On vient de rentrer chez soi après une journée de travail. Alors on change la dosette de la machine et on laisse le café couler dans la tasse en porcelaine blanche. Le liquide noir s'y déverse dans un nuage de fumée. On écoute distraitement la pluie taper les vitres à travers le bruit sourd du percolateur. Finalement, la machine s'arrête en un soupir : c'est prêt.
La mousse crème qui recouvre la boisson semble changer l'idée qu'on s'en fait. Il y a de la douceur, de la délicatesse dans ce breuvage. La mousse se dissipe avec l'arrivée de nuages de lait, la préparation est minutieuse ; on supporte très bien le goût du café noir, on a seulement pris l'habitude d'y ajouter du lait quand on a commencé à en boire. Comme si adoucir le café, c'était adoucir la soirée.
L'odeur emplit la cuisine, c'est un voile qui plane dans l'air, une nappe légère. On boit la première gorgée et c'est une vague sur la langue. La chaleur rappelle ces premières brûlures, ces tentatives d'être adulte. On ne ressent plus la caféine aussi vivement, on est trop pressé pour remarquer son réel effet. On se sentait fort, plein de responsabilité. Désormais, on regrette ces moments. C'était plus simple de se déguiser en adulte que d'en être un, on se dit en dégustant le breuvage. Le goût du café est tout aussi amer que celui de la nostalgie. On pense qu'on devrait se hâter de finir la tasse, mais on traîne : le travail qui nous attend paraît bien trop dur et on regrette le temps des rédactions et autres devoirs. Étonnamment, le café évoque la lenteur d'un début d'adolescence.--
Un autre truc médiocre, réalisé dans le cadre de l'AP français, un pastiche de Philippe Delerm sur la seule constante dans ma vie : le café
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Poèmes
PoetryJe n'ai pas encore d'idée précise de ce que va donner cette nouvelle tentative de m'importer sur Wattpad, alors voilà : ces poèmes sont en vrac et ils parlent de tout et de n'importe quoi. J'espère qu'ils vous plairont un peu