Chapitre un.

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Plongée. Loin. Très loin. C'était ça.

Elle était plongée dans son sommeil. Loin, dans ses rêves.  Éloignée de la vérité. A distance de la réalité et de tout ce qui avait modifié sa vie. Elle dormait. Beaucoup. Bien plus qu'avant. Parce que tout avait changé. Et qu'elle n'avait rien voulu.

Elle s'était retournée maintes et maintes fois cette nuit-là. Essayant toutes positions différentes, cherchant la plus confortable possible. Et sans se douter de tous les efforts qu'elle faisait pour trouver la meilleure, elle avait fini, à un certain moment par ne plus bouger. C'était comme ça, chaque nuit, depuis un moment déjà.

Et après quelques heures loin de tout, un vent frais entra de par la fenêtre, qui était restée ouverte, dans la pièce, venant lui chatouiller le bout du nez et lui refroidir les bras. Étant installée sur le ventre, elle eut comme réflexe d'attraper son cousin et de le positionner sur la tête, bloquant les extrémités sur ses oreilles. Là, elle était presque tranquille.

Et quelques minutes plus tard, une sonnerie un peu trop redoutée se fit entendre dans l'entièreté de la grande pièce. La jeune fille aurait pu sans hésiter balancer à travers sa chambre le cellulaire qui venait de la sortir de la partie de la journée qu'elle préférait, mais à la place, elle grogna intérieurement et tout en se débarrassant de son cousin, elle attrapa son téléphone, toujours posé à la même place, et fit taire la petite musique.

Pendant de longues minutes, elle ne fit rien. Elle restait stoïque au fond de son lit, sa couverture remontée jusqu'au menton. Ses yeux étaient ouverts mais tout l'empêchait pourtant de voir. La réalité. La réalité l'empêchait de voir, oui.

Elle ne pensait pas, ne s'imaginait rien ou ne tentait rien. Parce que « rien », c'est ce qu'elle faisait. Encore, encore et encore. 

Quelqu'un frappa à la porte.

La jeune fille ne fit rien et préféra s'enfoncer encore plus dans son matelas, se cachant sous l'épaisse couche de couverture qui l'a tenait au chaud.  Au fond, l'ignorance étant la réponse qu'elle offrait à quiconque voulait communiquer avec elle.

Un grincement se fit entendre et une présence pouvait désormais se faire ressentir non loin d'elle. Elle ne tourna pas la tête. A quoi ça aurait pu servir de toute manière ? Ça ne l'aurait pas pour autant empêché de voir sa mère.

Il y eut un petit ou plutôt un énorme blanc.

Un profond soupir combla l'entièreté de la chambre ; celle qu'elle avait décorée dans son entièreté à son goût. Avec les couleurs qu'elle aimait, les photos qu'elle aimait plus particulièrement et les cadres contenant des images qu'elle adorait regarder. 

_ Loly, tu te lèves ?

Le ton que venait d'employer sa mère était à la fois dur et entraînant. Sa question était à la fois un ordre et pouvait être perçu comme un encouragement. Peut-importe, elle ne répondit rien.

Ses pas firent grincer le parquet et la jeune femme su que sa génitrice était en train de tirer les tentures pour faire entrer la lumière dans la grande pièce.

_ Tu as rendez-vous à l'hôpital dans une heure, il est temps que tu sortes de là et que tu te prépares ma grande.

Loly mordit fortement dans sa joue.

_ J'ai pas envie d'y aller, répondit-elle en grognant.

_ C'est pas une question d'envie ou pas, ce n'est pas à toi de choisir si tu y vas ou pas, tu es obligée, tu le sais. C'est tout.

A blindly love // h.s.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant