Badboy? Badgirl? Not good.

2

Je suis rentrée chez moi sans parler à personne, je sais que Julien va de toute façon me raconter la suite des événements demain dès mon arrivée au lycée. Malgré tout, je suis un peu soucieuse de me voir perdre encore ce que j'ai et même si je suis la "méchante" dans l'histoire, ma place là-bas me tient à cœur. Pour me changer les idées, je vais appeler un "ami":

Moi: Allo Steph ça va ?
Steph: Hey May' ça fait longtemps qu'on s'est pas vu! oui et toi?
Moi: Oui très bien, on peut se voir ? J'ai envie de sortir ce soir !
Steph: Avec plaisir, je passe te chercher, juste le temps que j'arrive.
Moi: D'accord, à tout à l'heure!
Steph: Oui a tout!

L'avantage de ne pas avoir de vrais amis c'est que je peux aller vraiment mal, personne ne le saura, comme Steph.
Je me lève, met une veste, prends mon sac et sort de mon appartement. Je le ferme à clé et appelle l'ascenseur. Mon voisin, un gars de terminale étant dans l'équipe de foot du lycée sort de chez lui et me rejoins devant l'ascenseur.

"Bonjour Maya, ça va ?

-Oui bien et toi Lucas?

-On fait aller. Alors comme ça on a un concurrent pour le trône chère reine ?

-Tu sais très bien qui gardera sa place, c'est pas le premier à avoir trop pris ses aises dans le lycée.

-Tu es bien placée pour dire ça May.

-Ta gueule McLiats.

-Non mais sérieusement ça va pimenter la vie du lycée c'est déjà ça. D'ailleurs, tu as dit qu'il y avait un moyen de te faire partir, c'est quoi?

-Pourquoi tu me pose la question, tu sais bien que je vais t'envoyer chier. Mais néanmoins, je peux te dire une chose, il n'y a qu'un moyen de me faire partir et c'est quelque chose que seule moi aurait été assez prête à tout pour le faire et surtout pour y penser. Donc je me faut pas trop de soucis.

-J'ai hâte de voir la suite des événements. Sinon on devrait pas rappuyer sur le bouton parce que je crois que l'ascenseur a encore bugger.

-Oui tu as raison.

-Sinon tu vas faire quoi?

-Sortir avec un ami et toi ?

- Tu as des amis toi? Je vais aller sur le toit regarder la vue comme on le faisait avant.

-Tu sais bien que j'ai pas d'amis. Je m'en souviens, c'était il y a très longtemps.

-Monte avec moi, j'aime bien ta compagnie.

-D'autres se sont fais frapper pour m'avoir dis moins que ça tu sais?

-Mais ils n'avaient sûrement pas la relation qu'on a tous les deux, moi je te considère comme une amie.

-Moi je ne considère personne. Bon appuie sur le bouton d'en haut, je compte pas faire tous les étages à pieds pour aller sur ce foutu toit!"

Il me regarda avec un sourire de vainqueur, et au fond je sais qu'en acceptant j'ai fais preuve d'une certaine faiblesse. Mais que voulez-vous, il est un des seuls humains que je tolère sur cette planète.

J'envoyai un message à Stéph pour lui dire de monter, que le programme changeait. Comme prévu il annula, s'il n pouvait pas être seul avec moi alors à quoi bon venir? Voilà ce qu'il pensait. Depuis des années il essaye de m'avoir, il ne sait donc pas qu'il ne m'aura jamais? Perdre des heures de ma vie entre bédos et alcool avec lui ne me fais pas l'apprécier pour autant.

Une fois en haut nous nous sommes adossés au murs de la porte menant au toit et avons observé le paysage de la ville illuminées par les buldings et les voitures. D'aussi haut le bruit nous atteignait mois et c'était vraiment relaxant. Nous discutions de temps à autres mais le simple fait d'être avec quelqu'un que j'apprécie réellement (à ne surtout pas répéter) me détend.

"Alors comment t'as réagit quand t'as vu le nouveau faire son intéressant?

-Mal, qui peut s'en prendre à vous à part moi sérieux??

-T'es vraiment pas gonflée! ,répondit-il sur le ton de la rigolade.

-Je sais."

Je repensais à sa question, dans le couloir de l'immeuble: "Quel est le moyen de me faire partir?" Aujourd'hui, la seule chose qui pourrait me faire quitter la ville serait que mes parents reviennent. Qu'ils réapparaissent après toutes ces années de silence. Et personne ne connaît mon histoire au lycée, je leur ai dit que mes parents étaient morts dans un accident de voiture et que maintenant je suis seule. C'est faux, mon père c'est fait arrêter pour détournement de fonds, il était aux commandes d'une entreprise florissante et visiblement les milliers qu'il empochait chaque mois ne suffisaient pas. Mes parents ont alors fuit, probablement dans une île paradisiaque quelque part dans le pacifique ou quelque chose du genre. Et quoi de mieux comme diversion que de laisser sa fille de 13 ans derrière sois ? J'ai été placée chez mon horrible tante, où j'étais le souffre douleur de mon horrible cousine et dès mes 16 ans j'ai déménagé le plus loin possible et j'ai coupé les ponts.
Voilà mon histoire, voilà la seule chose qui pourrait me blesser, voilà la seule chose qui pourrait me faire quitter les lieux.