À mon avis, les tragédies ça fait partie de la vie, on ne va pas baisser les bras parce qu'on est malheureux. Je me suis rendu compte d'une chose, quand on vous brise le cœur, il faut se battre de toutes ses forces et s'accrocher à la vie, parce qu'...
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Point de vue d'Amanda
6 octobre 2016
J'entre dans la maison alors que j'entends Antoine jurer. Je file dans le salon et le vois devant la télévision, manette dans la main. Je pose mon sac alors qu'il jette la manette sur la table basse.
— Tu sais que c'est seulement un jeu ?
— Mon frère est en train me battre.
— Tant mieux.
— Mais non !
— Si comme ça, tu arrêteras de croire que tu es le meilleur.
— Il ne peut pas me détrôner, c'est impossible.
— Pourtant c'est ce qu'il va faire et j'espère qu'il réussira.
— Traîtresse.
Je le laisse dans sa partie et enlève ma veste que je pose sur le portemanteau. J'ai encore passé la journée à la galerie, mais maintenant que tout est en train de se concrétiser, je ne peux pas me relâcher. J'ai réussi à convaincre plusieurs photographes et, d'ici quelques jours, je pense, la galerie va pouvoir ouvrir. Je suis déjà en train de réfléchir à une date pour une exposition. C'est un des meilleurs moyens d'attirer des personnes, voir même des potentiels clients.
— Antoine ?
— Hum ?
— Tu ne veux pas qu'on commande quelque chose pour ce soir ?
— Flemme de cuisiner ?
— On peut dire ça. À moins que tu veuilles faire à manger.
— On commande, c'est mieux.
Je monte à l'étage pour prendre ma douche et décide d'appeler ma mère. Ça fait plusieurs jours que je ne l'ai pas eu, tout comme mes frères et sœurs. Elle répond après plusieurs sonneries et je peux déjà entendre dans sa voix qu'elle est fatiguée. Supporter ma sœur et aider mon père ne doit pas être facile. Et puis, il faut aussi s'occuper de Sam. Même s'il est guéri depuis un long moment déjà, il faut tout de même qu'il aille à l'hôpital, juste pour vérifier que tout va bien. Il va devoir y aller pendant quelques années encore avant de pouvoir ne plus y aller.
Nous restons un long moment au téléphone, parlant de la famille, du travail et d'un tas d'autres choses. Je raccroche finalement et retourne au rez-de-chaussée, dans le salon. Je m'installe dans le canapé, posant mes jambes sur les cuisses d'Antoine. Il me lance un rapide regard avant de se concentrer sur son match.
— Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'on me détrônera.
