Chapitre V

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Durant le trajet personne ne disait un mot.
Je baissais la tête, regardant mes chaussures.

-... Merci...

Il me fixa mais ne dit rien.

On quittait rapidement le batîment et remontait dans la voiture.
Je regarda Zayn, détaillant chaque parcelle de son visage.
Il avait de sublimes yeux chocolats étouffés par de longs cils noirs.
Une bouche rosé et un nez parfait.
Une barbe de quelques jours poussait sur son visage et il avait des cheveux sombres, coiffé comme la plupart des garçons de notre génération.
Sa peau était lisse sans aucun défaut.
Il était beau, vraiment beau.

-Tu vas finir par me faire rougir à me matter comme ça.

J'étais mal à l'aise qu'il ait remarqué ma contemplation mais je fis comme si de rien n'était.

-Je te mattais pas.
-Ah non?

Il se tourna vers moi un sourire au coin des lèvres.
Avais-je parlé de son sourire?
Je suis certaine qu'il est égérie d'une marque dentifrice.

-Non.

Je detournais le regard mais lui non.

-Arrête de me fixer et surveille la route!

Il rit.
Et se mit à zigzager toujours en plissant ses yeux malicieusement.
Je roulais des yeux malgré que ma bouche s'étirait face à son comportement enfantin.

Je ne devrais pas rire, ce gars est un psycopathe, il m'a kidnappée et m'emmène je ne sais où et je trouve le moyen de ne pas trouver sa présence trop désagréable?
Je suis stupide.

Je m'enfoncais dans le fauteuil et ferma mes paupières pour plonger dans un profond sommeil.

Quatre heures étaient passées et je venais de me réveiller.
Zayn avait garé la voiture devant un motel completement paumé au milieu d'une forêt.
Rassurant.

-Aller, viens.

Je le suivis à l'intérieur de ce qui serait à l'évidence mon logis pour la nuit.

La porte grinca et un viellard nous accueilla.

-Une chambre?

Très convivial dîtes moi.

-Oui pour une nuit.

Il nous lança une clef dès que Zayn déposa quelques billets.

Les escaliers montés.
Nous arrivions devant le numéro 21.

Un courant d'air froid nous heurta.
Bon, c'était pas chauffé.
D'autant plus qu'une odeur de moisi était fortement présente.

Il y avait deux pièces; la salle de bain/wc et la chambre.

Zayn se posta à la fenêtre et sortit un paquet de cigarettes de sa poche.
Je remaquais alors ses jointures completement arrachées.

-T'as un kit de secours?

Il leva un sourcil.

-Euh ouais dans ma caisse, pour quoi faire?
-Tu saignes.

Il se jaugea puis compris que je parlais de ses mains.

-Ah, ça? C'est rien.
-Ca pourrait s'infecter.
-C'est bon je te dis.

J'haussa les épaules et glissa mes doigts dans me cheveux emmêlés.
Quand je touchais l'arrière de mon crâne, je grimaçais.

-J'ai mal à la tête.
-Qu'est ce que tu veux que je te dise?
-Tu peux regarder si j'ai quelque chose?
-Tu m'as pris pour une infirmière ou c'est comment?

Je souffla et partit vers la salle d'eau.
Je me vis alors dans le miroir sale et a moitié cassé, je remarquais mon apparance très négligée.
Je n'avais jamais été de ces filles à porter de l'importance au moindres détails mais voir mes longs cheveux bruns pleins de noeuds, mes cernes extremement apparentes sous mes yeux bouffis et mon maquillage dégoulinant me fit un choc.
Je me rinça le visage et mouilla mes cheveux pour retrouver mes ondulations naturelles.

Quand je quitta la pièce, Zayn n'était plus là.
Je pourrais m'enfuir...
Je me précipita vers la porte mais, logiquement, celle ci était fermée à clé.
Sauter par la fenêtre était inenvisagable, on était au troisième et je ne serais certainement pas intacte à l'arrivée.

Je me jeta alors sur le lit.
Et j'avoue que celui ci était plus confortable que les fauteuils du vehicule.

Je ne pense pas mettre assoupie longtemps, mais les baskets noires devant la porte m'indiquaient que je n'était plus seule.
Je me leva et découvris Zayn accoudé au lavabo tentant de soigner ses phalanges.
Fierté quand tu nous tient.

Je m'approchais et lui pris le désinfectant.
Il me regardait.
Je pris un coton qui se trouvait là, l'imbiba du produit et j'attrapais sa main droite.
Son contact me troubla mais je ne fis rien.

-Ça va piquer.

Je tapota le tout sur ses plaies bien entamées.
Puis je pris le rouleau de bandage et lui enroula.
Je reproduisis celà de l'autre côté.
Il n'avait pas décroché un seul mot.

Je retournais donc sur mon oreiller.

An Unimaginable Love. [W/Malik] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant