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[NDA importante à la fin et bonne lecture!]

22 – « Illness »

"I was born sick but I love it."

[Média : Take Me To Church - Hozier]

          Si il y a bien une chose dont je suis presque sûre à 100%, c'est qu'il est commun de tous que nous n'apprécions absolument pas d'être malade, que ce soit une maladie grave que quelque chose d'aussi relativement futile qu'un rhume. C'est complètement dépravant autant physiquement que moralement. Nous ne sommes dans ces situations que des épaves soumises à notre propre état physique.

A force d'avoir passé la semaine à écouter Ethan jouer depuis ma fenêtre avec ce froid, j'ai finis par avoir un bon rhume qui me draine toute mon énergie et me voilà clouée au lit, n'ayant même pas la force de vous définir un tant soit plus sur ce qu'est la maladie. Il y a une telle différence entre rester inerte sur son lit par fainéantise et par la contrainte. Pourquoi est-ce exactement dans ces moments-ci que nous avons soudainement l'envie de faire diverses choses dans une journée alors qu'en temps normal nous n'avons même pas l'idée de faire une seule action utile ? L'être humain est un être illogique et je n'échappe malheureusement pas à la règle.

Je suis donc emmitouflée comme jamais sous les deux couvertures épaisses de mon lit lorsque j'entends frapper à ma porte. Je ne prends même pas la peine d'ouvrir les yeux et attends que la personne prenne l'initiative d'entrer. J'entends la porte s'ouvrir et plusieurs bruits de pas me parviennent aux oreilles.

— Je crois qu'elle dort les gars, je vous l'avais dit. Chuchote une voix.

— On fait quoi alors? On la regarde dormir?

Et s'en suit le bruit sourd d'un objet qui tombe à terre puis d'un juron que je vous épargne. Je ne me fais pas d'illusion, ça ne peut être que les personnes que je crois qui viennent troubler mon état comateux. Je prends alors sur moi et j'ouvre difficilement les yeux pour voir Tyler en train de reposer délicatement mon classeur sur mon bureau, comme si ça allait changer grand-chose à son manque de discrétion.

— C'est malin tu l'as réveillé avec tes conneries! Peste Summer en donnant une tape sur l'arrière de la tête de Ty'.

Je trouve quand même la force de rouler des yeux à la vue de cette scène. Ils ne changeront jamais décidément. Ethan est le premier à s'approcher et à s'assoir sur le bord de mon lit pour me sourire doucement, compatissant. Je n'imagine même pas la tête de déterrée que je dois avoir à ce moment-là.

— Désolé, c'est ta mère qui nous a dit que tu étais malade et ce con a quand même insisté pour qu'on vienne, je cite : "te sortir de ton lit et te remonter le morale comme il se doit". M'informe Ethan en roulant lui aussi des yeux, sans doute d'exaspération. Tu comprends bien qu'on n'allait pas laisser ce fou venir tout seul.

— Te cherche pas d'excuse, t'avais surtout envie de la voir! S'exclame Tyler en prenant ses aises en s'asseyant à son tour sur mon lit.

Ethan le foudroie d'un regard noir tandis que je me relève en position assise. Je pense que ma sieste de début d'après-midi tombe à l'eau. Summer nous rejoint sur mon matelas et m'adresse un regard désolé.

— Ce n'est pas la grande forme toi. Dit-elle.

Sans blague? Je ne pense pas qu'il y ait plus évident à la vue de mon nez rouge par le froid et irrité à force de me moucher sans compter sur les cernes noires qui doivent s'étaler sous mes yeux. Je ne réponds rien mais je lève un sourcil en me demandant qu'est-ce qu'on fait maintenant. Je me demande s'ils ont remarqué que je ne vais pas pouvoir faire grand-chose dans mon état si ce n'est que les regarder se crêper gentiment le chignon.

The Sounds Of SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant