Après m'avoir apporté de quoi me vêtir, et après m'avoir expliqué, en gros, les habitudes de Mademoiselle Madeleine, madame Farrods est partie s'occuper de Madame la Duchesse.
Je suis descendue dans le sous-sol pour rencontrer les autres domestiques du château.
J'étais la plus jeune car la femme de chambre de Mademoiselle Charlotte, la sœur cadette de Mademoiselle Madeleine, avait 19 ans.
Ils me parurent fort froids et legérement hautains.Lorsque je vis toutes les femmes de la maison sortirent en balade, protégées du moindre rayon de soleil grâce à leurs gants, leurs chapeaux et leurs ombrelles, je montai dans la chambre de Madeleine pour y préparer les affaires qu'elle aurait besoin pour le diner.
Je choisis une des plus belles robes du soir de sa garde-robe, une beauté en satin vermeil parsemées de perles et de stras.Lorsqu'une heure plus tard, alors que je buvais un thé dans le sous-sol, le valet de pied vint prévenir du retour des dames, je montai dans la chambre de Mademoiselle pour la vêtir.
N'étant pas encore montée, je l'attendis, droite comme un i, près de son lit.
Quand elle entra dans la pièce, Madeleine s'exclama:
"-Mademoiselle, vous êtes déjà là!
-Je... je vous attendais...
-Je n'ai pas eu l'occasion de vous le demander tout à l'heure, quelle est votre prénom?
-Lucie. Je m'appelle Lucie Franck, Mademoiselle.
-Très bien. Êtes-vous prête pour m'habiller, Lucie?"
J'hochai la tête et commença à déboutonner le dos de la robe.Au moment de vêtir Madeleine de sa gracieuse robe de nuit, celle-ci resta muette.
Lorsque tout fut en ordre, que la chevelure de Mademoiselle fut tressée pour la nuit, que tous les bijoux furent remis à leur place et que la tenue du lendemain fut préparée, je lui souhaitai une douce nuit.
"-A demain, Lucie."Le lendemain matin, alors que je brossai ses longs cheveux, Madeleine me demanda:
"-De quoi avez-vous rêvé cette nuit, Lucie?"
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Mad World
Historical Fiction1944. Elle s'appelait Madeleine Louise Rose. Son rêve était de s'enfuir de ce château dont elle n'y trouvait point sa place. Elle y était parvenue. J'étais la seule à savoir où la retrouver. Mais à présent elle devait revenir. Pour moi. Pour nous.