Soir, nuit, matin repeat

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J'ai guidé de multiples aubes et de nombreux lendemains jusqu'à ton iris d'ambre et ils ont resplendi, tendres dans ta nuit bleue et remplie de magnolias.
J'ai rêvé des pétales doux de tes paupières lourdes qui battent bruyamment, comme le tonnerre au loin, sur les collines d'émeraude qui ondulent dans le poids du soir.
J'ai vu les dunes arides du désert de ton corps et je me suis perdu sur toi, comme un voyageur dans le Sahara.
J'ai connu tes angles, tes courbes et tes longueurs traîtres qui existent tout simplement, dans le blanc infini des draps de notre lit.
J'ai noyé mes sentiments dans le moindre de tes mouvements, jusqu'à ce que les deux soient indissociables dans leur pureté et leur douceur, égarés dans le cocon orange d'une lampe tamisée, les ombres projetées sur le mur comme autant de sculptures de marbre gris.
Pourtant, je te connais le mieux lorsque ta tête se repose sur mes genoux dans le rose du matin et que tu ris silencieusement, comme une fleur fanée au gré du vent.
Il est cinq heures du matin et je sais enfin.

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L'image de couverture est Wasserschlangen de Klimt.
J'espère que ce poème vous a plu!

Estelle

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