Chapitre 2 : Vacances

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  Et puis je me souviens de mes vacances d'été. J'avais à ce moment quinze ans.

J'avais passé toute une semaine avec Christa et ma grand-mère en Tunisie. Nous avions voulu partir en vacances ensemble, et comme chaque année, notre petit village avait organisé un voyage, et un bus était venu nous chercher, passant ensuite par les villages voisins pour rassembler toutes les personnes qui s'y étaient inscrites. Alban n'était pas venu avec nous sans m'en expliquer la raison, et cela m'attristait beaucoup.

Christa quand à elle, avait adoré le voyage en bus puis en avion. Elle avait passé son temps à me chuchoter ce qu'elle pensait de chaque garçon qui nous entouraient. L'un d'eux me semblait d'ailleurs étrange. Et tandis que Christa me parlait d'un blondinet des plus basiques à mes yeux, assis deux rangs plus loin et dans son champs de vision, ce jeune garçon étrange d'environ dix-sept ans était monté, et avait déjà posé un regard sombre mais glacial sur moi, malgré la chaude couleur noisette de ses yeux. Il semblait très sûr de lui, marchant bien droit, avait les cheveux foncé à peine trop longs, retombants juste au dessus des yeux, une pilosité de quelques jours, un visage donnant l'impression de ne jamais avoir sourit, une carrure légèrement dessinée et des habits très sombre pour une peau plutôt claire.

Il ne cessa de me regarder que lorsqu'il fut passé près de moi, laissant d'ailleurs derrière lui une odeur de cannelle, enivrante.

Je pensais à lui tout le voyage, me posant mille et une questions à son sujet, et me demandant si j'aurai l'occasion de lui parler lors de notre séjour.

En arrivant enfin à l'hôtel après une heure de bus supplémentaire à la suite d'un voyage en avion, Christa et moi n'avions qu'une idée en tête : nous mettre en maillot de bain et foncer à la mer, que nous ne pouvions voir que très rarement.

La chaleur était telle, que nous portions simplement sur nous des tops à brettelles en plus de notre serviette et maillots, traversant les cent mètres de ville qui nous séparait de l'hôtel ainsi et en tongs.

Une fois nos pieds touchant le sable brûlant puis l'eau tiède, je me sentais revigorée. J'étais heureuse. Je n'avais besoin de rien de plus qu'être en contact avec la plage pour me sentir si apaisée, si vivante. Mais la seconde pensée qui m'envahit fut cette dernière : si seulement Alban avait pu venir avec nous pour voir ce fabuleux paysage...

Car même si je savais que j'allais passer de très bonnes vacances en compagnie de ma meilleure amie, je savais aussi que j'allais rester malgré tout souvent seule, Christa voguant déjà entre les garçons qu'elle venait de rencontrer, et ceux avec qui elle avait déjà sympathisé au cours de notre épopée. Alban me manquait terriblement. Je me sentais égoïstement vide sans mes deux amis auprès de moi.


Au bout de trois jours de vacances bercés entre promenades, découvertes, plage, piscine et cocktails (sans alcool !), tandis que je me reposais tout en lisant sur le sable fin, un garçon m'accosta :

- Bah alors ? C'est l'été, tout le monde s'amuse et toi tu restes seule ? Tu es venue sans personne au soleil ?

Étonnée, je relevais la tête, et aperçu l'étrange garçon du bus.

- Si, je suis accompagnée d'une amie et de ma grand-mère, dis-je simplement.

- Et ta pote s'éclate sans toi ?

- Mon amie s'amuse comme elle veut, tu sais. Je n'ai pas forcément besoin d'être accompagnée pour passer de bonnes vacances !

- Oh, commença t-il, alors si je reste là auprès de toi, tu risques de me mordre ?

Nos amitiés, Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant