TAXIBOY

Chapitre 5

Ce que Aiden ne savait pas c'est qu'il s'était déjà passé quelque chose entre Gabriel et moi. On était jamais sorti ensemble mais pendant toute une période on agissait comme un couple. On est même passé à l'acte. Je ne saurait pas dire si je le regrette ou pas, à cause de cela Gabriel avait une emprise sur moi car il était le seul et unique à avoir eu une relation avec moi, mais d'un autre côté au moins j'avais mon expérience.

Je montai de ma chambre et m'installai sur mon lit. Je pris mon ordi et me mis à chercher Aiden sur Facebook. J'avais envie d'en savoir plus à son propos, si lui ne comptais pas parler, moi j'allais trouver des réponses à mes questions. Je cherchai dans la liste des Aiden qui s'afficha mais je ne le trouvai pas. C'était quoi déjà son nom de famille? Il me l'avait dis j'en était sur! Je devais trouver son nom... Le bureau de mon père! Je descendis en silence et entra dans le bureau. Mon père n'était pas encore rentré du travail, souvent il revenait tard le soir. Où est-ce qu'il avait bien pu mettre les informations à propos d'Aiden? Je me mis à chipoter un peu dans les documents rangés dans les tiroirs.

"Aiden Hunter!" M'exprimais-je à voix basse.

Je rangeai vite tout dans le bureau et partis rapidement.

Une fois devant mon ordi je tapai son nom et prénom et son profil s'afficha. Je me mis à analyser sa photo. C'était une photo simple de lui, il ne savait sans doute pas qu'on le prenait en photo à ce moment là et il souriait. Je défilais les photos sur son mur et là... La désillusion totale. Une photo avec une jolie fille brune aux yeux noisettes. Dans les commentaires elle avait répondu "Je t'aime". Une boule se forma dans mon ventre et je quittai son profil. J'en avais vu assez et j'en savais déjà beaucoup trop. Je ressentais de nouveau cet énervement inhabituel en moi, je commençais à bouillir. Il fallait que je bouge, là maintenant tout de suite. Je pris mon téléphone.

"Allo?"

"Gab, je peux venir chez toi?"

"Chlo, tout va bien?"

"Oui pourquoi? Je ne peux pas venir?"

"Bien sûr que si... je... " Il se mit à chuchoter avec une autre personne. "Déso, je dois y aller." Ensuit il s'adressa à nouveau à moi. "Tu veux que je viennes te prendre?"

"Non, ça va je vais..." J'allais faire quoi? C'est mon chauffeur qui s'occupe de m'amener quelque part. "En fait je veux bien." Finis-je par dire.

"Je suis la dans 5 minutes."

"Parfait, merci!"

Je déposais mon téléphone sur mon lit et pris une grande inspiration. Gabriel allait me changer les idées.

Lorsqu'il arriva je me précipitai dans sa voiture. Il me fit un sourire et démarra. Je me sentis immédiatement mieux, la musique était à fond et l'odeur de cigarette envahissait le véhicule. J'étais habituée à ces trajets sans conversations avec Gabriel, j'étais habituée à lui et à cette ambiance qui l'entoure. Une fois devant chez lui il s'arrêta et baissa le son de la musique. Il ouvrit sa fenêtre et alluma une cigarette, avant d'entrer chez lui c'était un rituel.

"Faut vraiment que t'arrêtes cette merde." Dis-je en tendant un doigt vers sa bouche. Il l'agrippa et y déposa un baiser.

"Faut vraiment que t'arrêtes de me dire ça." Dit-il un sourire en coin. "Pourquoi t'étais pas en cours aujourd'hui?"

"J'avais pas envie."

"C'est la première fois de toute ta vie que tu n'es pas présente... comment t'as fait pour échapper aux foudres de ton père?" Me demanda t'il en tirant sur sa cigarette.

"Mon nouvel esclave est facile à manipuler." Dis-je d'un ton hautain.

"Il avait peut-être envie de se laisser manipuler..." dit-il en tendant sa mâchoire.

"Comment ça?"

"Tu ne penses pas que ça l'arrangeait de passer la journée avec toi?" Dit-il en jetant le reste de sa cigarette pas la fenêtre.

"Oh non, sûrement pas..." dis-je en soupirant.

"Qu'est ce qui te fait penser ça?"

"Il a une copine."

"Tant mieux. Mais tu sais tout autant que moi que ça ne signifie rien. Il pourrait tromper sa copine du jour au lendemain."

"Les mecs ne sont pas tous comme toi Gab..."

"Pourquoi t'en parles comme ça? T'aurais espéré quelque chose avec lui?" Demanda-t'il en un coup.

"Non pas du tout! Je suis juste curieuse. Tu sais bien que t'es l'homme de ma vie!" Dis-je avec ironie.

"Tu sais qu'au fond c'est vrai, t'oses juste pas encore te l'avouer." Il se pencha et me fit un bisou sur la joue. "Allez viens, on va se poser dans ma chambre." Dit-il en sortant de la voiture.

On se dirigea vers le bâtiment maussade qui était constitué de 10 étage. Gabriel vivait avec un ami à lui dans un petit appartement. Laissez-moi vous expliquer... Gabriel était orphelin depuis ses quatre ans, sa maman l'avait amené dans un centre d'adoption car elle n'avait plus les moyens de lui offrir une vie agréable. Pendant quatorze ans il a changé de famille adoptive tous les six mois plus ou moins, et la plupart du temps quand le centre ne trouvait pas de famille il vivait avec d'autres enfants dans un orphelinat. Le jour de ces dix-huit ans il était libre et a décidé de rejoindre un de ces anciens amis de l'orphelinat dans son appartement.

Un monta jusqu'au dixième étage (chose très épuisante surtout quand Gabriel décidait de faire la course). Un dois arrivé devant l'appart on entra et Ben nous salua.

"Ça va ma belle?" Me dit-il en me prenant dans ses bras. "Ça faisait longtemps que tu n'était pas venue squatter, ça fait plaisir de te voir."

Ben avait 22 ans, lorsqu'il avait huit ans et qu'il était dans l'orphelinat il s'était immédiatement attaché à Gabriel. Il s'est imposé en tant que grand frère pour lui et ils étaient devenu inséparables. Lorsque Ben a eu dix-huit ans ce fut un désastre pour Gabriel car il ne se verraient que rarement, mais Ben venait toutes les semaines pour s'assurer que tout allait bien. Les quatre années qui suivirent furent les pires pour Gabriel car il fit son adolescence sans le soutient de ce qu'il considérait maintenant comme son grand frère. Aujourd'hui il était plus heureux que jamais d'avoir retrouvé son Ben et cela me donnait chaud au cœur de les voir ensemble.

"C'est vrai que je devrais traîner ici plus souvent... je me sens plus chez moi que dans ma propre maison." Dis-je en ouvrant le frigo pour y trouver quelque chose à grignoter.