Nos amitiés, Tome 1.

Chapitre 4 : Décision

Je n'avais pas revu Alban depuis que je l'avais embrassé, et je n'en avais aucune nouvelle. Christa m'avait raconté l'avoir croisé et qu'il lui avait dit partir chez son père, chose qui m'étonnais beaucoup, sachant qu'il entretenait des liens très conflictuels avec lui désormais, et qu'il évitait donc de passer ses vacances chez lui. Je passais donc le reste de mes vacances avec Christa et Florent, comme au début de notre voyage en Tunisie. Elle me disait d'ailleurs être ravie pour nous, et aucunes disputes n'éclataient jamais lorsque nous étions ensemble, contrairement à ce qu'il pouvait arriver quand il y avait Alban. Christa ne m'avait pas caché qu'elle avait embrassé Florent, mais elle se justifiait en expliquant que ce baiser avait été dû à l'ambiance des vacances. On n'en reparlait plus, et je ne lui en voulais de toute façon pas du tout, d'autant plus que je ne sortais pas avec lui à ce moment là.

Malgré tout, je me sentais un peu vide. J'attendais, rien que pour retrouver Alban, la rentrée avec une impatience indigne d'une adolescente en vacances d'été, d'autant plus que je n'étais pas autant heureuse que je l'aurais cru avec Florent. Mais étant donné qu'il s'agissait de ma première relation, je ne savais jamais comment réagir, quelles attitudes je devais adopter face à ce qu'il nous arrivait, si l'un de nous deux était en faute ou autre. Et j'avais beau demander conseil à Christa, je ne ressortais jamais bien convaincue de notre discussion à ce sujet.

Je passais tous mes après-midi avec eux deux, et quand je demandais à Florent de passer un peu de temps juste avec moi, simplement pour avoir un peu d'intimité vis à vis de notre relation, il trouvait toujours un prétexte pour être avec ses amis à lui en même temps, ou de nouveau avec Christa qui finissait de toute façon toujours par nous rejoindre. Les seuls moments que l'on passait rien qu'à deux, étaient les dix minutes où il patientait chez moi avant que l'on retrouve sa bande d'amis, ou bien quand il attendait sa mère qui venait le chercher, habitant à une demi heure de chez moi en voiture. Et ces moments n'étaient jamais bien romantiques...

Un samedi soir, deux jours avant la reprise, Christa me rejoignit chez moi. Elle ne semblait pas au mieux de sa forme.

- Qu'est-ce que tu as ? Lui demandais-je, alors que je lui roulais sa cigarette avec le tabac que je devais lui cacher chez moi.

- Tu vois le nouveau copain de ma mère ? Bah il avait dit qu'il avait un fils. Et son nom de famille, je ne le connaissais pas. Pour commencer, ils viennent habiter ici. Ça, en soit, ça ne me gêne pas. Son fils va juste devoir venir dans ma chambre le temps qu'on finisse les travaux. Normalement il aurait dû prendre la chambre de ma sœur, mais tu la connais... Bref, et le pire dans tout ça... Bah c'est que le fils en question c'est un mec que je connais très bien et qui me saoul énormément...

- Dis moi qui ! M'impatientais-je en pensant à Alban et à son père célibataire, ce qui me fit rire intérieurement.

- Maxime, lâcha t-elle, la voix pleine de dédain.

J'explosais de rire. Elle me bouscula nerveusement tandis que des larmes coulaient de mes yeux. Maxime était un garçon un peu renfermé mais absolument charmant. Il était vraiment très gentil et je le soupçonnais d'en pincer pour Christa. Il avait des cheveux noir mi-long, rasé sur un côté, des yeux bleu transperçants et une peau plus laiteuse encore que celle d'Alban, ce qui m'avait semblé impossible jusqu'à ce que je le rencontre. Il était grand et avait des épaules larges, pratiquant la natation depuis plusieurs années et aimant s'entretenir régulièrement à la salle de sport. Il était extrêmement actif ; quand il n'était pas à la piscine ou à la salle de musculation, il répétait avec son groupe, étant bassiste. Le reste du temps, il lisait des manga ou regardait des animés, quand il ne sortait pas avec ses amis. Il avait une vie à cent à l'heure et était toujours partant pour bouger, ce qui semblait ne pas coller avec son côté renfermé.