Un Noël ensemble

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Hermione continuait de ruminer seule, dans la pénombre du couloir. Comment pouvait-il savoir qu'elle avait menti à Harry? Comment avait-il deviné qu'elle passerait Noël à Poudlard? Pourquoi lui, le passait-il ici aussi? Et Surtout, de quel remerciement voulait-il parler? Toutes ces interrogations la rendait fébrile.
Elle regarda sa manche de nouveau immaculée. Hermione la remonta délicatement, elle s'attendait à y trouver ses cicatrices mais le sortilège de Mcgonagal les camouflait toujours.
La Griffondor se surprit à souffler dessus, comme à l'époque où sa mère lui calmait ses petites blessures ainsi.
Comme elle lui manquait.
Comment se faisait-il qu'elle était encore aussi fragile? Elle se pensait cicatrisée depuis longtemps...
Ce crétin n'avait pourtant pas été violent.
"Miss Granger?"
La silhouette élancée du professeur Iris lui apparut.
"Professeur... pardon je..." bégaya Hermione, prise de court.
"Tu as l'air perdue, est ce que ça va?"
"Oui oui, j'allais faire ma ronde"
"Ton bras?"
"Mon bras???" Paniqua soudain Hermione.
"Pourquoi le tiens-tu ainsi? Tu t'es fait mal? Fais voir!"
"Oh non non..."
Mais le professeur lui saisit délicatement le bras en le retournant de droite à gauche.
"Ça à l'air d'aller, certaines de tes cicatrices sont encore fragiles mais l'ensemble me semble plutôt correct."
Hermione la fixa abasourdie, elle ne savait que dire ni que faire... Comment pouvait-elle savoir que son bras était couvert de scarifications?
Voyant l'air hébété de la Griffondor, Miss Iris sourit devant l'incompréhension de la jeune fille.
"Tu ne te souviens pas de moi, n'est-ce pas?"
Hermione resta toujours muette. Il y avait décidément trop de questions dans sa tête, et cela accentué sa panique.
"Je faisais partie du raid lors ton sauvetage cet été..." enchérir Jane Iris, impassible.
"Mon sauvetage..."
Hermione eut presque envie de rire de la situation. Non, elle ne souvenait de rien de son sauvetage mais elle se souvenait parfaitement de la torture et du meurtre de ses parents.
"Vous êtes arrivé trop tard, professeur." Fit la lionne plus accablée que jamais, "il n'y avait plus rien à sauver"
Reprenant son bras, elle prit direction vers les dortoirs mais sa soi-disante sauveuse lui barra le passage. Sa colère monta d'un cran. Hermione se retint de la renvoyer violemment d'un coup de baguette bien sentie.
"Si tu veux que ton secret sur ce qui s'est passé soit toujours sous silence, reste plus détendue, jeune fille. Je ne t'ai pas connu avant le drame qui t'a frappé, mais je vois bien la comédie que tu joues devant tes amis... reste toi-même Hermione"
"Laissez moi. Fit elle d'un ton acerbe avant de rajouter pour elle même, « Il ne reste plus rien de moi"
Elle entendit le soupir de l'ancienne Aurore résonner dans le couloir.
Qu'est-ce que cela peut bien lui faire? Hermione sentait la rage lui serrer le cœur. S'ils étaient arrivés à temps, ses parents auraient toujours été en vie, elle n'aurait pas toutes ces cicatrices, elle serait toujours une bonne élève, elle serait toujours la miss je sais tout que Drago aimait haïr, elle serait toujours Hermione. Ignorant le Serpentard allongé sur le divan de leur salle commune, elle fonça dans sa chambre s'y enfermant à double tour.
Devant sa glace, elle détailla le reflet de son visage blanc le regard vide. Elle avait raison, elle n'était plus ce qu'elle était. Ses couleurs, qui la rendaient presque jolie, avaient disparu.
La jeune fille força un sourire.
"Je suis Hermione Granger de la maison Griffondor... je... je... je suis Hermione Grang..."
Le sourire disparu. Non, elle ne se reconnaissait plus. Rien n'y faisait. Un reflet bien trop dur à regarder. Elle y voyait le trait de son père, les cheveux de sa mère. Soudain, le miroir se mit à vibrer et son reflet se mit à sourire. Hermione se frotta les yeux, voir si elle ne rêvait pas. Mais le visage lui souriait encore. Le reflet se mit à souffler contre la vitre ce qui fit apparaître de la buée. Et du bout du doigt, elle se mit à écrire.
"Meurtrière"
Hermione recula ... les yeux exorbités, elle ne cessait de lire encore et encore les mots dessinés sur le miroir.
"NON !"
Paniquée, elle prit le premier objet qui lui tombait sous la main, avant de le fracasser contre le miroir qui vola en éclat.

Sang De Bourbe (en réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant