12. Aide inutile

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La lumière est toujours aussi instable et gressillante, d'un jaunâtre troublant. Je marche en faisant le moins de bruits possible, et malgré ça, mes pas résonnent en un bruit qui me semble insupportable, ricochant sur les pavés.

Entraîné par un force mystique que je ne maitrise pas, je me dirige à travers les rues sombres et vides de cette ville presque hantée, au silence à peine troublé par ma respiration qui commence à se faire désordonnée.

Mes jambes me semblent de plus en plus lourdes, pourtant je puise au plus profond de moi cette force pour avancer toujours plus loin.

Je fini par arriver après ce qui m'a semblé être des heures de marche éreintante dans une sorte de marché.

Partout autour de moi, des étales vides, dont les ombres couvrent les murs des immeubles immenses qui cachent le ciel au dessus de ma tête.

Enfin, vides.

Elles semblent hantées par des ombres aux longs tablier dont je ne peux distinguer les contours avec certitude.

La température autour de moi semble avoir chuté.

Une pomme tombe d'un cageot.

Des rires rententissent au loin, et une ombre ramasse le fruit qui continuait sa route.

Une peur indescriptible me tord soudainement le ventre. Une larme roule sur ma joue, et descend comme au ralenti vers le sol.

Puis elle heurte les pavés par terre dans un bruit épouvantable.

L'ombre se retourne vers moi et je distingue un sourire sanguinaire sur ce qui lui sert de visage.

Je degluti difficilement. La silhouette menaçante se relève lentement et s'approche de moi.

Alors qu'il ne reste plus qu'une dizaine de centimètres entre elle et moi, je réussi à ordonner à mes jambes de courir.

Je cours, je cours, de toutes mes forces, des torrents de larmes de panique dévalent mon visage, mes poumons me brulent, mon coeur bat à cent à l'heure.

Qu'ai je fait pour mériter ça?

J'hurle au secours alors que l'ombre se rapproche de moi, mais seul le silence mortel de ces rues vides et toutes semblables les unes aux autres daigne me répondre.

La panique m'envahit, des frissons parcourent mon dos, mes sanglots se font de plus en plus forts.

Soudain la lumière s'éteint, et un violent point de côté survient au creux de mon ventre.

Alors que je me recroqueville, traumatisé et blessé, la température chute encore.

l'ombre gloussa, sa bouche à quelque centimètres de mon oreille.

Une nuit sans étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant