer avec lui pendant plusieurs années et nous n'allions pas passer toutes ses heures communes dans le silence, si?

"Quelle âge avez-vous? Sans vouloir être indiscrète." Commençais-je.

"Je vous laisse deviner." Dit-il amusé par ma question.

"23 ans?"

Il me fit non de la tête.

"25?"

Il laissa échapper un petit rire.

"Vous visez un peu trop haut Chloé." Dit-il pour m'aider.

"19 ans?" Dis-je d'un air perdu. Ce n'était pas possible, mon père n'aurait jamais engagé quelqu'un d'aussi jeune.

Le jeune homme ne réagit pas.

"On pourrait peut-être se tutoyer du coup? Ne pensez-vous pas?"

"Comme tu préfères." Ses mots sonnèrent étrangement dans mon oreille.

On arriva devant la grille de ma maison, elle s'ouvra et on monta l'allée jusque devant chez moi. Je me détachai et remercia Aiden.

"À demain." Dit-il poliment.

Je rigolai doucement.

"Désolée de te décevoir, mais être mon chauffeur c'est un job plein temps. Je vais sans doute aller en ville dans une heure. Mon père à du te donner le gsm sur lequel je dois pouvoir te contacter. Tu as besoin de combien de temps pour venir de chez toi jusqu'ici?"

"Une dizaine de minutes."

"Très bien je t'avertirai à temps." Dis-je avant de claquer la porte.

Vu le visage qu'il avait eu à ce moment là, il ne s'attendait sans doute pas à ce qu'il doivent rouler autant pour moi. Mon père n'avait peut-être pas préciser que j'avais tendance à avoir un comportement de princesse et que mon carrosse devait être disponible à n'importe quel moment, sauf les jours de congé.

TAXIBOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant