Chapitre 2

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J'étais blafard, je marchais a pas de loups dans les petites ruelles de la ville a la recherche d'un endroit ou prendre un remontant. Ma paranoïa ne s'était pas tout a fait éteinte et je crus voir a maintes reprises, une silhouette ou une ombre dans le reflets des vitrines que je passais. Je ne comprenait vraiment pas pourquoi un simple courrier me mettais dans un tel état, cependant je fis confiance a mon instinct et pris garde de toujours surveiller discrètement mes arrières. Il commençait a se faire tard et le soleil ne passait plus au dessus des bâtisses: je marchais dans dans l'obscurité en voyant un ciel bleu au dessus de ma tête... Le paysage ne s'améliora pas et je ne vis rien qui pus me faire penser que Paris était aussi majestueux que je le pensais. Je croisai quelques personnes pauvrement vêtues et a l'air déprimé, la plupart du temps une bouteille d'alcool plus ou moins fort a la main; des enfants aussi, en groupe de trois ou quatre avec un ballon ou une corde a sauter en plastique. A chaque fois, je m'écartai légèrement pour ne pas entrer en contact visuel avec eux, était-ce simplement de l'orgueil ou une plus profonde peur de l'inconnu?

J'eus le sentiment d'être enfin en sécurité en arrivant par miracle devant un petit bar remplis d'une multitude de clients bruyants. Personne ne pourrait m'atteindre ici. Un dernier coup d'œil a gauche puis a droite et j'entrai, amenant avec moi un léger courant d'air. Pas un signe ou une parole n'accueilli mon entrée. J'allai m'installer sur le seul tabouret de libre près du contoir, entre un homme au bouc roux bien taillé et une femme aux vêtements larges.

" Bonsoir, un cognac s'il vous plait, demandais-je en soupirant.

- Il attend son tour le gamin! me cria le barman en claquant sa langue contre son palais.

Quelques clients éclatèrent d'un rire désagréable.

- Excusez moi mais vous n'aviez pas l'air occupé, répondis-je agacé.

- Quelle impertinence les mômes de nos jours... ricana t-il, posant sans délicatesse mon verre devant moi. Et il vient d'ou le morveux? Je t'ai jamais vu dans le coin gamin.

- Dordogne.

- Qu'est-ce qu'un campagnard fout a la ville? s'exclama un des consommateurs a une table proche de nous. Retourne ramasser le crottin de tes bestiaux p'tit gars!

- Le travail, j'avalai mon verre. Mais vous ne devez pas vraiment connaitre, pas vrai...

Un silence accompagna ma dernière réplique que j'aurais pourtant souhaitée inaudible. Je compris que j'avais dit quelque chose de stupide en voyant l'homme se lever de sa table pour s'approcher de moi avec un regard menaçant.

- Tu sais ce qu'on en fait des gars comme toi ici? On les dépeceuse et on les accroche comme trophées sur nos murs! Casse toi d'ici avant que je te fasse une démonstration."

Légèrement honteux de ma pleutrerie, j'obéis sachant que je n'avais aucune chance de gagner un combat au corps a corps. Une fois de plus,l'on ne me fit pas payer, mais je crus comprendre que ce n'était pas par courtoisie. Si je n'avais pas encore compris que la ville n'était pas pour moi, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. J'étais de nouveau seul dans la nuit. J'avais mal aux jambes, l'impression d'avoir des crampes un peu partout et un mal de tête insupportable.

Je me traînai jusqu'à l'hôtel, fatigué et plus énervé que jamais; cependant je fus intercepté par le gérant avant de commencer a monter l'escalier grinçant qui menait a ma chambre. Il portait un long manteau en peau qui devait coûter une petite fortune (fait étonnant puisqu'il ne devait pas empocher plus de six cent euros par mois, selon mes calculs approximatifs) et de grosses bottes en cuir épais. Il du remarquer que je dévisageai sa tenue puisqu'il sourit et m'expliqua en deux mots que c'était de vieux souvenir de guerre.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 20, 2017 ⏰

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