Ploc.Ploc.Ploc.
Le bruit de quelques gouttes d'eau vint perturber le silence de la pièce. A peine plus fort, on entendait le son d'une respiration, hésitante. La pièce était sombre, trop sombre, si bien qu'aucun œil humain n'aurait pu distinguer ce qui se trouvait à l'intérieur. Alors que l'eau continuait à s'égoutter lentement, la sensation froide de la pierre éveilla mes sens. Je sentais, de plus en plus distinctement, le contact froid et humide de la pierre sous mes doigts. A mesure que le temps passait, la sensation de froid se fit plus forte mais ma conscience elle, se fit de plus en plus éclairée. Alors que le froid commençait à saisir tout mon corps, je sentis l'odeur de la pourriture, une odeur âcre et humide qui me piqua vite le nez. Instinctivement, je portais les mains à celui-ci pour me le couvrir. Dans un même réflexe, j'ouvris les yeux pour rechercher la cause de cette odeur nauséabonde sans succès malheureusement puisqu'on ne voyait absolument rien dans cette obscurité totale. Essayant de me lever, maladroitement, je sentis une énergie étrange se répandre dans la pièce et un flash lumineux vint m'aveugler. Rouvrant timidement les yeux, je distinguai que des torches venaient de s'allumer aux quatre coins de la pièce.
« Où suis-je ? » eut-je le temps de me demander, avant de comprendre d'où provenait l'odeur de tout à l'heure : un corps visiblement mort depuis longtemps, gisait à côté de moi. Le corps était dans un tel état de décomposition qu'il était impossible de deviner sa race d'origine. Machinalement, je m'en écartais et cherchais du regard une éventuelle sortie. J'en trouvais tout d'abord une, non loin du corps. Je m'en approchais prudemment, en contournant le mort. Arrivant au niveau de la lourde porte de métal, je cherchais un moyen de l'ouvrir. Visiblement, cette dernière n'avait pas de poignée. Par acquis de conscience, j'essayerais de pousser la porte, tantôt avec le bout des doigts, tantôt en donnant de violents coup d'épaule dessus. Rien n'y fit, la lourde porte resta fermée. Je décidai de chercher une autre sortie, si tant est qu'il y en ait une. M'aventurant de l'autre côté de la pièce, j'attrapai une torche au mur pour mieux y voir. Sur mon chemin, de lourdes chaines pendaient aux pieds de vieux squelettes, visiblement « exposés » là depuis fort longtemps. Sur le sol, je remarquai quelques runes dont le sens m'échappa, mais y connaissais-je seulement quelque chose en runes...
Finalement, je tombai bien vite sur une seconde porte, beaucoup plus petite certes mais cette dernière avait une poignée. Il me fallut quelques minutes pour dérouiller le mécanisme qui semblait ne pas avoir été actionné depuis plusieurs décennies, mais finalement je réussie à ouvrir la porte qui s'effondra presque lorsque je le fis. Je tombai alors sur une échelle de métal, légèrement rouillée par l'humidité mais qui semblait toutefois encore assez solide pour être empruntée. Tenant la torche fermement, je montai l'échelle avec prudence. Fort heureusement, celle-ci ne faisait pas monter de beaucoup et même si j'avais chuté, il aurait été peu probable que je me blesse gravement. J'arrivai bien vite sur une sorte de bouche, que je soulevai doucement. Une lumière bien plus vive et froide que celle de ma torche filtra à travers l'ouverture et mes yeux se fermèrent quelques instants, éblouis. Finalement, ces derniers s'habituèrent à cette nouvelle luminosité et je pus sentir sur ma peau un courant d'air frais qui me changea immédiatement de l'odeur humide et nauséabonde du sous-sol. Je sortis presque immédiatement, sans réfléchir. Voyant que la luminosité était plus que suffisante, je décidai d'éteindre ma torche puisqu'à présent elle m'était inutile. Je constatai même que dans le cas présent, elle pourrait constituer un danger puisque autour de moi s'étendait une immense forêt. J'étais visiblement sortit par un sorte de trou caché et je me retrouvai au milieu d'un petit sentier de terre, preuve qu'il y avait surement du passage en ces lieux. Cependant, la mousse et les ronces qui commençaient à s'avancer sur le sentier prouvaient bien que le sentier n'avait pas été emprunté récemment.
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Les chroniques d'Ina
Fantasy"Privé de mon passé, privé de mon identité, piégé dans un monde qui m'est inconnu, je ne sais rien de moi ni du monde dans lequel je me trouve. Me suivrez-vous dans l'histoire de ma vie sur ce continent inconnu qu'est Ina ?"